Journal C'est à Dire 110 - Avril 2006

L E P O R T R A I T

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Jean-Pierre et Yvette Duval : un engagement au service de la sécurité Montlebon Le 18 février 1999, Jean-Pierre et Yvette Duval ont vécu la douloureuse épreuve de perdre leur fille Arlène, victime d’une coulée de neige mortelle survenue au sommet des pistes de Piquemiette. L’instruction du dossier a duré 5 longues années. Très bien entouré, le couple s’est beaucoup investi pour que d’autres n’aient plus à subir ce type d’accident et ses conséquences. Depuis février dernier, le chalet où s’est dérou- lé le drame porte le prénom d’Arlène Duval.

V ivre au quotidien la disparition d’un proche n’est jamais chose facile, qui plus est en ayant le sen- timent que cette catastrophe aurait pu être évitée si les règles de sécurité avaient été respec- tées. “Il ne s’agit pas de refaire le procès, ni de tomber dans le mélodrame. Nous ne sommes pas les seules personnes concer- nées par la disparition tragique d’un enfant” , explique Jean-Pier- re Duval d’une voix émue. “Tou-

siège situé au plus haut des pistes, au pied de la falaise du Mont d’Or. “Arlène a été empor- tée par cette coulée. Son corps a été retrouvé à 13 h 08. C’était beaucoup trop long pour espérer s’en sortir” , poursuit dans un sanglot poignant ce père brisé par la disparition de sa fille âgée de 23 ans qui projetait de se marier dans les mois à venir. Cette tragédie a fait l’objet d’une procédure judiciaire particuliè- rement longue avec un jugement rendu seulement en 2004. “Au

Dans une affaire aussi sensible, toutes les précautions sont néces- saires pour établir les respon- sabilités de chacun, ce qui explique probablement les len- teurs de l’appareil judiciaire sou- vent surchargé de dossiers à traiter simultanément, sans for- cément avoir les moyens d’ac- célérer les enquêtes. S’ils recon- naissent aujourd’hui ces diffi- cultés d’instruire rapidement telle ou telle affaire, Jean-Pier- re et Yvette Duval restent néan- moins un peu amers devant l’at- titude des responsables de la station à l’époque des faits. “On ne tient plus à revenir là-dessus. À l’issue du procès, trois per- sonnes ont été condamnées à des peines d’emprisonnement avec sursis sur motif de “maladres- se, imprudence, inattention ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence impo- sée par la loi.” On voulait sur- tout que ce procès serve à l’adop- tion de consignes strictes pour garantir la sécurité des skieurs.” Ces attentes légitimes ont été unanimement prises en comp- te par les élus et les exploitants actuels de la station. “On tient à remercier Jean-Louis Rapy, le directeur d’Orex Métabief. De même à la sortie du tribunal, Michel Morel, le maire de Jougne nous avait proposé de marquer

jours est-il que ce jour- là, toutes les conditions étaient réunies pour qu’un accident se pro- duise.” Rappel des faits. Au petit matin du 18 février1999, un grou-

bout d’un an jour pour jour, on n’avait toujours aucune nouvelle. Avec mon épouse, on a contac- té un journaliste qui a accepté de faire passer un article dans la pres- se quotidienne. Grâce à

Un beau témoignage d’amour envers Arlène.

Dans les cœurs et les souvenirs, Arlène est toujours présente dans la maison parentale.

pe d’amis part avec deux voi- tures skier à Châtel. D’abon- dantes chutes de neige rendent la circulation particulièrement pénible. Au poste-frontière de Vallorbe, les occupants d’une des deux voitures, à savoir Arlè- ne, son copain, son frère et le beau-frère de celui-ci décident de se replier sur la station de Métabief et plus précisément sur le secteur de Piquemiette. La coulée de neige s’est déclen- chée à 10 h 40 à proximité du chalet d’arrivée du second télé-

teurs” , justifie Yvette qui espè- re être la dernière maman à vivre ça. Parmi les actions en projets figu- re également une coupe de ski alpin qui portera le nom de la jeune victime. Les parents se sentent aujourd’hui apaisés. Leur vie ne sera jamais plus la même, c’est clair. “Il nous fau- dra encore du temps pour trans- former cette douleur latente en atout positif. On a la chance d’avoir aujourd’hui des petits- enfants qui nous apportent beau-

ce papier, on a réussi à obtenir assez rapidement un rendez-vous auprès du juge d’instruction. Il s’est montré bienveillant en nous précisant qu’il s’intéres- serait uniquement aux problèmes de sécurité.” “Durant toute cet- te épreuve, on a été très bien entouré par des gens formidables. La solidarité des gens du Haut- Doubs n’est pas un vain mot” , souligne Yvette Duval, infini- ment reconnaissante de tous les témoignages d’aide et de sou- tien.

