La Presse Bisontine 73 - Janvier 2007

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

N° 73

Janvier 2007

1,90 € Le troisième mercredi du mois Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans.

Rue Bersot BESANÇON 03 81 82 27 14

Attention, arnaques aux télécoms De plus en plus de Bisontins, pro- fessionnels ou particuliers, se retrouvent à payer des factures d’opérateurs Internet alors qu’ils n’ont rien demandé. Enquête. p. 11 Saint-Vit : au cœur de la précarité

SANTÉ À BESANÇON DÉPASSEMENTS D’HONORAIRES : QUAND LES MÉDECINS ABUSENT

Le risque d’une médecine à deux vitesses

Des dizaines de travailleurs pauvres et de retraités bénéfi- cient de l’aide apportée par l’En- traide, une association du val saint-vitois. Reportage au cœur de la pauvreté. p. 26 et 27 Économie : l’appétit des biscuits Buhler Six usines, 500 salariés, c’est le poids du groupe propriétaire de la biscuiterie bisontine Buhler dont les volumes augmentent. p. 28

Lire l’événement p. 6 et 7

Les délocalisations d’entreprises du Doubs en Suisse se multiplient Industrie : la menace suisse Les faiblesses de Besançon Lire le dossier en p. 13 à 17

Liquidation Totale 73, Grande Rue - BESANÇON Avant travaux Récépissé Préfectoral n°2006-70 du 15-09-2006 DE GRANDES MARQUES DE PRÊT-À-PORTER MASCULIN EDEN PARK TOWN AZZARO BRUNO ST HILAIRE PIERRE CARDIN GRIFFE NOIRE NOGARET UGO FERRINI MENS (Mobil Elasto) ROCHAS BUCCINO CAPORAL CAMEL ACTIVE SEIDENSTICKER JEZEQUEL SMALTO by jeans et de nombreux articles CÉRÉMONIE de REMISE* SUPPLEMENTAIRE sur des prix déjà liquidés à partir de 3 articles achetés * remise effectuée en caisse Ouvert du lundi au samedi de 9h30 à 12h30 et de 14h à 19h jusqu’au 23 décembre 2006 10 % OUVER TURES EXCEPTIONNELLES DIMANCHE 17 DÉCEMBRE de 10H à 12H et de 14H à 18H DIMANCHE 24 DÉCEMBRE de 10H à 12H et de 14H à 17H

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 5 bis, Grande rue - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

L’INTERVIEW DU MOIS

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Tact La France passe aux yeux du monde pour le pays qui offre le meilleur systè- me de santé. Certainement à juste titre. On vante, depuis la mise en place de la Sécurité Sociale au sortir de la guerre, ce mode de prise en charge égalitaire basé sur un principe érigé en dogme : on cotise selon ses moyens et on reçoit selon ses besoins. Seulement, ce beau tableau tend dangereusement à se ter- nir depuis quelques années. Le bateau a commencé à tanguer il y a 25 ans avec l’instauration, sous la pression des syn- dicats, du secteur 2 dit à “honoraires libres”. Depuis, le lent effritement de l’équilibre de la Sécurité Sociale, et sa chute dans les abîmes déficitaires, ont incité les pouvoirs publics à figer les tarifs des actes médicaux. Les méde- cins autorisés ont alors trouvé la para- de en gonflant régulièrement les dépas- sements d’honoraires pour tenter de compenser ce qu’ils dénoncent être un gel de leurs revenus. Parallèlement, la pénurie de médecins a eu aussi l’effet de décomplexer les praticiens du sec- teur 2, jouant de ce déficit numéraire pour pratiquer les dépassements sans vergogne. Aujourd’hui, les médecins eux-mêmes le reconnaissent : le systè- me est au bord de l’implosion. Seule- ment voilà, le déficit de la démographie médicale ne sera pas comblé avant 2025. Jusque-là, certains continueront en tou- te bonne conscience à monnayer leur rareté. Aussi, il n’existe en France aucu- ne instance de surveillance qui sanc- tionnerait le cas échéant, le praticien ayant une interprétation trop large de la notion de dépassements d’honoraires, censés être employés, rappelons-le, avec “tact et mesure”. Mais peut-on encore décemment parler de tact et de mesure quand certains chirurgiens arri- vent à totaliser en une seule année près de 150 000 euros d’honoraires rien qu’en dépassements ? Mais si ce système de plus en plus bancal s’aggrave, ce n’est certainement pas la faute auxmédecins. Ces dépassements exagérés n’existe- raient certainement pas si le système de soins français savait reconnaître à son juste prix la valeur d’un acte médi- cal. Payer une consultation médicale chez un généraliste 45 ou 50 euros n’au- rait rien de scandaleux. Si tant est que laSécuritéSociale s’en donne lesmoyens. Passer pour le meilleur pays du monde sur le plan de la santé publique a un prix. Seulement, il faut savoir accepter de le payer. Jean-François Hauser Éditorial

