Quelle ville?

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Il fallait aussi rétablir, ou établir, un équilibre ouvert des différentes appartenances raciales, ethniques et culturelles.

Ces quelques années d’intenses positionnements conflictuels avaient écarté du courant un certain nombre d’individus dont les valeurs les retenaient d’adhérer : pour que la communauté entière librement participe à cette quête d’une forme organisationnelle acceptable, comme véhicule de progrès collectif, il fallait rendre leurs voix à tous ceux qui s’étaient tus. Notre appartenance culturelle, qui largement détermine notre compréhension du monde et des autres, n’est en fait qu’une somme d’acquis provenant du passé, transmis par les gènes et par l’environnement : acquis positifs et négatifs étroitement imbriqués qui conditionnent toutes nos réponses et nos expressions tant que l’être intérieur libre ou la conscience spirituelle ne sont pas actifs dans notre existence personnelle. Créer des ponts et des liens, éduquer, encourager les échanges et même le mélange des races et des appartenances, sont des procédés qui demandent du temps – des générations - : nous savons combien l’histoire officielle présentée aux enfants peut demeurer sectaire et partiale, et sujette à manipulations. Alors, quelle meilleure proposition au service de l’unité humaine que d’offrir à des individus de cultures différentes une tâche commune qui mobilise le meilleur de soi à chaque instant ? Car, que chaque participant puise ce meilleur dans ses sources culturelles, dans ses ressources émotionnelles, intellectuelles ou créatives, ou directement dans son âme, l’offrande qui en naîtra sera claire.

Telle était une raison d’être de Sa ville.

Un exemple, et un moyen de neutraliser – et, éventuellement, de dissoudre – les spectres de la destruction.

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