Journal C'est à Dire 110 - Avril 2006

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É C O N O M I E

Les porcelets étaient en état de décomposition avancée Mont-de-Vougney L’affaire est restée discrète. Mais des témoins affirment que des porce- lets morts sont restés trois mois dans la fosse de la porcherie du village qui a fermé ses portes début janvier.

En bref…

Terroir Portes ouvertes samedi 13 mai (14 heures-20 heures) et dimanche 14 mai (9 h 30- 12 heures et 13 h 30-19 heures) “Aux produits du terroir com- tois” à Provenchère (vers Saint- Hippolyte). Ce magasin de pro- duits régionaux installé dans les locaux d’une ancienne fro- magerie a la particularité d’être géré de manière collective par les habitants du village. Rens. 03 81 44 33 65. Musique Quatre rendez-vous à noter pour les amateurs de musique : festival des jeunes musiciens le 29 avril à Grand’Combe-Cha- teleu, concert de l’harmonie “Union et Progrès” le 13 mai à 20 h 30 à la salle des fêtes de Villers-le-Lac, festival Music ‘Ados dimanche 14 mai dès 14 heures au théâtre de Mor- teau et concert de la Frater- nité (avec en première partie l’orchestre des jeunes) le 20 mai à 20 h 30 à la salle des fêtes de Villers-le-Lac. Congrès Du 16 au 18 mai se tiendra au centre Évasion Tonique de Vil- lers-le-Lac le congrès national des retraités C.F.D.T. des trans- ports et de l’équipement. Montlebon Lors de la traditionnelle foire du 1 er mai de Montlebon, le comité d’animation organise un vide-greniers. Rens. au 03 81 67 33 05 ou au 06 82 22 94 92.

tation, l’éleveur prévient l’équar- risseur qui se déplace dans les 24 heures, au pire 48 heures, pour enlever la carcasse. “Nous sommes présents sur Maîche tous les jours. C’est une tournée quotidienne. Il est évident que si nous avions été prévenus, nous nous serions déplacés” indique l’entreprise Saria d’Avanne- Aveney, la société d’équarris- sage qui intervient notamment sur le Haut-Doubs. Si l’on en croit le couple Relan- ge qui est certain que les por- celets ont fermenté durant trois mois dans la benne, l’équar- risseur n’a visiblement pas été prévenu. “Nous avons écrit au procureur de la République, à la D.R.I.R.E. (direction régio- nale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement) ainsi qu’à la D.S.V. le 9 mars pour les informer de la situa- tion.” Il n’y aurait donc pas

eu de suite donnée à ces cour- riers. Pourtant, la D.S.V. confir- me à son tour que si elle avait eu connaissance des faits, elle aurait agi. Le maire du village Pierre Jac- quet garde une certaine réser- ve sur cette affaire afin d’évi- ter toute polémique sur le sujet. La porcherie a cessé son acti- vité, à la satisfaction de la majo- rité des villageois qui se plai- gnaient. “J’ai eu en ma pos- session l’arrêté préfectoral qui indiquait la cessation d’activi- té. Effectivement, il y avait une fosse où l’éleveur mettait les por- celets morts. Ils n’étaient pas évacués du jour au lendemain par l’équarrisseur. Il venait cependant de façon régulière. Pour moi qui habite juste à côté, il n’y a rien d’anormal.” Aujour- d’hui, tout semble être rentré dans l’ordre. T.C.

“P orcherie de Mont- de-Vougney : éta- blissement en attente d’une reprise.” L’information figure en tant que tel sur le bureau de Josiane Condé, directrice des services vétérinaires. La D.S.V. n’en sait pas plus sur cette structure qui a fermé ses portes début janvier pour des “raisons d’ordre économique” précise le propriétaire Mauri- ce Grosset, qui n’a pas souhai- té s’étendre davantage sur la question, ni sur l’avenir à don- ner à cette porcherie. Dans l’im- médiat, elle est fermée ! À une époque où l’élevage porcin n’a pas bonne presse, on comprend

