Journal C'est à Dire 103 - Septembre 2005

D O S S I E R

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Le Russey

Marie-Noëlle Locatelli à la rencontre de la misère C’est dans les montagnes d’Arménie que cette femme originaire du Rus- sey a choisi de s’établir. Au sein d’un hôpital, elle accueille les plus pauvres, dans ce pays de l’ex bloc soviétique tiraillé par les difficultés sociales.

À 170 km de la capitale Erevan, non loin de la frontière géorgienne, perché à 2 040 m d’al- titude dans un océan de caillou et de froid, c’est là que Marie- Noëlle Locatelli a choisi de s’éta- blir. Loin de tout, mais au plus près de la détresse. Celle de la population locale, sans repères, sans travail. Marie-Noëlle Locatelli a quit- té Le Russey en 1959, à l’âge de 20 ans, pour rejoindre la com- munauté des petites sœurs de Jésus fondée par le père de Fou- cault. “On m’a envoyée au Liban, dans la communauté armé-

le dernier espoir des gens per- dus. Ce n’est pas seulement un centre de soins, c’est d’abord un lieu d’accueil. “Nous recevons beaucoup de familles sans toit. Certains vivent dans des étables… L’hiver, il fait - 35 °C ici.” Si l’Arménie est sortie de l’étau soviétique, tous les problèmes ne sont pas résolus, loin de là. “La corruption est totale ici. Il faut payer pour entrer dans les hautes écoles, payer pour avoir accès à un hôpital, payer enco- re pour se faire soigner” racon- te la religieuse qui contribue à nouer des parrainages entre des

un, c’est un long travail.” Marie-Noëlle Locatelli a quit- té la France à l’âge de 20 ans. Elle a su apprendre à relativi- ser nos problèmes d’occidentaux. “En France, j’ai l’impression que les gens attendent toujours d’avoir des vacances. C’est un autre genre de vie…” lâche-t-elle. Très marqués par des décennies de brimades soviétiques, les Arméniens sont marqués par “une grande passivité qui les empêche de prendre des initia- tives. Ils restent assez méfiants, ça les empêche d’aller de l’avant.” Ce jugement sans concession dressé par Marie-Noëlle Loca- telli est aussitôt tempéré par une autre caractéristique du peuple arménien : leur géné- rosité et leur hospitalité. “Même les plus pauvres d’entre eux sont capables de faire des dettes pour pouvoir accueillir quelqu’un chez eux.” Autre leçon… Après bientôt 15 ans passés au cœur du dénuement, Marie-Noël- le Locatelli ne baisse pas les bras et refuse de sombrer dans le fata- lisme. “Beaucoup sont venus ici et ont craqué au bout de quelques années. J’ai aujourd’hui 67 ans, je ne sais pas de quoi sera fait l’avenir mais je sais une chose, c’est qu’il faut rester. Je suis têtue.” Certainement la marque de ses origines du Haut-Doubs. O J.-F.H.

Arméniens et des familles françaises ou italiennes. Consciente de faire avancer les choses “tout douce- ment” , elle concède qu’il faudrait pour ces gens-là “des aides sans

nienne. J’y suis restée jusqu’à fin 1987. En 1991, je suis partie pour l’Arménie. Il y a eu le tremblement de terre en décembre 1998. Avec un prêtre du Vatican,

Très marqués par des décennies de brimades soviétiques.

Caritas Italie avait construit une école et un hôpital là-bas. Je suis arrivée le 1 er août 1991 pensant y rester trois mois. Voilà 14 ans que j’y suis” raconte-t-elle. L’Arménie est un petit pays, né de la dislocation de l’Union Sovié- tique. Il est coincé entre la Tur- quie à l’Ouest, la Géorgie au Nord, l’Azerbaïdjan et l’Iran au Sud. Dans cette petite Répu- blique, “je suis arrivée sans savoir ce que j’allais y faire.” L’hôpital de la région est un peu

fin. Le travail n’existe pas. Et quand on n’a pas de travail, on perd vite sa dignité.” Si bien que “de nombreux pères de famil- le émigrent seuls en Russie pour tenter de trouver un emploi. Beaucoup ne reviennent jamais dans leur famille.” D’où ce nombre incalculable d’orphelins que Marie-Noëlle rencontre chaque jour. Actuellement, 400 parrainages ont été noués avec des familles occidentales. “On les suit un par

Marie-Noëlle Locatelli est arrivée en Arménie en 1991. Voilà près de 15 ans qu’elle tente d’aider la population locale.

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vice.. Ce nouveau pas est le résultat de négociations menées entre La Frontalière et la fédération des syndicats pharmaceutiques de France.

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Le 1 er septembre, la Frontalière a lancé une opération parrainage auprès de l’ensemble de ses adhé- rents. Ils ont reçu des documents relatifs à cette initiative qui court jusqu’au 31 décembre 2005. “Nous avons envoyé un courrier et des

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