MUSIQUE

Un conte pour la fin de l’année

Retomber en enfance. À 58 ans, le chanteur Louis Chédid vient d’écrire un conte musical pour les plus petits : “Le soldat rose”. Interview d’une des personnalités les plus attachantes de la chanson française. Parfois décalé. Louis Chédid : “Il faut conserver une part d’enfance en soi”

La Presse Bisontine : Comment est née l’idée du soldat rose ? Louis Chédid : L’envie depuis longtemps de créer quelque chose de musical chanté par plein d’ar- tistes différents et aussi de la rencontre avec Pier- re-Dominique Burgaud qui a écrit les textes des chansons du Soldat Rose. L.P.B. : Plusieurs chansons abordent des thèmes sérieux, com- me le travail des enfants ou la société de consommation. Délivrer des messages dans ce conte, était-ce important pour vous ? L.C. : Message, ce mot est trop pompeux pour moi ! En fait, l’histoire du conte se résume un peu à “on peut échapper au vieillissement, aux effets néfastes de l’âge en gardant ses yeux d’enfants.” Il faut conser- ver une part d’enfance en soi. Et si les chansons du Soldat Rose provoquent des émotions à ceux qui les écoutent, ce sera déjà une sacrée récompense. L.P.B. : Vous aviez participé au conte musical “Émilie Jolie”. Quel souvenir en gardiez-vous ? Est-ce que cela vous a influen- cé pour ce “soldat” ?

À 58 ans, Louis Chédid retombe en enfance, avec le conte musical du Soldat Rose.

L.C. : Les chansons, la façon dont c’est raconté, c’était une expérience formidable pour moi. Pour Émilie Jolie, j’ai eu la chance de rencontrer des artistes comme Brassens ou Salvador, grâce à un casting assez extraordinaire. Alors depuis long- temps, je me suis dit que j’aimerais écrire un spec- tacle de ce genre. J’ai l’impression qu’il n’existe pas grand-chose qui réunisse les enfants et les parents sur un disque. En général, ce sont des choses que les parents n’écoutent pas quand les enfants sont à l’école. La grande qualité d’Émilie Jolie, c’était que les chansons passaient à la radio. Ça corres-

correspondre aux chansons et aux personnages. La chance, c’est qu’ils ont tous répondu présents. L.P.B. : Votre fils Matthieu joue dans ce conte. Qu’est-ce que cela représente pour vous d’être sur scène et d’enregistrer avec lui ? L.C. : On avait déjà collaboré, mais d’une manière moins spectaculaire. Je ne pouvais pas ne pas lui proposer un rôle. Il n’était pas obligé d’accepter non plus. Dans le passé, Matthieu a travaillé sur mes disques, j’ai chanté sur scène avec lui et c’est un vrai plaisir à chaque fois. Nous ne voulions enre- gistrer ensemble que si cela avait un sens. Là, c’était l’occasion parfaite. L.P.B. : Le spectacle doit être diffusé pour les fêtes sur Fran- ce 2. Y aura-t-il une tournée ou d’autres représentations par la suite ? L.C. : Un D.V.D. du Soldat Rose sortira également le 29 décembre. Quant à une tournée, cela pour- rait être envisagé. L.P.B. : Enfin, avez-vous de nouveaux projets solo ? L.C. : Je consacre tout mon temps au Soldat Rose pour le moment. Mais j’ai hâte de m’atteler à mon prochain disque et de refaire des chansons dès 2007. Propos recueillis par S.D.