que les éleveurs veuillent se faire le plus discrets possible. Mais dans le cas de Mont-de- Vougney, une affaire vient per- turber une apparente tran- quillité. Après la fermeture de l’établissement qui comptait une cinquantaine de bêtes, des “dizaines de porcelets morts emballés dans des sacs plas- tiques sont restées dans une ben- ne située juste à côté.” Le couple Relange est affirmatif sur ce qu’il a pu voir. Ces agriculteurs à la retraite qui ont exploité la porcherie jusqu’en 1999 avant de la céder à Maurice Grosset, sont les plus proches voisins du bâtiment. “Les cadavres sont restés là pendant trois mois. Ils

n’ont été enlevés que le 22 mars” s’indignent-ils. Selon ces témoins, pendant cette longue période, la neige a recouvert la macabre fosse mettant son contenu à l’abri des regards. Le froid a figé la décomposition des bestiaux et des odeurs qui vont avec jusqu’au “redoux. Là ça a commencé à sentir. Nous sommes allés voir et c’est là que nous avons découvert les por- celets” raconte le couple qui a dû vivre avec cela jusqu’à la fin mars. La situation décrite par ces habitants de Mont-de-Vougney semble incroyable avant d’être intolérable. En effet, dès qu’un animal meurt dans une exploi-

La construction du nouvel hôpital de Morteau est lancée

chit à la mise en place d’un poste de consultation avancé dans un certain nombre de disciplines. Le cas échéant, ce service fonctionnera en partenariat avec l’hôpital de Pontarlier. La seconde facette du projet mortuacien qui sort de terre le 28 avril est la construc-

9 millions d’euros vont être investis dans la modernisation de l’hôpital de Morteau. Les travaux débutent fin avril. L e 28 avril est posée la première pierre du nouvel hôpital de Mor- teau. L’Agence Régionale de l’Hos- pitalisation (A.R.H.) et l’établissement de soin lui-même s’apprêtent à investir

9 millions d’euros dans la construction de locaux qui accueilleront le service de médecine et de soins de suite. Une fois le chantier terminé, le bâtiment qui abri- te pour l’instant ce service (il se situe à gauche lorsqu’on pénètre dans l’encein- te de l’établissement) sera démoli. Dans deux ans, au terme de l’opération, l’hôpital rural Paul Nappez affichera sa modernité. Cette unité de médecine refaite à neuf viendra en complément de la maison de retraite et du centre de long séjour répartis dans les deux autres

pavillons. Pour Annie Genevard, prési- dente du conseil d’administration, ce pro- jet “signifie que l’on conforte l’hôpital local, alors qu’à une époque on parlait de

tion en annexe d’une maison médicale (l’investissement repré- sente 1,5 million d’euros du mon- tant global de 9 millions). Elle accueillera 7 médecins généra- listes qui loueront un cabinet.

supprimer ce genre de structu- re. Aujourd’hui, le regard des pouvoirs publics a changé. Ils investissent et considèrent que ces hôpitaux sont des outils sani- taires de proximité qui ont tou- te leur place.”

“Un outil sanitaire qui a toute sa place.”

Cet outil est aujourd’hui essentiel pour le fonctionnement de l’établissement de soins (voir photo page 17).

Cette structure devrait s’accompagner de nouveaux services. La direction réflé-

En bref…

railleurs se font cambrioler ! C’est une évidence, les matières premières qui servent de support à l’activité indus- trielle sont donc très prisées des malfrats Le vol de matières premières est en recrudescence Les industriels du Haut-Doubs ne sont plus épar- gnés par le phénomène. Ils doivent faire face au vol de matières premières, qu’il s’agisse de cuivre, de laiton ou de zamak. Délinquance Sécurité à Besançon qui rayonne sur l’en- semble du département. Des sommes qui peuvent atteindre les 6 000 euros com- me cela a été démontré récemment lors

