Quelle ville?

N’étaient-Ils pas venus tous les deux pour défaire la division – entre la matière et l’esprit, le profane et le sacré, le monde et le divin, entre le Suprême et la manifestation -, en appelant et incarnant ici-même la Conscience de Vérité, l’unité de tout ce qui est ? Comment ceux qui se réclamaient de Leur œuvre et de Leurs paroles, pouvaient-ils recourir à un tel argument ?

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De nos jours, alors que l’espèce humaine persiste à chérir ses limitations et les frontières dimensionnelles que lui procure la séparation, ce débat se réduit à la dispute perpétuelle entre le droit séculaire et le droit religieux.

Le laïcisme, ou la religion au pouvoir.

Assurer le droit de chaque individu à poursuivre sa foi, tout en veillant à neutraliser les excès de prosélytisme, de persuasion ou de conversion, relève du bon sens. Mais comment clairement discerner la qualité ou l’intention de démarches qui se situent dans cette zone indéfinie où foisonnent croyances, superstitions, recettes prétendues spirituelles, la multitude croissante des techniques de découverte de soi, enseignements initiatiques pour tous les goûts – et quêtes sincères et cheminements authentiques ? Parce que l’exclusivisme a, dans Sa ville, régné quelque temps, il a bien fallu s’en émanciper : ce faisant, il se peut que l’on ait classé l’or pur avec les gravats. Hébétés et diminués par toutes ces « vérités » brandies et assénées, toutes ces fusillades de citations et ces clameurs d’oracles, un recours à une approche d’ouverture impartiale érigée en principe envers toute recherche et un rétablissement du respect envers tout aspirant, ont pris place.

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