Pour le Soldat Rose, Louis Chédid a réuni quelques grands noms de la chanson française.

pondait à un public d’enfants et d’adultes. Quand on a commencé à travailler avec Pierre-Dominique Burgaud, on s’est dit qu’on n’allait pas se censurer. Sur le plan musical, on a eu envie de faire quelque chose de pop-rock, on a fait un disque pour enfants que les parents peuvent aimer aussi.

“Tous ont répondu présents.”

Bio express 1948 : Louis Chédid naît en Égypte, à Ismaïlia, au bord du canal de Suez. Quelques années plus tard, la famille s’installe en Fran- ce, à Paris. Sa mère, Andrée Chédid, est écri- vain. Écolier dans une éco- le religieuse, Louis intègre le chœur des petits chan- teurs à la croix de bois. 1968 : Le bac en poche, il part étudier le cinéma en Belgique. Il devient mon- teur et réalise plusieurs courts-métrages. 1973 : La carrière musi- cale démarre en douceur. Louis Chédid sort son tout premier album, “Balbu- tiements”. La sortie est timide et ne remporte pas de succès. En 1975 et 1976, deux autres 33 tours sortent sans plus de réussite. Ce n’est qu’en 1978, avec “T’as beau pas être beau” que Louis Ché- did réussit enfin à percer.

1981 : Enfin reconnu, le chanteur enchaîne désor- mais les succès. Souvent engagé, il aborde dans ses chansons souvent avec humour les problèmes de la société ou lamontée de l’extrême-droite. 2001 : Après quatre ans d’absence et un change- ment demaison de disque, Louis Chédid revient sur le devant de la scène avec son album solo “Bouc bel Air”. Son fils,MatthieuChé- did - qui mène une car- rière solo - collabore à l’al- bumen tant que guitariste sur plusieurs titres. Der- nier album solo en 2004. 2006 : Louis Chédid avait été le raton laveur dans la comédie musicale “Émi- lie Jolie” dans les années soixante-dix. Il choisit se lancer à son tour dans le conte musical, “le Soldat Rose”. Vanessa Paradis, Bénabar, Matthieu Ché- did, Francis Cabrel… y participent.

L.P.B. : Comment avez-vous choisi les différents interprètes des personnages ? Et ont-ils été faciles à convaincre ? L.C. : En fait, nous avons écrit les chansons sans penser aux chanteurs susceptibles de les interpré- ter. Ça n’est qu’une fois terminées et “maquettées” que nous avons commencé à y réfléchir et à les pro- poser aux artistes qui nous semblaient le mieux

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est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande Rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :

Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Thomas Comte, Solène Davesne,

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Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Décembre 2006 Commission paritaire : 1102I80130

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Crédits photos : La Presse Bisontine, C.I.G.C., “De la peinture en particulier”, Musée de Besançon.

RETOUR SUR INFO

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L’actualité bouge, les dossiers évoluent.

