Journal C'est à Dire 110 - Avril 2006

É C O N O M I E

26

Jacques Pfahrer, responsable des Cartonnages Pfahrer : “Assurer la pérennité de l’entreprise” Il est une des personnalités les plus discrètes du monde économique local. Pour C’est à dire, le cartonnier Jacques Pfahrer a accepté de lever le voile sur une entreprise qu’il quittera avant la fin de cette année. Pour une retraite amplement méritée. Le Bélieu

tention de m’arrêter. Aujourd’hui, j’ai largement dépassé l’âge de la retraite. Je tournerai donc la page en fin d’année. Avant cela, je devais assurer la pérennité de l’entreprise. Propos recueillis par J.-F.H. parents du dirigeant actuel, originaires de la région d’In- terlaken en Suisse. “Mes grands-parents sont venus ici car ils ont entendu dire qu’à Morteau, il y avait des cho- colats et des montres à embal- ler” raconte Jacques Pfahrer. En 1936, le père de Jacques construit un atelier de fabri- cation de 180 m 2 , rue Pertu- sier à Morteau, à l’emplace- ment actuel du magasin Texam. En 1970, Jacques Pfahrer reprend les rênes de l’entreprise familiale. En 1977, il décide la construction d’un nouveau bâtiment de 750 m 2 chemin des Pierres, où est installé aujourd’hui le centre local du courrier de la Pos- te. Malgré deux extensions, et une surface définitive de 1 400 m 2 , le dirigeant engage un nouvel investissement dans les actuels bâtiments du Bas- de-la-Chaux, sur une surface de 4 000 m 2 . Le site du Bas- de-la-Chaux entre en activité en août 1996. Une entreprise plus que centenaire L a société Cartonnages Pfahrer a été fondée en 1890 par les grands-

C’ est à dire : La société Pfahrer a prospéré en grande partie grâce à l’industrie horlogère pour laquelle vous réalisiez de nom- breux emballages en carton. Qu’en est-il aujourd’hui ? Jacques Pfahrer : C’est vrai que nous avons vécu grâce aux horlogers. Mais nous avons su nous diversifier. L’horlogerie est toujours présente parmi nos clients mais nous travaillons désormais pour l’industrie méca- nique, l’automobile, l’agro-ali- mentaire, la plasturgie. Nous tra- vaillons à 95 % sur mesure. Nous avons beaucoup développé la par- tie P.L.V. (publicité sur le lieu de vente). Face aux grands groupes, nous sommes obligés de trou- ver des niches.

le carton. Grâce à ce produit réuti- lisable, le client peut, avec le même volume de conditionne- ment qu’avant, transporter 30 % de produits en plus. C’est un vrai gain pour le client. Ce genre de distinction peut nous amener de nouveaux clients. Et notre autre force, c’est la souplesse. Nous sommes capables de sortir des emballages en très petite série. Càd : Quel est votre volume de production ? J.P. : Chaque jour, nous trans- formons entre 10 et 12 tonnes de carton. Tous les matins, nous rece- vons 200m3 de plaques, soit deux camions-remorques. À 90 %, nous travaillons le carton ondulé, c’est notre spécialité.

Càd : C’est encore possible d’être un cartonnier indépen- dant, face à des grands groupes ? J.P. : C’est bien pour cela que nous cher-

“Entre 10 et 12 tonnes de carton par jour.”

Càd : Vous avez jus- tement obtenu en 2005 une “étoile de l’on- dulé” récompensant un emballage spéci- fique pour un pla-

L’entreprise Pfahrer est installée sur le site du Bas-de-la-Chaux depuis 1996.

du capital des Cartonnages Pfahrer ? J.P. : Oui, mais ce n’est pas à un groupe, c’est à des investisseurs individuels locaux. Comme mon fils n’a pas souhaité prendre la relève, je devais réfléchir à la pérennité de l’entreprise. La ven- te s’est faite il y a plus d’un an. Rien ne change pour l’entrepri- se ni pour la vingtaine de sala- riés. J’ai eu plusieurs appels du

partout en France et nous deman- dent de livrer toutes leurs usines, même les plus éloignées, aumême coût. C’est impossible, on ne peut pas se battre. Dans les carton- nages, les indépendants devien- nent de plus en plus rares mais ont encore leur place pour répondre à certaines exigences. . Càd : L’an dernier, vous avez pourtant décidé de céder 100%

