Lettres à Divakar jusqu'à 2005

En fait, suite à ce que je t’ai écrit tout récemment, c’est « le » cas où je pense qu’un voyage peut être positif. Voilà pourquoi : il me semble en effet que dans l’état de confusion, et de faiblesse, où se trouve Gérard, la rudesse des difficultés auroviliennes, des conflits … risquent de l’affaiblir davantage… D’autant plus que – je le découvre maintenant – Gérard n’a pas les moyens en réalité de ressaisir (comme toi, tu le fais constamment) les axes, les fils, les lignes de force. Il me semble voir maintenant, - sous sa force et sa tranquillité physique – tout un plan de sa personnalité qui n’a pas suivi son évolution aurovillienne, un noyau de faiblesse. Alors Paris, sorte de terrain neutre, peut lui permettre peut- être de se concentrer et de faire son choix. A deux conditions, je crois : 1- Qu’il trouve en effet un travail, n’importe quoi, qui puisse lui permettre d’économiser son billet pour Rio : soit pour y partir directement de France, soit pour retourner tranquillement à Auroville, puis aller chercher plus tard Marcia. Je crois cette seconde hypothèse la meilleure car, manifestement, il faut laisser à Marcia du temps pour reprendre confiance (car enfin, si je comprends bien, malgré la netteté des intentions de Marcia, Gérard est parti ? Et malheureusement, comme lui-même me l’écrivait de Rio, « je ne sais même pas pourquoi je pars… »). 2- Et d’autre part, il y aura ma présence. Car j’ai maintenant la conviction que les amis qui te sont très attachés, et qui te considèrent comme leur frère, cherchent le plus tranquillement du monde, et peut-être secrètement, à être … mes fils… ! Seulement là, je veux que nous travaillions ensemble, toi et moi, à aider Gérard. Dis-lui en tout cas que j’ai répondu à sa lettre par télégramme ; et que je lui écrirai sûrement s’il décidait

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