Journal C'est à Dire 116 - November 2006

S P É C I A L A R T I S A N A T

35

Loray

Simon Agencement ajoute une corde à son arc En dix ans, Simon Agencement est passé de la peti- te menuiserie familiale au statut de leader dans le marché des agencements de pharmacie. L’entrepri- se de Loray vient de lancer une nouvelle activité.

L a Suisse n’a pas toujours été l’eldorado que l’on connaît aujourd’hui. Christophe Simon en sait quelque chose, lui qui a été victime, comme beaucoup d’autres dans les années quatre- vingt-dix, de la baisse d’activi- té chez nos voisins. Licencié de l’entreprise de menuiserie suis- se dans laquelle il était employé, il rebondit sur cette occasion pour se lancer. “Avant, mon père était installé comme menuisier- charpentier à Loray. J’ai créé ma propre société en 1995. Nous avons démarré, moi et mon frère Jean-Luc, dans un petit atelier de 70 m 2 en tant que menuisiers- ébénistes” raconte-t-il. Très vite à l’étroit, les deux frères construisent un nouveau bâti- ment aux Âges-de-Loray avec une idée innovante derrière la tête. “On a estimé que là où il

avait sans doute du potentiel, c’était dans l’agencement. On s’est donc lancés dans l’agen- cement de cuisines, de salles de bains et de magasins. Jus- qu’à la rencontre avec un agen- ceur de la région bisontine qui travaillait pour les pharmacies. On s’est mis à travailler pour lui” ajoute l’entrepreneur. Du jour au lendemain, l’entre- prise Simon Agencement prend une autre dimension. La concep- tion et l’agencement intérieur

Christophe Simon a créé l’entreprise suite à son licenciement de Suisse.

de pharmacies repré- sentent aujourd’hui 70 % de l’activité. La nécessité d’investir dans de nouvelles machines s’est alors

l’entreprise Simon Agencement crée un emploi par an en moyen- ne. Les onze salariés fabriquent et conçoivent des intérieurs de pharmacie pour la France entiè- re. “Nous en concevons entre tren- te et quarante par an.” La socié- té réalise également, en sous- traitance, d’autres agencements : banques d’accueil pour maisons de retraite, pour l’hôtellerie, pièces de charpente et même poulies

de voilier. Récemment, elle a investi 150 000 euros pour agran- dir son bâtiment de 600 m 2 sup- plémentaires. Simon Agence- ment réalise un chiffre d’affaires de 1,2 million d’euros. Mais ce positionnement réussi n’empêche pas à la société de Loray d’innover. Simon Agence- ment s’oriente depuis peu de temps vers une nouvelle activi- té : l’aménagement intérieur de placards et dressings. “Nous nous sommes lancés dans la fabrication de portes coulissantes pour les placards et dressings. Le prix du mètre carré est deve- nu tellement important dans l’immobilier que les gens veu- lent impérativement optimiser leur intérieur. Il y a un réel poten- tiel dans ce secteur d’activité là. Cela nous permet de nous diver- sifier sans avoir à investir dans un nouveau parc-machines” esti- me Christophe Simon. Si ce nouveau virage est un suc- cès, Simon Agencement envisa- ge un nouvel agrandissement de ses locaux, voire la création d’une deuxième société, spécia- lisée dans la fabrication de pla- cards. Elle n’oublie pas pour autant son créneau de base : “Nous restons une petite socié- té artisanale mais nous devons maintenant la gérer comme une entreprise industrielle” conclut le gérant. Sans doute une des clés du succès de la société. J.-F.H .

Un nouvel agrandissement de ses locaux

imposée. “Nous avons acheté un centre à commandes numériques, une scie à commandes numé- riques… Nous sommes passés d’un mode de travail artisanal à une conception plus industriel- le” ajoute le gérant. Depuis 1997,

Déclaration Le statut des conjoints est mieux pris en compte “P endant très longtemps, les conjoints d’artisans n’ont pas été la fête” reconnaît la Chambre de Métiers. Com- bien d’épouses ont épaulé leur artisan de mari, dans la comptabilité par exemple, sans être déclarées et, n’avaient aucune couverture sociale. L’heure de la retraite étant arrivée, elles se retrouvent aujourd’hui sans ressources propres. C’est pour régler ces situations douloureuses que la loi sur les P.M.E. de 2005 a introduit l’obligation d’un statut. “Dès lors qu’elles ont une réalité dans l’activité de l’entreprise, elles doi- vent choisir un statut : soit de salariée, soit de conjoint asso- cié, soit de conjoint collaborateur. Concernant cette troisième possibilité, de nouveaux droits viennent d’être ouverts. Une recon- naissance qui permettra à la personne de cotiser.” Pour choisir leur statut, les conjoints doivent se déterminer avant juillet prochain. Actuellement dans le Doubs, environ 3 000 entre- prises individuelles sont enregistrées au registre des métiers. À peine 300 conjoints collaborateurs sont référencés. “Cela don- ne un ordre d’idée de la marge restante.”

Le parc-machines est entièrement composé de machines à commandes numériques.

Frambouhans L’usinage doit aussi innover La création et la fabrication de prototypes pour les montres et les sty- los. C’est le créneau, depuis 1993, de la société U.N.D.F. (usinage numérique réalisation de prototypes) installée à Frambouhans.

U n prototypiste, c’est un peu un touche-à-tout de l’industrie. Mécani- cien et dessinateur à la fois, le prototypiste est celui qui donne vit à un projet qui n’existe que sous forme de des- sin. La société U.N.D.F. est un

de Frambouhans en direction des Écorces. Ces spécialistes du façonnage des matières travaillent sur les maté- riaux les plus nobles - titane, inox, or, platine -, à destination des fabricants d’horlogerie et de sty- los haut de gamme. “Notre clien-

pour s’en sortir” juge-t-il. “La seu- le solution, c’est donc d’être tou- jours à la pointe de l’innovation en termes d’investissements machines. Il faut aussi être équi- pé des logiciels d’usinage les plus performants et être très réactif.” Le développement de nouveaux produits par les marques horlo- gères en vue du prochain salon de Bâle assurera un volume de travail important à la société de Frambouhans jusqu’au prin- temps. Ensuite, la visibilité est moindre. U.N.D.F. n’échappe pas aux aléas de la conjoncture, tou- jours incertaine dans le monde industriel. “La seule solution, c’est de toujours être en éveil, dans l’in- novation” martèle Christophe Faivre. J.-F.H.

des exemples les plus caractéristiques du savoir-faire micromé- canique qui a fait la réputation du Haut- Doubs horloger. Une

tèle est avant tout fran- çaise, mais nous tra- vaillons beaucoup maintenant pour la Suisse” note M. Faivre. Le parc-

“Nous sommes des développeurs et des usineurs.”

petite structure - 7 salariés -, posi- tionnée essentiellement sur la sous-traitance, qui travaille pour les plus grands noms du luxe. “Nous sommes des développeurs et des usineurs” résume Chris- tophe Faivre, le responsable de l’entreprise installée à la sortie

machines de cette entreprise arti- sanale - cinq centres d’usinage 5 axes…- est adapté pour les petites séries. Une fois de plus, dans ce métier mécanique, l’innova- tion passe, selon le dirigeant, par l’orientation luxe. “Il faut vrai- ment faire du haut de gamme

Les grands noms du luxe font appel au savoir-faire de la société U.N.D.F.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker