Quelle ville?

de chemins communs et de ravines d’écoulement des eaux de pluie vers les réservoirs aménagés depuis des générations.

A peu près à mi-chemin entre le Matrimandir et le village le plus proche, au Nord-Ouest, se tenait un dense bosquet de petits arbres indigènes entourant une sorte de chapelle dédiée à une forme de la déesse Kali, un repère névralgique de la tradition locale, dont la prêtresse s’était aussi attachée au service du Banyan – centre géographique de Sa ville -, l’un des sept arbres sacrés de l’Inde. De penser même à la destruction, si « hautement » motivée soit-elle, d’un tel lieu coutumier dont l’existence s’inscrivait autant dans le physique subtil, auxquels les villageois son naturellement sensibles, que dans la vie matérielle, semblait une proposition intenable.

Alors, comment négocierait-on cette « embûche » ?

Se contenterait-on de l’ignorer le plus longtemps possible, espérant qu’une intervention inattendue, extérieure à notre volonté, résolve le dilemme ?

*

Assez rares encore étaient ceux, parmi les villageois voisins, qui s’étaient joints à l’aventure. Quelques familles avaient fait ce choix, au commencement, s’en remettant à Elle pour leur sécurité et leur bien-être. Des adolescents aussi, qui dans leur enfance avaient connu les premières écoles de la communauté, avaient choisi de s’intégrer. Le développement de l’individualité, dans les sociétés de l’Inde, est généralement subordonné aux besoins de l’entité familiale, souvent complexe et mouvante, et de la communauté d’appartenance. Il est plus difficile à une personne individuelle de s’engager séparément des siens

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