Quelle ville?

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L’architecture comme discipline était alors au bord ‘d’une approche nouvelle de sa fonction publique.

Les avant-gardistes du jour introduisaient un deuxième niveau de lecture du visible : l’insertion d’un détail qui se répète ou se retrouve à différentes échelles, l’immergence d’un rythme discret qui anime subtilement l’ensemble bâti. C’étaient les prémices de la manipulation du perçu, des techniques publicitaires qui aujourd’hui, avec l’évolution du graphisme et de l’informatique ignorant les frontières, dominent l’existence pratique et quotidienne de presque tous les humains, par une sorte de monoculture globale qui tend à tout réduire, même la connaissance, à des objets de consommation mis en circulation – soi-disant pour le plaisir et le bénéfice de chacun. C’étaient les premiers signaux d’une déferlante qui envahirait le monde – la formule, le style, la mode, le « design », la tyrannie technologique de la « communication », l’abjecte soumission à l’image : l’objet de rêve dont le manque domine la vie, la pensée, le désir et même l’idéal de chacun. Si bien qu’aujourd’hui il est souvent dit par certains, que le devoir et la nécessité de matérialiser les lignes de force de la galaxie précèdent et priment sur ceux de devenir de véritables serviteurs du divin, et ce malgré toute l’opposition, tous les conflits et toute la division que leur insistance et leur loyauté à cette image ont générés à travers les années.

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