Quelle ville?

par leur masse et sous leur protection, viendraient les arbustes, choisis pour les teintes ou textures de leur feuillage et disposés par affinités et complémentarités. On placerait ici et là des rochers – il y avait dans la région, à l’intérieur des terres vers l’Ouest, de vastes gisements de granite d’où l’on pouvait encore dégager et acheminer des rochers entiers -, et les orchidées et les plantes grasses et les buissons viendraient agrémenter l’ensemble.

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L’ego ne se hâtait pas d’abdiquer : on se querellait pour l’emplacement d’une colline, pour la direction d’une équipe, pour la qualité d’un travail, pour une question de discipline ou d’assiduité. La liberté s’avérait une conquête plus ardue et plus exigeante qu’elle n’avait semblé : il ne suffisait pas de s’échapper d’un carcan collectif de règlements, de critères, jugements et coutumes, il fallait ensuite donner tout son être et toute sa sincérité - et cette sincérité devait toujours progresser. Pour conquérir cette liberté, il fallait de l’héroïsme, une intégrité de chaque instant et de chaque action, une offrande réelle et conséquente de chaque pensée, de chaque émotion, de chaque mouvement. Et, en fait, la liberté de vivre Sa ville, d’en être digne, d’en servir les buts et l’idéal, ne pouvait s’appréhender concrètement que par un effort de conscience de tout l’être : un Yoga.

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