Quelle ville?

Ainsi pointe l’aiguille du compas.

Nous ne savons pas clairement ce dont la Terre a besoin, maintenant, à ce moment de son histoire : nous l’apprenons, bribe par bribe, dans nos corps, dans nos actes, dans nos appels ; nous le découvrons, et ce que nous découvrons se partage.

Nous ne connaissons pas la Vérité : pour La connaître, il faut La devenir.

Mais nous savons que, sans Elle, rien ne vaut la peine, rien ne peut justifier les éons et les guerres et le gâchis – et, ainsi, nous voulons, nous avons ka responsabilité de La servir, d’être tournés vers Elle, d’en avoir soif, d’en avoir faim, d’en avoir besoin. Nous ignorons presque tout de ce que sera l’espèce nouvelle ; mais, parfois, quelque part dans nos consciences individuelles et dans les dédales de nos corps, nous percevons, nous devinons, nous éprouvons le rythme ou le son ou l’empreinte ou le sourire d’un être libre et entier, qui est nous-même, ici, dans la Matière. Et, ainsi, nous sommes à son écoute, nous voulons apprendre à reconnaître sa présence et à ouvrir la demeure à sa venue – une demeure propre qui lui fasse bon accueil.

Voilà le travail de notre assemblage humain, voilà son rôle parmi les milliards de cette Terre d’aujourd’hui.

Et c’est la source de toutes nos tâches, l’élan de toutes nos tentatives, la force de tous nos projets. Que chaque geste, que chaque acte de chacun des participants soit empreint de ce levain, conscient de cette flamme, ouvert à cette nécessité.

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