Quelle ville?

En effet, là était l’un de nos avantages : la grande majorité des affiliés ou partisans de la Société n’étaient pas prêts à abandonner la sécurité de leur confortable urbanité, tandis que nous étions là, jour et nuit, vaille que vaille, pour la vie comme pour le travail. De plus, les volontaires et aspirants ne pouvaient vivre indéfiniment dans des campements provisoires de bambou, de palmes et de chaume ; le besoin d’initier, de créer, d’inventer, d’aménager, d’harmoniser, d’établir des espaces de beauté offerte, de progrès matériel et vivant, ce besoin grandissait en chacun.

Et il y avait les voleurs et les vandales et les agents soudoyés : ce qui s’élaborait le jour devait être gardé la nuit.

Les affinités aussi agissaient, les situations personnelles évoluaient, les tâches se multipliaient – et les nécessités : le temps était venu de bâtir ici et là, de donner formes.

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Depuis plusieurs années déjà des maisons se construisaient à la périphérie de la zone dite résidentielle ; les premières d’entre elles avaient été bâties – dessinées et réalisées – par PC., initialement avec l’accord de R. avant qu’il ne s’éloigne. C’était pour PC et sa compagne, architectes de formation, l’opportunité de concrétiser leur concept des espaces et des formes habitables – d’introduire leur style. D’autres résidences se créaient en d’autres lieux, expressions spontanées de relations à l’environnement, bâties par des « amateurs » ayant appris sur le tas et souhaitant donner forme à leur rêve. D’autres candidats à l’expression architecturale se présentèrent bientôt, attirés justement par le caractère innovateur de ce vaste projet d’urbanisme

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