Quelle ville?

Tout comme Elle offrait Son propre corps au travail du changement de conscience afin, par cette once de la substance terrestre et en s’y identifiant, de hâter le processus général, Elle prenait chaque mouvement, chaque démarche, chaque entreprise – et chaque problème – comme une saisie représentative et une occasion d’agir dans le monde. Ainsi cette première caravane porterait plus que ses occupants – traversés de hantises, d’espoirs, de doutes, de résolutions et d’effrois et plutôt désorientés – et représenterait un certain contact générationnel occidental avec la Force nouvelle, et, du point de vue du passé de la France, un élan vers la réalisation d’une promesse historique (« liberté, égalité, fraternité » pour tous).

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Comment les accueillir, que leur expliquer, comment les orienter, quels points de repère leur donner ? Ce n’étaient ni des érudits, ni des disciples évidemment, et la plupart ne savaient presque rien d’Elle et de Lui, mais le concept de cette ville de l’avenir exerçait une attraction puissante et muette.

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Le plus grand malentendu, dés la première heure, le malentendu essentiel qui ne disparait qu’avec un réel changement d’état, provient de la différence fondamentale entre l’action et le mouvement de la Conscience et l’action et le mouvement du Mental. Le Mental se projette linéairement en avant et tente sans cesse de rectifier la trajectoire afin de réaliser son projet tel qu’il l’a formulé ; sa capacité

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