Quelle ville?

Pourtant, disait-Elle, le temps était venu d’un acte de foi.

Tous ces éléments d’une potentielle unité créatrice, devaient chacun se tourner vers la plus haute vérité et se soumettre à Son action transformatrice – quelles que soient les préférences, les convictions et le bagage individuels. Mais, au lieu de cette offrande, les uns comme les autres avaient cédé à l’attrait plus familier du conflit d’énergies incompatibles et de l’exclusion, préférant l’intensité de cette chute à celle d’un changement de conscience trop exigeant. Il arrive ainsi que l’on s’attache à l’identité que procure la dévotion, ou la révolte, ou l’outrage, et refuse la découverte d’une condition libre de tout ego – cette condition à laquelle Elle invitait Ses enfants.

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Car nous entrions dans une étape paradoxale : une aventure collective aspirant à servir le divin dans le monde matériel allait dépendre en premier lieu et dans les faits, pour sa survie, sa protection et son droit d’exister – de l’appareillage le plus lourd d’une société humaine, celui de son Etat souverain. Et l’influence la plus déterminante pour convaincre la communauté existante de la nécessité impérative de cette alliance fut celle de S., le rebelle par excellence : c’est lui qui, par l’intermédiaire de ses fidèles et adhérents, parvint à faire accepter l’intervention et le rôle durable du Gouvernement central de l’Inde dans la conduite des affaires de Sa ville, affirmant que ce rôle serait essentiellement celui d ‘un grand frère protecteur.

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