Exposition Du 1 er au 14 mai, au château Pertusier de Morteau, expo- sition des œuvres d’Yvette Doulcier. Bien connue des Mor- tuaciens, Yvette Doulcier avait présenté sa dernière expo- sition à Pertusier en… 1982. En mars dernier, elle a obte- nu le deuxième prix de pein- ture de la ville de Belfort. Généalogie La section de Morteau accueille dimanche 14 mai à la salle des fêtes de Villers-le- Lac l’assemblée générale du Centre d’Entraide Généalo- gique de Franche-Comté, qui regroupe plus de 1 400 généa- logistes amateurs. L’après-midi, à partir de 15 heures, l’expo- sition des travaux de l’asso- ciation est ouverte au public. Rens. 03 81 67 18 28. Raid comtois Le Raid comtois se déroule- ra dimanche 21 mai à partir de Montlebon. L’objectif : rechercher en temps limité des balises à l’aide d’une car- te de randonnée. Accessibles à tous car plusieurs niveaux. Rens. sur www.adorr.org ou au 03 81 52 71 48. Sur le plan local, l’organisation est assu- rée par Serge Deprez au 03 81 67 38 85. Danse Samedi 6 mai à 20 h 30 au théâtre de Morteau, l’école de musique et de danse du Val de Morteau - avec les troupes Isadora et Poussières d’étoiles -, “Songe d’un matin de prin- temps”. Chorégraphie Nelly Girardot. Renseignements au 03 81 68 00 59.

qui les écoulent sur des mar- chés parallèles après s’en être emparés. Parfois, ils emploient les grands moyens pour com- mettre leurs forfaits. Ce n’est pas rare qu’ils volent des bennes entières de déchets de métaux, qu’ils revendent. Il

du démantèlement d’un réseau dans le Sud de la France qui revendait du cuivre. Les affaires sont donc juteuses dans ce commerce clandestin. Parmi les matières précieuses convoitées, il y a aussi le laiton et le zamak. “Quand il y a vol,

“Les matières volées ne res- tent pas dans le départe- ment.”

L es entreprises industrielles sont confrontées de plus en plus à un phénomène : le vol de matières pre- mières. Un système désormais générali- sé. Surprenant non ! Et pourtant, chaque semaine, de nouveaux cas sont recensés. Fabi à Morteau a déjà été confrontée au problème. Massacrier à Maîche, spé-

cialisée cette fois-ci dans la collecte des déchets métalliques, a également subi des préjudices. “On m’a volé du cuivre et d’autres métaux. C’est arrivé plusieurs fois en deux ans” déplore Jacques Mas- sacrier qui a porté plainte en gendar- merie. Au final, “ça fait plusieurs tonnes qui disparaissent” dit-il. Même les fer-

arriverait même que ces bandes orga- nisées fondent les métaux bruts avant de les écouler. “La tonne de cuivre se négo- cie 4 500 euros” indique Jean-Pierre Mas- sardier, le responsable de la société Poly

ce ne sont pas 300 kg qui sont dérobés, mais trois à quatre tonnes” ajoute Jean- Pierre Massardier. Le préjudice est total. Pour l’entreprise tout d’abord qui ne peut pas revendre ses chutes de matière première qui sont cen- sées être recyclées. Ensuite pour les socié- tés spécialisées dans la collecte de ces déchets qui perdent un marché par la for- ce des choses. L’entreprise Artmann à Pontarlier qui récupère les métaux connaît bien le pro- blème. Régulièrement, elle reçoit la visi- te de la gendarmerie qui se renseigne sur l’origine des produits collectés. “Nous sommes contrôlés une fois par semaine” i ndique la direction. Elle ajoute : “On sait qu’il y a parfois des vols sur le Haut-Doubs. Une chose est sûre, les matières volées ne restent pas dans le département. Elles partent probablement dans des réseaux. Nous constatons qu’il y a une recrudes- cence .” On imagine mal des cambrioleurs s’emparer de ces produits au nez et à la barbe de tout le monde pour les revendre ensuite à des ferrailleurs locaux. Tant à Morteau, à Maîche qu’à Pontarlier, les brigades de gendarmerie ont plusieurs affaires en cours à ce sujet. Plus loin de nous, certaines communes du Nord de la France déplorent la dis- parition de bouches d’égout sur la voie publique. L’objectif est le même : revendre le métal une fois fondu dans des réseaux clandestins. T.C.

Les déchets de métaux intéressent beaucoup les malfrats.

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