Mulhouse fait sa pub à la radio

D ifficile d’être pas- sé ces dernières semaines à côté de Julien Lepers, l’ani- mateur du jeu télévisé “Questions pour un champion”, vantant les mérites de Mulhouse dans un spot radio. Pour assurer sa promotion et communiquer sur sa “renaissance” - symbo- lisée par la mise en ser- vice de son nouveau tram et l’arrivée du T.G.V. Est - la ville alsacienne vient de s’offrir 135 spots de publicité diffusés sur Europe 1, France Inter et R.T.L. Une campagne natio- nale orchestrée par l’agence Euro-RSCG pour un budget de

420 000 euros. La ville en a assuré le finance- ment de 75 %, les 100 000 euros restants ont eux été apportés par des entreprises privées implantées dans la région, dont Gaz de France, Auchan ou Rho- dia. “Ce n’est pas for- cément plus cher qu’une campagne dans la pres- se écrite” , reconnaît la municipalité qui avait déjà lancé une cam- pagne de communica- tion à grande échelle il y a six ans. C’est surtout plus effi- cace. À quand un spot pour vanter les charmes bisontins sur les ondes ? n

La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Festivals à Besançon : les élus départementaux en rajoutent

L’Unesco dans la dernière ligne droite

L e dossier consacré le mois dernier dans La Presse Bisontine aux deux festi- vals organisés coup sur coup par la ville et le Conseil régional a suscité un festival de réac- tions. Il a notamment réveillé les ardeurs de la droite départe- mentale bisontine qui nemanque pas de fustiger à son tour la poli- tique de la majorité de gauche du Conseil général en matière d’événementiel. “Le virus de l’or- ganisation de spectacles a éga- lement touché le Conseil géné- ral, estiment les élus de droite réunis sous la bannière du grou- pe Doubs Avenir. La majorité a voté en 2006 un crédit d’1 mil- lion d’euros pour le bicentenai- re de la mort de Claude-Nicolas Ledoux. C’est un budget colos- sal dans un contexte budgétai- re, économique et social qui n’est pas des plus favorables. D’ailleurs, le groupe Doubs Avenir s’est farouchement opposé à ce bud- get démesuré.” Les élus de droi-

L e ministère de la Cul- ture doit faire connaître dans les jours qui vien- nent, d’ici à la fin de l’année, le projet qui sera por- té par la France devant l’Unes- co pour être inscrit au patri- moine mondial. Fin novembre, lors de la réunion du comité national des biens français au patrimoine mondial, chargé de sélectionner la candidatu- re défendue chaque année par l’État devant l’instance inter- nationale, deux projets ont été retenus, au coude à coude : celui du réseau Vauban, qui regroupe 15 sites militaires en France, dont la Citadelle de Besançon - son fer de lance - et le dossier Le Corbusier, englobant une vingtaine de lieux construits par l’archi- tecte suisse - dont la chapelle de Ronchamp, en Haute-Saô- ne - en France, en Suisse ou en Argentine. Une décision ser-

te jugent “irresponsable” cette utilisation “peu scrupuleuse” des deniers publics. Ils dénoncent par ailleurs “l’opa- cité budgétaire” de la majorité départementale. “Nous n’avons pas pu obtenir la ventilation des 674 000 euros de la ligne bud- gétaire consacrée aux “presta- tions de services” s’étonnent- ils. Ils savent uniquement que le concert d’Aldebert à la Saline d’Arc-et-Senans aurait coûté 100 000 euros à la collectivité publique. Selon le groupe Doubs Avenir, la majorité départemen- tale préparerait d’ailleurs un évé- nement dans le domaine des musiques actuelles, qui “serait organisé chaque année par le Conseil général.” “Ainsi, le pré- sident du Conseil général aura “désormais “son” événement, comme ses amis de la ville de Besançon et de la Région.” Mais “à quel prix pour les contri- buables ?” se demande l’oppo- sition.

rée, qui pourrait ne pas jouer en la faveur de la candidatu- re portée par Besançon. Selon des informations du quotidien national le Mon- de, la balance, lors de l’exa- men des candidatures par le comité, penchait en faveur du dossier Le Corbusier. En cas d’échec, le dossier Vau- ban pourra toujours tenter à nouveau sa chance l’an- née prochaine. Car quelque soit la décision du ministre, l’inscription au patrimoine mondial ne pourra pas avoir lieu lors de l’année Vau- ban, en 2007, tricentenai- re de sa mort. En effet, une fois déposé devant l’Unes- co, en janvier 2007, le dos- sier de candidature doit être étudié pendant dix- huit mois par l’institution internationale, avant d’être ou non retenu à l’été 2008.

