Quelle ville?

Elle ne disait plus grand-chose, depuis quelques saisons, du centre de Sa ville, attendant que toutes ces consciences un peu dispersées, un peu agitées, préoccupées, accaparées, en éprouvent le manque ou le besoin = de s’unifier physiquement et collectivement autour d’une présence plus haute et plus consciente, ou tout au moins de sa représentation, de son symbole, de son relais matériel.

De plus, toutes les terres du centre géographique, auprès et autour du banyan, n’étaient pas encore acquises.

Toutefois, Elle avait confié à quelques-uns la tâche de préparer une base matérielle pour la création des jardins qui environneraient l’édifice central. Car, disait-Elle lorsque l’écoute lui était offerte, la présence de la Nature, des arbres et des plantes, était indispensable à la réception de la Force.

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Trois entités distinctes étaient maintenant concernées par la croissance de Sa ville : il y avait l’ashram, il y avait la Société qu’Elle avait fondée pour diffuser Leur travail d’une part et d’autre part pour acquérir les terres et canaliser les fonds nécessaires, et enfin il y avait les habitants et travailleurs sur le terrain, qui commençaient à s’identifier directement à l’aventure. Dans l’ashram, beaucoup s’intéressaient et s’enthousiasmaient pour cette entreprise nouvelle, sans pour autant souhaiter y participer plus que de manière symbolique, tandis que d’autres tendaient à se méfier de tout mélange avec cette intrusion multiforme et cette atmosphère qu’ils jugeaient délétère. De même, parmi les membres de la Société, pour lesquels une dévotion bien établie devait gouverner la vie et les actions, nombreuses étaient les

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