Journal C'est à Dire 116 - November 2006

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V A L D E M O R T E A U

“On ne meurt plus de faim mais on souffre de malnutrition en France” Banque alimentaire

La Banque alimentaire a organisé sa collecte annuelle les 24 et 25 novembre dans les super- marchés du Haut-Doubs. Une collecte indis- pensable pour les associations caritatives locales, explique le directeur de la Banque alimentaire.

à la diététique ? A.H. : Cela fait partie de notre rôle. On sait que les populations que nous aidons ont des carences alimentaires et sont souvent tou- chées par les problèmes d’obé-

des particuliers et des entre- prises. Chaque jour, on reçoit près d’une tonne de fruits et légumes des supermarchés bison- tins.

Càd : Combien de personnes sont aidées ? A.H. : 43 associations redistribuent dans le Doubs les produits

sité. Or on sait qu’ac- tuellement, les colis que nous donnons ne sont pas équilibrés. Pour le moment, on donne trop de sucres, de produits

“Nous avons distribué 720 tonnes en 2005.”

C’ est à dire : La Banque alimentaire a organisé sa collec- te traditionnelle. Quels étaient vos besoins ? Arnaud Hincelin : En France, on ne meurt plus de faim, mais on a à faire face à la malnutri- tion. On a besoin d’huile, de café, de confiture par exemple, car nous ne pouvons avoir de ces produits que grâce à la collecte. Nous en manquons, on ne dis-

tribue plus de café aux bénéfi- ciaires depuis le mois d’août par exemple. Le réflexe, c’est sou- vent d’acheter des pâtes, mais nous en avons déjà trop. On a passé le cap de la quantité, on essaye d’avoir de tout. Nous demandons aussi aux gens de privilégier les conserves, de légumes, de poissons, de fruits au sirop.

préparés. On a un manque de fruits, de légumes, de viandes et de poissons. On essaye de rééqui- librer, en éduquant les familles aidées et leur expliquer comment cuisiner pour pas cher mais aus- si en trouvant de nouvelles sources d’approvisionnement. Nous n’achetons rien, tout pro- vient de ce que nous recevons

que nous collectons. Au total, ce sont près de 15 000 personnes qui ont été aidées tout au long de l’année. Nous voyons une for- te évolution du type de popu- lation que nous aidons, c’est ce qui est inquiétant. Au niveau national, près de 10 % des per- sonnes sont des travailleurs pauvres, dont le salaire ne suf-

Càd : Vous faites attention

La Banque alimentaire récolte chaque année près de 117 tonnes de produits alimentaires lors de sa collecte annuelle.

fit pas à assurer les fins de mois, 16 % sont des retraités. Ce ne sont pas des personnes qui vivent à la marge, ils ont un statut. Notamment pour les personnes âgées, une fois qu’elles rentrent dans le circuit de l’aide alimen- taire, il y a peu de chance que leur situation s’améliore. On est passé d’une aide d’urgence à une aide qui s’inscrit dans la durée. Càd : Que représente cette col- lecte ? A.H. : En deux jours, on collec-

te généralement 117 tonnes de produits alimentaires. Cela repré- sente 16 % de ce que nous rece- vons au total. Le reste provient des surplus alimentaires distri- bués par l’Union européenne et des invendus des grandes sur- faces et des entreprises agro-ali- mentaires. En tout, nous avons distribué 720 tonnes en 2005. Nous devrions atteindre les 800 tonnes cette année.

Propos recueillis par S.D.

Listes électorales : Morteau bat des records Civisme Le service état-civil de la Ville n’a jamais recensé autant de personnes qui viennent s’inscrire sur les listes élec- torales pour participer à la prochaine présidentielle.

D ifficile de passer à côté de la campagne de com- munication nationale qui invite chaque citoyen à faire le point sur sa situation d’électeur. Chacun d’entre nous, en âge de voter, a jusqu’au 30 décembre pour vérifier s’il est inscrit sur une liste électorale. Sinon, il

il faut ajouter une soixantaine de jeunes qui n’ont pas encore été comptabilisés. Nous avons déjà atteint le chiffre de 2001 qui était de 316 inscrits alors que les inscriptions ne seront closes que dans un mois” remarque le service état-civil. Serions-nous frappés d’un sou-

n’est pas trop tard pour le faire, il suf- fit pour cela de se rendre à la mairie de son lieu de rési- dence muni d’une

bresaut de citoyen- neté en cette veille d’élection présiden- tielle ? Peut-être si l’on en croit le second constat éta-

“Nous avons déjà atteint

le chiffre de 2001.”

pièce d’identité et d’un justifi- catif de domicile. Attention, pas- sé cette date, il n’y aura pas de session de rattrapage. À son niveau, la municipalité de Morteau a également sensi- bilisé les citoyens par différents moyens de communication. Elle a notamment placé des affiches dans les immeubles à partir de huit appartements. Les résul- tats sont convaincants, voire surprenants. Le service état-civil de la ville qui collecte ces données a rele- vé deux tendances. Tout d’abord, par rapport à la campagne de révision des listes de 2001, les citoyens ciblés ont répondu plus massivement. “Nous sommes à ce jour à 245 inscriptions. À cela,

bli pas le service de l’état- civil. “Pratiquement un quart des nouveaux inscrits sont des Mortuaciens qui font cette démarche pour la première fois. Nous n’avons jamais vu cela.” Il ne s’agit pas de jeunes adultes, mais de personnes de tous âges qui vont pouvoir voter pour la première fois. À croire que l’ar- rivée de Ségolène Royal sur l’échiquier des présidentiables - ou la peur de l’extrême-droi- te - a rapproché les Français de la politique. Au 28 février 2006, on recen- sait à Morteau 4 204 électeurs. Ce chiffre va évoluer jusqu’à la clôture définitive des listes élec- torales. T.C.

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