Quelle ville?

Je suis né et j’ai vécu les premières années de mon enfance dans la capitale de la France, Paris, et la rue que nous habitions, au 6 ème étage sans ascenseur d’un immeuble semblable à tous ses voisins, la rue Henri Monnier, qui montait la colline vers la Place Pigalle ;hébergeait probablement à elle seule près de trois milliers d’individus également… Nous n’étions ni riches ni trop pauvres ; ce n’était pas un quartier cossu et on y croisait et côtoyait une grande diversité, de classes comme d’ethnies ou de « professions ». Mais les trottoirs étaient propres, il y avait de l’eau à tous les robinets à tous les étages et de l’électricité dans toutes les pièces et personne ne se souciait d’autre chose, du point de vue civique, que d’être en mesure de régler les factures mensuelles. Il y avait bien, de temps à autre, un ivrogne affalé, une femme giflée, un assaut nocturne d’invectives, une bouteille éclatée, une dispute chez l’épicier, les sirènes de la police ou d’une ambulance, mais le bon fonctionnement de toutes les parts nécessaires à la vie de chaque jour semblait assuré. Tandis que, dans notre ville naissante, nous sommes préoccupés pratiquement de chaque geste et de ses conséquences, en quête de solutions harmonieuses qui puissent contribuer à rétablir la santé des systèmes organiques de la Terre – cette Terre qui a été pillée, saccagée, violée, abîmée par notre arrogance et nos excès…

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En termes du progrès et de l’évolution de la conscience – la conscience incarnée par l’humanité jusqu’à présent -, à quoi sert une ville ?

Quels sont ses fonctions, son rôle, ses vertus ?

Quels sont les pouvoirs, les effets et les possibilités que seule une ville peut générer, activer, amorcer ?

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