le coup. Au fond de nous, on se dit qu’il ne faut pas que la dis- parition de notre fille ne serve à rien.” Le chalet d’arrivée a finalement été baptisé au prénom d’Arlène le 18 février dernier. Une plaque rappelle l’identité de la victime, la date de l’accident. Sont ins- crites deux formules lourdes de sens - “Plus jamais ça” et “Pen- ser sécurité”. “Ces messages lapi- daires sont destinés à éveiller un clignotement “sécurité” à l’in- tention des skieurs et des pis-

coup de joie et de bonheur. Chez nous, on a toujours été très famil- le.” Depuis quelques années, Yvet- te s’investit dans une associa- tion à l’écoute des familles tou- chées par le deuil. Jean-Pierre s’occupe de prévention routiè- re. L’un et l’autre apportent ensemble et chacun à sa maniè- re le réconfort qu’ils ont tant reçu et apprécié des autres. Un beau témoignage d’amour envers Arlène. F.C.

Souplesse et rapidité d’intervention

L es professionnels du bâti- ment et des travaux publics vont devoir mettre les bouchées doubles pour rattraper le retard accumu- lé suite à cet hiver particulièrement

Après 15 ans d’expérience dans les travaux publics en Suisse, Patrick Baratto s’est installé à son compte à Montlebon en juillet 2004. Équipé de deux pelles à chenille et d’un camion-remorque, il réalise toutes sortes de petits chantiers sur le Haut-Doubs.

reportant ainsi l’exécution d’amé- nagements moins rentables. Les petites entreprises sont sou- vent plus réactives pour répondre à ce type de sollicita-

tions ponctuelles, encore faut-il y pen- ser. “On dispose d’une plus grande souplesse dans l’or- ganisation du tra- vail. L’autre atout réside dans la rapi-

Tout type d’aménagements extérieurs.

long. Dans ces cir- constances, diffici- le pour un particu- lier, un agriculteur ou une petite col-

lectivité de trouver rapidement un entrepreneur pour des petites opérations d’assainissement ou de terrassement. Logiquement, les grosses sociétés honorent d’abord les commandes les plus importantes en refusant ou en

dité d’intervention. Ça m’arrive fréquemment de faire des chan- tiers que les autres ne veulent pas” , explique Patrick Barat- to. Installé au hameau de Mau- cerneux à Montlebon, il a inves- ti dans une pelle à chenille de

Le parc matériel de l’entrepreneur comprend deux pelles à chenille de 5 et 18 tonnes et un camion-remorque.

PUBLI-REPORTAGE

5 tonnes, une autre de 18 tonnes et un camion-remorque. Du matériel qui lui permet de réa- liser des petits travaux d’as- sainissement pour des parti- culiers ayant besoin de se rac- corder aux collecteurs commu- naux. Dans le même ordre d’idée, la prestation se décline à destina- tion des agriculteurs non équi- pés ou n’ayant pas le temps de creuser une tranchée pour y pla- cer une canalisation reliant leur stabulation avec une fosse à lisier. Son champ d’action inclut

également les travaux de ter- rassement, la préparation et la pose d’enrobé sur des petites surfaces et tout type d’aména- gements extérieurs. “Quand le chantier l’impose, je fonction- ne avec d’autres artisans et notamment avec Laurent Sire, mon beau-frère qui gère une entreprise spécialisée dans le débardage et les travaux publics.” Patrick Baratto intervient sur tout le Haut-Doubs, de Maîche à Pontarlier en passant par Le Russey, le Val de Morteau et le Saugeais.

PATRICK BARATTO Lieu-dit Maucerneux 25500 Montlebon Tél. : 03 81 67 14 49

Patrick Baratto réalise des petits travaux d’assainissement à destination des particuliers et des collectivités.

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