pied de groupes dans l’ondulé, j’ai toujours refusé. Càd : Avez-vous prévu votre propre départ de l’entrepri- se ? J.P. : Avec les repreneurs, nous avons convenu que je restais à la tête de l’entreprise jusqu’en novembre prochain. En 1996, quand j’ai investi dans la nou- velle usine, je n’avais pas l’in-

fonnier de voiture d’une gran- de marque étrangère. Ce gen- re de produits est une façon de vous démarquer ? J.P. : Nous essayons en effet de créer des produits très spécifiques. Là, nous avons réalisé un embal- lage avec un non tissé collé sur

chons à occuper de nouvelles niches. Actuellement, nous sommes confrontés d’une part à la délocalisation de plusieurs de nos clients et à la concentra- tion de l’industrie dans les mains de grands groupes. Ils rachètent des unités de fabrication un peu

Morteau Védiorbis s’installe rue de la Gare Arrivé en 1992 sur Morteau, cette enseigne gère une activité en constante pro- gression. Avec une moyenne mensuelle de 200 intérimaires, c’est le second employeur de la ville derrière la Fabi. Une expansion qui se traduit depuis la mi-avril par un déménagement au 12, rue de la Gare.

I nitialement simple anten- ne de l’agence de Pontarlier, la petite sœur mortuacien- ne s’est plutôt bien débrouillée. Dès 1994, elle devient une agence à part entière et ouvre une permanence sur Maîche en 1998. Ses performances la pla- cent aujourd’hui en tête des 10 agences Védiorbis du district Bourgogne-Franche-Comté. “Cet- te progression est liée au dyna- misme économique local et au travail de l’équipe mortuacien- ne. Les grands donneurs d’ordres industriels français ou suisses commandent du travail au réseau de sous-traitants locaux, lesquels ont recours à l’intérim français. On réalise 60 % de notre activi- té dans l’industrie, 30 % dans le bâtiment et le reste dans le com- merce et le tertiaire” précise Raphaël Lucas, responsable de l’agence. Jusqu’à la fin des années quatre-vingt-dix, le fonctionne- ment se limitait à la mise à dis- position mensuelle d’une cin- quantaine d’intérimaires tra- vaillant pour la plupart à la Fabi. Le panel s’est ensuite diversi- fié vers la multi-activités tout en se densifiant en quantité. “L’ef- fectif moyen mensuel a progres- sé sans interruption pour pla- fonner à plus de 300 en 2001. Après cette année d’embellie éco- nomique, il a baissé pour finir par se stabiliser autour de 200

nouveau local comprend plusieurs salles et bureaux. Tout est réuni pour favoriser l’accueil, le res- pect de la confidentialité lors des entretiens. Un espace est réser- vé aux tests professionnels. L’ave- nir de l’agencemortuacienne s’ins- crit dans la poursuite des pro- grammes de fidélisation mis en place depuis 3 ans, dans le ren- forcement de la prestation “Recru- téo”. “On devra mieux se posi- tionner sur les créneaux en deve- nir que sont les bureaux d’étu- de industriels, la logistique et les services à la personne. À court terme, on envisage également de se développer sur Valdahon-Pier- refontaine en embauchant un chargé de recrutement qui tour- nera sur les entreprises du sec- teur.”

depuis 2004. Ces chiffres incluent l’antenne maîchoise qui emploie 80 personnes chaque mois. On travaille avec une soixantaine de clients et la part de la Fabi cor- respond maintenant à 25 % de l’activité. Le secteur agro-ali- mentaire, fromageries, salaison- niers concerne chaque mois un volant de 30 à 40 personnes.” Védiorbis Morteau emploie 5 col- laborateurs d’agence spécialisés dans le recrutement, les ques- tions juridiques, la gestion admi- nistrative ou encore dans la pros- pection de nouveaux clients. “Avec le développement de l’activité, on commençait par se sentir à l’étroit rue de l’Helvétie d’où le choix de changer d’adresse tout en res- tant en ville, proche de nos sala- riés.” D’une surface de 100 m 2 , le

Les collaborateurs de l’agence Védiorbis ont déménagé au 12, rue de la Gare à Morteau.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker