Quelle ville?

d’adaptation est limitée et il se méfie de l’inattendu, de l’imprévu comme de ce qui est trop différent et s’entoure et se protège de lois et de règles et de conditions. La conscience est libre à chaque instant, discerne à chaque instant l’équilibre des forces et des possibilités, porte en Soi son propre But constant et indicible, et ne se soumet à rien autre qu’à la Loi du Suprême, la Voie de l’Un. Elle les avait nombre de fois prévenus pourtant, « ne faîtes pas de mes paroles une doctrine, ce sont la Force en action dans un contexte et pour une nécessité particuliers et uniques dans lé déroulement infini… » Mais nous avons besoin de sécurité, de nous réclamer de directives sûres et de priorités incontestées, de fonder notre action sur une logique accessible et vérifiable. Or ce qu’Elle communiquait à l’un cette fois-ci et à l’autre cette fois-là, apparaissait dans la pensée des uns comme des autres comme contradictoire, ou impliquant des démarches incompatibles dans les faits et sur le terrain.

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Le premier « camp de jeunes » ; Elle nomma « Aspiration ».

Cette caravane attendue arrivait donc : la première fois qu’un groupe arrivait avec un but commun et une identité de groupe, si récente fut-elle, formée au cours des semaines d’un voyage éprouvant, et certaines notions de dynamique communautaire, un certain esprit de contestation, une méfiance des rôles et des positions – et une ignorance presque complète des « choses spirituelles »… Une fois débarqués et installés dans les huttes érigées avec beaucoup de soin et d’inventivité pour les abriter, au bord de la pente raide qui

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