BESANÇON

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EN BREF

BESANÇON

Neige

Déneigement : la ville révise ses plans pour l’hiver Après un hiver 2005-2006 difficile, la municipalité de Besançon a revu en profondeur son plan de déneigement des routes. 300 000 euros supplémentaires ont été investis.

U.F.C.V. Le guide des vacances adaptées hiver 2006- 2007 publié par l’U.F.C.V. à destina- tion du public défi- cient intellectuel est sorti. Disponible au 03 81 52 56 60. Exposition Expo peinture des œuvres de Mescouli jusqu’au 31 décembre à la galerie Vuilleme- not au 11, avenue Foch à Besançon (sous la gare Viotte). 14 janvier au centre diocésain rue Mége- vand, le Noël de Pro- vence. 300 santons et automates. Ski Stages de ski adultes proposés par l’A.S.P.T.T. de Besan- çon à Zermatt du 28 janvier au 3 février et à Serre- Chevalier du 18 au Santons À voir jusqu’au

V ivement critiquée l’hiver précédant lors des fortes chutes de neige qui avaient paralysé la ville pendant plu- sieurs heures débutmars, la vil- le a cette fois-ci pris les devants. Organisationdes équipes, temps d’intervention, parcours à dénei- ger… : l’ensemble du plan de déneigement de Besançon a été revu en profondeur avant la sai- son hivernale. Pour une ardoise totale de 300 000 euros. “C’est un engagement très fort pour opti- miser encore nos temps d’inter- vention” , affirme Jean-Claude Roy, adjoint en charge de la voi- rie à Besançon. Les circuits empruntés par les chasse-neige ont notamment été raccourcis pour assurer undénei- gement plus rapide des grands axes. 150 kilomètres de voirie - sur 450 km au total - devraient ainsi être déblayés, en l’espace d’une heure et demi. “On en fait moins, mais on réduit aussi les risques de blocage. Les circuits n’avaient pas été revus depuis des années et s’étaient progressi- vement allongés par des “petits détours”, où onpouvait rester blo- qué avec les engins de déneige- ment” , reconnaît-on à la mairie.

En cas de risques de chutes de neige nocturnes, les services de déneigement de la ville devraient également être activés plus tôt qu’auparavant, dès 4 heures du matinencasd’alertemétéo. “L’ob- jectif, c’est que tout soit terminé avant 7 h 30 car on sait que la circulation complique le dénei- gement” , poursuit Pascal Gude- fin, directeur des services voirie. Le nouveauplande déneigement prévoit aussi de généraliser l’usa- ge de la saumure à la place du sel - qui a l’avantage de coller davantage à la chaussée et de résister jusqu’à - 8 °C - et d’aug- menter lesmoyens, notamment le nombre d’engins équipés de lames, qui passent de 9 à 12 véhi- cules - un investissement de 150 000 euros. “Le maximum. Au-delà, ce serait déraisonnable car ceux-ci ne permettent pas de passer dans les plus petites rues” , reprend Pascal Gudefin. Pour lasaisonprochaine, lamuni- cipalité teste aussi cette année unnouveauservice.Unsite Inter- net qui devrait informer les usa- gers en temps réel des conditions de circulationet de l’état dudénei- gement. S.D.

COMMERCE Humour Y a un cheni sur ton T-shirt Des T-shirts arborant des expressions comtoises rigolotes. Lancée par deux Bisontins il y a quelques semaines, la formule cartonne en cette fin d’année.

