Journal C'est à Dire 110 - Avril 2006

DISCO Vacances

D O S S I E R

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Music Plus Serge Lama En concert exceptionnel à PONTARLIER

Qui sont les travailleurs frontaliers de 2006 ?

présentent :

Tous les clichés plus ou moins fondés sur les travailleurs frontaliers circulent : ils seraient privilégiés par des salaires deux fois plus élevés qu’en France, ils ne connaî- traient pas le chômage ou l’intérim, ils travailleraient plus longtemps que les autres, ils habiteraient à quelques kilomètres de la frontière, etc. Pour la première fois, une enquête réalisée auprès des frontaliers eux-mêmes permet d’en savoir plus sur leur conception du tra- vail de l’autre côté de la frontière. Par ailleurs, le journal C’est à dire révèle les premiers résultats des études menées par le tout nouvel observatoire fran- co-suisse de l’emploi. Grâce à des exemples concrets, la perception que l’on se fait des travailleurs frontaliers

Mardi 16 MAI 2006 - 21 heures POINTS DE VENTE - TÉL. 03 81 44 29 78 ESPACE POURNY - PONTARLIER

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FRASNE : Maison Presse Turberg La Rivière Fleurie RIVIÈRE DRUGEON : Vival

PONTARLIER : Tabac Robbe

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LEVIER : ATAC

n’est pas vraiment confor- me à la réalité. Chiffres, statistiques, analyses et commentaires sur un phé- nomène qui prend tous les jours plus d’ampleur dans la vie économique du Haut-Doubs.

Le frontalier-type est un horloger âgé de 30 à 50 ans Enquête

L’ enquête menée par le cabinet Madin- for, présentée lundi 4 avril à un par- terre d’élus et d’institutionnels a permis de balayer certains a prio- ri sur le profil des travailleurs fron- taliers ou de confirmer les impressions sur ces milliers de personnes qui chaque jour passent la frontière pour se rendre à leur travail. Près de trois quarts d’entre eux ont une for- mation technique. Leur niveau de formation est équivalent au C.A.P. ou au B.E.P. pour près des deux tiers (65 %) ou de niveau bac, voire bac + 2 (30 %). La grande majorité d’entre eux - 80 % - ont débuté leur parcours professionnel en Fran- ce. “Près de 60 % d’entre eux ont travaillé au moins deux ans, dont 40 % plus de 5 ans, avant de travailler en Suisse” révèle l’enquête. Plus surprenant, “les répondants considèrent dans leur majorité que l’expérience professionnelle préa- lable en France n’était pas une condition à l’ob- tention de leur premier emploi en Suisse.” Seuls 10 % d’entre eux étaient demandeurs d’emploi quand ils ont décroché leur premier emploi en Suisse. La Suisse semble être un gage de stabi- lité puisque “les trois quarts des répondants travaillent en Suisse depuis plus de 5 ans.” La mobilité existe, mais entre entreprises, car moins de la moitié d’entre eux n’ont connu qu’un employeur en Suisse. Le statut de travailleur frontalier est souvent enviable côté salaire, mais il a moins bonne répu- tation sur le plan des évolutions de carrières ou de la formation continue. L’enquête balaie ces

Les frontaliers toujours plus nombreux Évolution sur 10 ans Entre 1995 et aujourd’hui, la progression des emplois au profit des travailleurs fron- taliers a dépassé les 6 000, uniquement sur les deux cantons limitrophes au Haut-Doubs de Neuchâtel et Vaud. Une vaste étude destinée à mieux comprendre le phéno- mène du travail frontalier a été menée par le cabinet mulhou- sien Madinfor. Près de 400 ques- tionnaires ont été dépouillés. Les résultats sont plutôt flat- teurs pour la Suisse, pour- voyeuse d’emploi.

Chaque jour, ce sont plus de 5 000 travailleurs frontaliers de la zone d’emploi de Morteau qui passent la frontière pour aller travailler en Suisse.

clichés car “plus de 45 % des frontaliers concer- nés ont suivi des formations qualifiantes dans leur entreprise en Suisse, préalables à des évo- lutions professionnelles.”

à 50 %” pour les deux tiers d’entre eux, et “supé- rieure à 50 % pour plus du quart d’entre eux.” Dans quels domaines d’activité travaillent aujour-

d’hui les frontaliers ? Ils sont ouvriers qualifiés à près de 40 %, ils travaillent essentiellement dans l’horlogerie (plus de 39 % d’entre eux), la mécanique (15 %), la santé (plus de 11 %), le com- merce, la plasturgie, le B.T.P. (de 4 à

Plus de 39 % des frontaliers travaillent dans l’horlogerie.

Certains points de l’enquête ne sont pas pour rassurer les services de l’em- ploi français. En effet, ils sont 84 % - une quasi-unanimité - à déclarer avoir “des perspectives d’évolution profes-

6 %). L’hôtellerie-restauration, où les emplois sont en général les moins rémunérés, n’occupe que 2,5 % d’entre eux. Dernier secteur d’activité repré- senté : l’industrie du bois, pour 2,2 % des fron- taliers. En général, les travailleurs frontaliers habi- tent à moins de 40 km de leur lieu de travail. Mais ils se disent prêts à élargir sensiblement leur zone géographique de mobilité profession- nelle pour plus de 85 % d’entre eux. Cependant, ils fixent comme temps maximal de déplacement pour se rendre à leur travail une limite de deux heures quotidiennes. En résumé, l’étude conclut en ces termes : “Le frontalier est de sexe masculin, âgé de 30 à 50 ans, le plus souvent de formation initiale C.A.P.-B.E.P.. Il a volontairement quitté son emploi en France après ses débuts professionnels pour rejoindre une entreprise en Suisse où il évolue et, éventuellement fait carrière.” J.-F.H.

sionnelle en Suisse égales ou meilleures qu’en France.” S’ils revenaient travailler en France, ils pensent subir “une perte salariale nette de 30

La zone d’emploi de Morteau comptait 5 239 frontaliers en juin 2004, dont : - Canton du Russey : 574 frontaliers (207 travaillent au Locle, 228 à La Chaux-de-Fonds). - Canton de Morteau : 2 613 frontaliers (1 015 travaillent à La Chaux-de-Fonds, 982 au Locle). - Canton de Maîche : 1 698 frontaliers. 448 d’entre eux travaillent à La Chaux-de-Fonds, 504 dans les Franches-Montagnes (canton du Jura) et 496 dans le secteur de Courtelary (canton de Berne). La zone d’emploi de Morteau concerne les travailleurs résidant dans les cantons de Morteau, du Russey et de Maîche. 31 % des actifs de cette zone travaillent hors de cette zone. Parmi eux, 74 % vont travailler en Suisse. Pour l’essentiel, ces frontaliers travaillent à La Chaux-de-Fonds. La Chaux-de-Fonds, première destination Où vont-ils ?

Année Canton de

Canton de Vaud

Neuchâtel

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

3 662 3 568 3 541 3 558 3 538 3 804 4 534 4 773 4 961 5 412 5 805

8 310 7 977 7 856 7 970 8 379 9 091 10 882 11 279 11 642 11 927

12 351 Source : office fédéral de la statistique

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