Lettres à Divakar jusqu'à 2005

Je dus partager mon temps entre Paris et Claouey, et Auragni était présente presque chaque jour (elle avait trouvé un travail de réceptionniste dans un cabinet d’avocats de haut vol, près des Champs Elysées), qui s’était au cours des dernières quelques années beaucoup attachée à Colette. Auragni avait pu également développer une grande affection avec Francis et Christiane. Je m’occupai surtout d’organiser la situation pratique selon les besoins de Colette, d’obtenir une aide médicale à domicile, et de vendre ce qu’il fallait vendre (des tableaux et dessins qui lui avaient été laissés par René, et son local d’analyste) afin de renflouer les réserves qui avaient fondu. Egalement je m’efforçai de mettre tout en ordre autour d’elle et de régler toutes sortes de questions administratives, tout en l’encourageant à poursuivre son travail d’écriture. Quand je la laissai, fin novembre je crois, le projet était que je revienne en février. Cependant, vers la fin du mois de décembre, je reçus un appel téléphonique de Jean Jacques Fournel, de sa propre initiative, pour me faire part de son sentiment que Colette n’en pouvait plus et avait absolument besoin que je sois près d’elle... Auragni venait d’arriver à Auroville pour les vacances de Noël. Il fut convenu que je reviendrais à Paris pour une semaine. Et c’est ainsi que je fis le voyage le jour même du raz de marée Tandis qu’Auragni se joignit aux équipes de sauvetage organisées depuis Auroville pour venir en aide aux villageois du littoral. Je trouvai Colette défaite, accablée ; mais notre contact se révéla une fois de plus capable d’agir comme un ressort et dés le soir même de mon retour, son visage avait retrouvé un sourire et cette sorte d’allant et d’humour et de confiance qui l’avait toujours illuminé dans sa beauté. Les jours suivants je m’occupai de mettre en place une assistance médicale dédiée aux soins palliatifs à domicile ; à sa demande je lui remis aussi un petit boîtier d’argent

1583

Made with FlippingBook flipbook maker