Quelle ville?

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C’était déjà le passage à cet autre millénaire.

Mais avant même que nous y entrions tous, avait déjà commencé le débarquement de l’Internet, fruit commun des progrès en informatique, en aéronautique spatiale, en cybernétique, en miniaturisation et en digitalisation des données. L’outil de communication par excellence, virtuellement accessible à tous, par lequel toute connaissance et toute information pourraient être obtenues directement par quiconque le souhaiterait : de n’importe où sur la Terre éventuellement l’on pourrait accéder, muni d’un simple appareil portable, à qui l’on voudrait n’importe où ailleurs, et au renseignement, au savoir ou à la description désirés. La science de la persuasion, de la conversion, de l’exploitation des préférences et des vulnérabilités de chaque être social, de la manipulation, de l’attraction, de l’obsession : un nouveau « savoir-faire » se développait et générait ses propres spécialistes, ses experts et ses innovateurs. L’empire de l’image - la loi du désir, le droit au divertissement et aux artifices d’une existence modèle toute construite de clichés ubiquitaires et séducteurs – allait s’étendre jusque dans les lieux les mieux protégés de la Terre. Et, avec ses « marques », vinrent les emballages, les présentoirs, les habillages, les atours et les promesses, et, associant l’utilitaire à la satisfaction immédiate, une nouvelle sécrétion de l’humanité apparut : le plastique. Simultanément, le pouvoir de la publicité s’était multiplié : son pouvoir d’influencer, d’impressionner, son pouvoir de « marquer ».

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