“B EUGNER” v.tr. Frapper, heur- ter. “En sortant du garage, elle a beugné la voiture…” , peut-on lire sur le T-shirt noir. C’est la der- nière mode bisontine : por- ter son T-shirt estampillé comtois, barré d’une expres- sion courante du “parler com- tois” accompagné de sa tra- duction. À l’origine de l’idée, deux Bisontins, le photographe Denis Maraux et Jean-Paul Marquiset, ancien commer- çant, qui voulaient gentiment tourner en dérision l’image de la région. Les T-shirts ven- dus dans les boutiques tou- ristiques sont trop fades, trou- vent-ils. “Dans beaucoup de pays, on ose détourner l’ima- ge, se moquer des clichés de la région. Les Suisses ou les Irlandais savent très bien le

faire et cela fonctionne. En Franche-Comté, on se plaint du déficit d’image. Osons rire de nous-mêmes, de notre cli- mat, de notre accent…” , affir- me Denis Maraux. Les deux compères ont donc sélectionné cinq mots com- tois.

m’en parlait. On s’est dit alors que le meilleur endroit pour commercialiser ce T-shirt était les librairies” , reprend Denis Maraux. Depuis, en vente à la librairie Cart, à Besançon, les T-shirts comtois carton- nent. “Désormais, il s’en vend une trentaine par jour et cela ne fait que s’amplifier” , s’éton- ne encore Denis Maraux, qui avoue avoir été pris de court par le succès des T-shirts. En prévision des fêtes de fin d’années, 500 nouveaux T- shirts ont été commandés. Devant l’engouement, les deux créateurs doivent bien- tôt ouvrir leur site Internet, www.beuillot.com, pour vendre en ligne les T-shirts. Et ils envisagent déjà d’étendre la gamme en ajou- tant de nouvelles expressions comtoises, déclinées aussi sur des mugs … Le filon est inépuisable.

24 mars. Rens.: 03 81 47 20 20.

“Il s’en vend une trentaine par jour.”

Au départ pour- tant, personne n’y croyait. Démarchés, les sites touristiques de la région et leurs boutiques

de souvenirs pour les tou- ristes ont opposé un refus poli au T-shirt. Trop décalé. C’est au salon littéraire des Mots Doubs, en septembre, que tout démarre. Invité à dédicacer ses livres de pho- tos, Denis Maraux porte un de ses T-shirts comtois. Effet immédiat. “L’accueil du public a été génial. Tout le monde

L’idée est simple, encore fallait-il y penser.

L’ÉVÉNEMENT

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Dépassements d’honoraires : L’ESCALADE

Le sujet, latent depuis plusieurs années, devient de plus en plus vif. Les derniers chiffres sont éloquents : les médecins autorisés à pratiquer des dépassements d’hono- raires n’en ont jamais autant réclamé. À tel point qu’au- jourd’hui, l’accès à certains soins est devenu quasiment impossible pour certains patients. À Besançon, des voix s’élèvent contre ces pratiques autorisées mais jugées dis- criminatoires. De leur côté, les praticiens justifient les dépassements par le maintien d’un niveau de rémunéra- tion décent. Diagnostic d’un phénomène de société.

MÉDECINE Jusqu’à 150 000 euros par an La “dérive incontrôlée” des dépassements d’honoraires

Les dépassements d’honoraires des médecins spécialistes sont supérieurs de plus de 50 % aux tarifs conventionnels. L’Assurance Maladie condamne les dépassements illégaux tandis que certaines mutuelles parlent de dérives. De leur côté, les médecins défendent le maintien d’un certain niveau de revenus.

40 % des médecins spécialistes pra- tiquent des honoraires libres : ceux situés en secteur 2 et ceux en sec- teur 1 qui bénéficient d’un droit permanent à dépassement (voir plus bas). Mais cette statistique cache de fortes disparités : les chi- rurgiens sont par exemple quasi- ment tous - à plus de 81 % - ins- tallés en secteur 2. Ils sont 53 % chez les gynécologues et à l’inver- se, moins de 14 % chez les géné- ralistes. Et par rapport aux tarifs rem- boursés par la Sécurité Sociale, là encore, les disparités sont fortes selon les disciplines. Chez les gyné- cos, les honoraires réclamés aux patients sont supérieurs de 67 % aux tarifs “Sécu”. Ils sont supé- rieurs de 60 % pour les dermato-

