Quelle ville?

révolutionnaire – qui espéraient trouver éventuellement l’occasion d’exprimer aussi leur approche singulière.

Personne n’oubliait le plan de Sa ville proposé par R., l’iconique galaxie ; mais c’étaient les quatre zones qu’Elle avait indiquées et recommandées, qui demeuraient vivantes et directrices, tandis que les caractéristiques identitaires de cette « galaxie » ne semblaient plus, avec le passage du temps et la détérioration des conditions mondiales et des ressources naturelles, aussi pertinentes ; ou bien c’était leur impact de nouveauté qui semblait avoir été approprié par les modèles contemporains de parcs d’attraction futuristes que les Etats-Unis commençaient d’exporter.

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Tous ceux qui travaillaient avec la terre, la plantaient et l’entretenaient, partageaient un même émerveillement reconnaissant devant la réponse de la Nature et sa magie matérielle. La contemplation quotidienne de cette résurrection, de cette générosité d’harmonies et de nourrissante bienveillance leur donnait une autre perspective de la vie collective et communautaire dont le monde a besoin. Et, autour du temple de béton, si noble et profondément, intensément vivant et vibrant, les travaux des jardins acquéraient aussi l’ampleur et la force d’un grand rêve qui se réalisait. N. avait défini les grandes lignes et, avec une attention activement persévérante, avait rassemblé des plants et des graines du monde entier, documentant leurs besoins et leurs modes de croissance respectifs et construisant une riche pépinière. Les plus grands arbres, venus de tous les continents mais aptes à s’acclimater, seraient plantés par groupes, selon la couleur de leurs fleurs, la densité et les tons de leur frondaison l’étendue de leur canopée, leur rythme saisonnier, sur le pourtour des jardins vallonnés, tandis que, abrités

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