Quelle ville?

transformateur, ou bien encore une retraite agrémentée – et ce peut être, plus centralement, la demeure choisie par l’âme.

Mais d’où provient la continuité de l’expérience, sa cohérence ?

Ceux qui étaient en avant se retirent ou s’éloignent, les uns semblent démissionner ou faire vœu de silence et les autres se convertir et se réformer, - caméléons ou marmottes, ou « les mangoustes et les serpents » cités par S. du temps de ses harangues ; de nouvelles fournées de candidats viennent se prêter aux pressions diverses et s’y adaptent du dedans ou se rebellent et décampent, ou bien délivrent de nouvelles approches et initiatives, les enfants grandissent, les corps se fatiguent, et tout le temps, de tous les côtés, les influences du vaste monde s’immiscent et s’insinuent et nivellent et, parfois aussi, contribuent et complémentent. Mais, d’une année à l’autre, il ne s’agit plus vraiment du même groupement d’individualités : bien que les questions de choix, de direction, d’attitude et de priorité se retrouvent d’étape en étape, les configurations des participants sont en constant mouvement : alors, comment se transmet ou s’incarne le progrès de la conscience ?

*

Ils avaient tous deux, Elle et Lui, évoqué la nécessité d’une simultanéité entre l’évolution et la transformation d’un ou de quelques individus entièrement consacrés et le progrès général de réceptivité dans un groupe, une collectivité consciente de l’enjeu évolutif et engagée à son service. Et Elle a aussi donné à Sa ville la tâche éventuelle – la fonction – d’un berceau pour la nouvelle race : un environnement favorable et approprié pour les affres et les tout premiers mouvements d’une métamorphose sans précédent, un milieu d’accueil et d’accompagnement perceptif, dévoué, collaboratif.

257