logues. Selon l’Assurance Maladie, la palme revient aux praticiens hospitaliers qui bénéficient du sec- teur privé à l’hôpital. Leur taux de dépassement est de 100 % ! La Mutualité Française, inquiète de cette évolution, estime que la situa- tion est “extrêmement préoccupante.” La mutuelle pointe aussi du doigt “la corrélation entre l’importance de l’offre en secteur 2 et l’impor-

réforme, c’est qu’on a ouvert les pos- sibilités de dépassements aussi aux professionnels installés en secteur 1. Et quand un patient consulte un spécialiste sans avoir été envoyé par son généraliste, ce spécialiste peut “prendre” ce qu’il veut.” Selon lui, “le différentiel de chiffre d’af- faires entre les médecins généra- listes, le plus souvent en secteur 1, et les spécialistes, le plus souvent en secteur 2, a augmenté de plus de 50 % dans les dix dernières années.” Pas étonnant alors que les étudiants en médecine lorgnent de plus en plus vers les spéciali- tés, délaissant la médecine géné- rale. “L’an dernier, il y avait 96 postes disponibles d’omnipraticiens à la sortie de la fac de médecine de Besançon, seuls 8 ont été pourvus.” La question des dépassements d’ho- noraires est devenue si sensible qu’elle a fait récemment l’objet d’un débat houleux à l’Assemblée Natio- nale. “Nous sommes arrivés dans une situation extrêmement inéga- litaire. Les dépassements se prati- quent de plus en plus couramment. Quand on parle de risque d’une médecine à deux vitesses, non seu- lement c’est devenu une réalité mais on a même enclenché la troisième vitesse !” poursuit M. Magnin-Fey- sot. Ce dernier dénonce une autre inéga- lité née de la pénurie de médecins : les discriminations opérées par cer- tains médecins qui refuseraient de recevoir les patients bénéficiant de la C.M.U. (couverture médicale uni- verselle). À ce sujet, le collectif national dont il est membre vient de déposer une plainte devant la Haute Autorité de lutte contres les discrimanations. Car autant que la question des dépassements d’ho- noraires, cette tendance récente participe au lent délitement du sys- tème de santé actuel.

tance des dépasse- ments.” Car le niveau de dépasse- ment atteint des sommets. En 2004, le dépas- sement moyen d’un spécialiste attei- gnait la somme de 73 000 euros par an,

T out ce qui est rare est cher. La formule vaut aussi pour le secteur médical, censé pour- tant être totalement extérieur à toute notion commerciale. Et pourtant. À Besan- çon comme dans le reste du pays,

En 2005, on a créé une sorte de rideau de fumée.”

la pénurie de médecins a une consé- quence inattendue : l’explosion des dépassements d’honoraires récla- més par les praticiens autorisés, c’est-à-dire essentiellement ceux situés en secteur 2, dit à honoraires “libres”. Sur le territoire national, près de

ce qui correspond environ au tiers des honoraires totaux perçus. Pour d’autres disciplines, la moyenne des dépassements crève les pla- fonds : plus de 105 000 par an pour les anesthésistes, 115 000 pour les stomatologues et 145 000 euros pour les neurochirurgiens. “Depuis dix ans, les spécialistes augmen- tent en moyenne leurs dépassements de 8,3 % par an” précise la C.N.A.M. “Comme l’offre de soins est rare sur Besançon pour certaines spéciali- tés, ces spécialistes organisent le “marché”. Les dépassements d’ho- noraires se pratiquent de plus en plus. Et c’est la même chose à l’hô- pital. Certains chefs de service peu- vent demander un complément dès lors que le patient verra la spécia- liste en question dans le cadre de ses activités privées” commente le Bisontin Christian Magnin-Fey- sot, membre du collectif interas- sociation sur la santé. “Le système a explosé ajoute Martial Olivier- Kœhret, médecin franc-comtois, nouveau président national du syn- dicat M.G. France. En 2005, on a créé une sorte de rideau de fumée avec la mise en place du parcours de soin. Un des résultats de cette

