Quelle ville?

Tant que nous avons besoin de contrastes et de conflits pour mesurer et stimuler nos efforts, le milieu transparent indispensable à l’action harmonieuse de la vraie conscience nous échappe : dans cette aventure, un grand luxe de contrastes et de polarités s’offrait à notre inutile, mais inévitable, labeur. Chaque domaine de recherche et de développement élicitait son opposition spécifique, et sa dynamique conflictuelle particulière : la création d’un environnement naturel, versus celle d’un milieu urbain exemplaire ; la productivité économique, versus le fonctionnement des services ; l’épanouissement artistique, versus les nécessités du travail physique ; la pratique d’une libre éducation adaptable à chaque individualité, versus une éducation systématique égale, sinon supérieure aux programmes extérieurs – autant d’opportunités de saisir la complémentarité de vérités qui semblent s’opposer, de la saisir en soi-même d’abord, en identifiant l’une et l’autre également, pour trouver en quoi elles se complètent mutuellement, dans une unité plus créatrice.

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C’était comme si l’aventure s’était engagée sur la route du monde et ses participants étaient des enfants qui devaient se montrer capables de garder le cap et d’honorer la confiance qui leur était faite. Chacun donnait de son mieux pour se rallier à la hauteur de la tâche, selon sa nature, c’est-à-dire aussi selon les forces et les faiblesses de sa personnalité encore largement inchangée. Dans le contexte de cette quête collective, de ce service pour la vérité de l’avenir terrestre, quel était le sens de l’honnêteté, de l’intégrité, de la loyauté, de la rectitude ? Pourrait-on formuler un code de conduite qui

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