Lettres à Divakar jusqu'à 2005

ainsi sans qu’aucune explication soit nécessaire qu’elle allait et venait de plus en plus fréquemment d’un plan à l’autre jusqu’à ne plus toujours les distinguer l’un de l’autre : ces deux plans, ou cet avant et cet après, ou ces deux côtés d’une paroi, semblaient devenir tout à fait contigus dans son expérience physique. Alors que je rédige cette note, plus de cinq ans se sont écoulés et je ne parviens pas encore à retrouver le souvenir précis de ce qui s’est passé entre cette dernière lettre de Colette datée du 10 septembre 2004 et mon passage en France probablement en octobre ou novembre. Le souvenir est plus net dés que je me replace dans mon passage suivant, d’une semaine seulement, qui chevaucha la frontière entre cette année 2004 et l’année 2005, puisque ce fut le matin du raz de marée, le 26 décembre, que l’avion dans lequel je me trouvais décolla de Colombo, une demi- heure avant le désastre. Ce ne fut donc qu’à l’aéroport de Roissy que j’appris la nouvelle, et ce ne fut qu’en rejoignant Colette au 14, ce même soir, que je pus vérifier, à la télévision d’abord, puis au téléphone, l’étendue des dégâts. Afin de retrouver des repères pour cette période de septembre à décembre, je viens d’écrire à Olga (par courriel, le 29-05-2010) et voici ce qu’elle m’a de suite répondu : « Cher Divakar. Justement au moment de recevoir ton courriel je pense à toi. Mes souvenirs des derniers mois de Colette sont présents et marqués par la grande affection à son égard ; je vais essayer de les reconstituer pour toi. Depuis le mois d’août sa grande obsession était de ranger ces papiers au 27 rue Campagne Première car elle souhaite laisser tout en place pour que tu ne sois pas embêté.

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