Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Malgré mes propositions d’aide elle continue à travailler avec des cartons et elle a eu mal au dos. Elle a commencé des séances de kinésithérapie et ensuite ces douleurs étaient plus fortes ; alors une consultation de contrôle chez le chirurgien et le pneumologue a mis en évidence une insuffisance respiratoire et ils ont décidé de la placer sous oxygène. A partir de là elle a dû arrêter ses séances de travail, avec beaucoup d’angoisse, et ses week-ends à la maison à Vitry (j’allais la chercher le samedi soir pour passer un moment avec nous ; le soir on mange ensemble et le dimanche on parle, on parle … toutes les deux sur des sujets graves ou moins graves et le dimanche soir je la ramenais chez elle). La dépression s’est installée. Elle ne voulait pas trop manger… Alors avec Pierre on réfléchit à tout ce qu’elle aimait et un jour on est arrivé chez elle avec des huîtres et du champagne : quel bonheur de la voir manger avec appétit ! Et je pense au four à micro-ondes pour réchauffer des petits plats sans dépendre de personne et un jour je suis arrivée avec mon chien qu’elle aimait et qui a fait caca dans son salon mais elle était contente. Et Pierre venait lui lire un livre d’un écrivain japonais, elle adorait ces moments de lecture et elle aimait que je lui masse ses pieds et ses mains, alors elle me disait « t’as des mains merveilleuses »… Puis on a passé des nuits où je venais rester chez elle ; alors on parlait, parlait et ce sont des souvenirs magiques, car on avance ensemble vers une harmonie qu’on cherche aussi bien elle que moi. Après tu connais la suite ; te dire que je ressentis sa fin approcher, tu le sais déjà, et que je culpabilise de ne pas être restée jusqu’au bout aussi.

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