Quelle ville?

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C’est sur un vaste plateau d’argile rouge, dénudé, érodé par les vents et les chèvres, une cinquantaine de mètres au-dessus de l’océan, qu’Elle a finalement, en Février 1968, donné l’impulsion décisive à Sa ville.

Cinquante ans plus tard, de nombreux puits se sont asséchés.

Lorsque nous sommes arrivés, il y avait encore des puits ouverts en contrebas du plateau vers l’intérieur des terres, où une corde, un seau, une simple poulie et de la bonne humeur faisaient le travail. A présent, un peu comme dans les villes n’importe où, nous dépendons presque entièrement des réseaux publics de génération et de distribution d’électricité pour tirer à la surface l’eau des trois nappes souterraines auxquelles nous avons accédé : celle du haut, qui se recharge avec les pluies saisonnières, la seconde en profondeur, qui charrie des eaux venues de plus grandes distances et moins exploitée dans le passé mais vulnérable à la salinisation par l’infiltration des eaux océanes et la troisième, la plus profonde, qui est légèrement sulfureuse. Même si cette électricité est « gratuite », puisque nous lui échangeons celle que produisent nos éoliennes situées dans le Sud du pays (il n’y a pas ici assez de vent), cette condition de dépendance est une entrave et non seulement restreint mais dévoie, par ses effets et conséquences, la liberté d’explorer et de progresser collectivement : car sans indépendance énergétique nous sommes de fait liés à la situation économique générale. Le prochain pas est donc de créer une station de panneaux photovoltaïques suffisamment importante pour subvenir à tous les besoins. Mais quoiqu’il en soit, c’est à la situation écologique générale et, déjà, environnante, que nous sommes liés. Car, bien que nos efforts de régénération aient obtenu des résultats spectaculaires au cours des années, la rapide prolifération des pratiques nocives attenantes au

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