journal d'une transition

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D – Oui, mais là c’est plus que « Dieu », c’est beaucoup plus proche, c’est beaucoup plus intime à chacun… … Il y a la nécessité que, quoi qu’il se fasse, quelque organisation de vie qui se forme, ce soit l’expression d’une Vérité centrale ; il faut que cette Vérité centrale ait d’abord sa place, et c’est Matrimandir sa place matérielle ; parce que c’est Elle qui donne la lumière et la capacité de discerner, de savoir ce qui vient et de le vivre…

FJ - … J’ai entendu un nommé Lapira un jour, qui était chrétien et le maire de Florence, dire « il n’y a pas de village humain quand il n’y a pas de source au centre »… C’est un peu ça aussi ? D – Oui… FJ – Et ce sera un lieu de recueillement, de méditation ? D – De concentration… FJ – Et tu insistais sur le fait que cela concerne chacun personnellement, ce qui semblerait vouloir dire que ça ne doit pas être considéré en aucune manière comme un temple ? D – Non, il n’y a pas d’intermédiaires… FJ – Et il n’est pas nécessaire d’y aller ensemble ? D – Non. FJ – Cependant vous tenez beaucoup à ce qu’ensemble vous soyez en référence… D – Mais ça c’est une conséquence… comme l’unité des Aurovilliens est une conséquence… FJ - … Tout se passe comme si la communion, en quelque sorte, que d’autres vont chercher dans le fait de méditer, de se recueillir ensemble, vous la réalisez au plan du travail, de la pratique quotidienne… D – Il n’y a pas de séparation… Il n’y a pas de moments où on est ensemble et des moments où on est seul – on peut être toujours seul et toujours ensemble à la fois… Il n’y a pas de séparation… c’est ce que l’on apprend ici ! FJ – Oui, mais il semble tout de même que l’accent soit mis sur le collectif quand il s’agit d’activités pratiques et sur l’individuel quand il s’agit d’une espèce de branchement spirituel… D - … Il faut apprendre à se référer de mieux en mieux intérieurement et directement, donc individuellement. Mais … plus on le fait chacun et plus on est ensemble et dans tout, dans la vie, dans toutes les activités, dans le sommeil aussi bien… Il n’y a pas cette séparation ; c’est quelque chose qui grandit. C’est l’effet intérieur, si tu veux, mais aussi extérieur, qui résulte à la fois dans un contact plus permanent et plus réel et dans une unité plus grande et plus solide… On ne peut pas laisser l’une des deux choses. L’une demande l’autre, nécessairement. … C’est sûr que la plénitude que tu atteins quand tu n’es plus seul mais que tu es beaucoup, est bien plus grande, bien plus entière que si tu es tout seul, tout seul parmi des étrangers, si tu veux… FJ – Oui, mais il me semble – je me trompe peut-être – que quand vous êtes physiquement ensemble, ce n’est pas de ça qu’il est question… D – Mais c’est ça la nécessité, la première nécessité, et c’est ça qui nous apprend à réagir mieux ; mais on ne va pas parler de ça, on va parler des choses auxquelles on doit réagir mieux… …

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