Quelle ville?

la contradiction en nous-même, nous la donnions humblement au Suprême : cette simple loi qu’Elle avait souvent énoncée, nous confronta bientôt à la rigueur du vrai travail de conscience.

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Ainsi, dans notre poursuite de la liberté, nous nous étions bravement émancipés de la tutelle d’une Société qui, se réclamant d’un droit légal de propriété sur les terres, les biens et les fonds comme sur le projet même, entendaient dicter à tous les participants volontaires comment vivre et se comporter ; nous avions secoué le joug, au risque de manquer de tout, d’être hors-la-loi, emprisonnés ou expulsés ; c’était noble, c’était louable, c’était romantique, et l’aide était venue – concrète et substantielle. Mais de quelle nature était vraiment cette aide, et n’était-ce pas à nous d’exercer d’autant plus de vigilance et d’exigence pour qu’elle serve la vérité de Sa ville ? Le principe de non-propriété n’est une clé évolutive pour notre conscience humaine que si nous le saisissons dans la relation au Divin : lorsqu’on lui avait demandé à qui donc appartiendraient les terres de Sa ville, Elle avait simplement répondu « au Suprême ». Ce n’est pas une métaphore, ce ne sont pas des termes symboliques, ce n’est pas une manière de spiritualiser la réalité physique : c’est une indication précise du déterminisme qui doit régner sur nos actions et nos vies. De même, lorsqu’Elle rappelait que tous les biens matériels, les énergies matérielles, les objets, les équipements, tout devait être traité avec le plus grand soin et le plus grand respect pour le bien de tous et que seulement à cette condition avait-on le droit de les utiliser, il s’agissait encore de la même offrande, et surtout de la même réalisation : tout nous vient du Suprême, tout Lui appartient, le Suprême seul doit être notre guide et notre loi.

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