EXPLICATION La création du secteur 2, cause de tous les débordements

D epuis 1971 en France, les médecins ont l’obli- gation d’appliquer le tarif opposable fixé par la Sécurité Sociale. Mais dès 1974 ont com- mencé à apparaître des exceptions devant la grogne des professions de santé. La première au bénéfice des médecins pouvant user de dépassements per- manents (D.P.) de par leur réputation ou après avoir effectué un parcours universitaire brillant. La deuxième exception est la création d’un secteur 2, décidée par une convention nationale signée en mai 1980 entre l’Assurance Maladie et la Fédéra- tion des Médecins de France (F.M.F.), rejointe plus tard par la Confédération des syndicats médicaux français (C.S.M.F.). “Ce secteur 2 a été créé pour per- mettre à la puissance publique de conserver l’accès aux soins avec des tarifs abordables et de donner la possibilité aux médecins d’avoir des revenus corres- pondant au niveau d’investissement qu’ils enga- geaient” explique un médecin bisontin. Le secteur 2 permet aux praticiens de dépasser les

tarifs opposables tout en restant conventionné. Selon les textes officiels adoptés en 1980, il faut que ces dépassements soient faits “avec tact et mesure.” En contrepartie, les médecins en secteur 2 paieront plus de cotisations sociales que les praticiens qui ont choi- si de rester en secteur 1 qui, en échange de la modé- ration de leurs tarifs, bénéficient d’une prise en char- ge partielle de leurs cotisations sociales. En 1989, les pouvoirs publics gèleront l’accès au sec- teur 2 pour limiter les risques de dérapages. Mais cette interdiction n’est que de façade. En effet, tout nouveau praticien qui possède un titre d’ancien chef de clinique ou ancien assistant des hôpitaux, ou enco- re praticien chef de clinique peut encore bénéficier des dépassements d’honoraires. Bref, tous les spé- cialistes ou presque possèdent un de ces titres. Le secteur 2 est donc loin d’avoir vécu ses dernières heures. Plus de la moitié des spécialistes nouvelle- ment installés ont choisi le secteur 2 à honoraires libres.

J.-F.H.

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Chiffres Les revenus

TÉMOIGNAGE 600 euros supplémentaires pour un genou

des médecins gonflés par les dépassements D’ après une étude rendue publique par la direc- tion des statistiques de l’Assurance Maladie, les dépas- sements des médecins spécia- listes représentent en moyenne 62 200 euros par médecin (chiffres 2004), “soit “presque le tiers des honoraires qu’ils per- çoivent au total.” Globalement, les honoraires individuels des praticiens autorisés à faire des dépassements sont souvent lar- gement supérieurs aux méde- cins de secteur 1. Le dépassement moyen d’un spécialiste en secteur 2 est de 73 000 euros par an. Et les taux diffèrent selon la spécialité. Ils sont proches de 70 % pour les neurochirurgiens, soit 145 000 euros par an, de 61 % pour les gynécologues. Ils sont certes plus faibles pour les radio- logues notamment, mais les honoraires de ces derniers dépassent les 500 000 euros par an. À cela il convient bien sûr de déduire les charges liées au coût du matériel, le poids des impôts et les frais de personnel. Les dentistes quant à eux affi- chent un taux de dépassement de 160 %. L’essentiel de leurs revenus provient donc des dépassements. En 2004, les honoraires totaux moyens des médecins étaient les suivants (dépassements compris) : 120 972 euros pour un généraliste, 151 309 euros pour un dermatologue, 221 050 euros pour un cardiologue, 272 120 euros pour un ophtal- mologue, 311 304 euros pour un chirurgien orthopédique, 328 417 euros pour un anesthé- siste, 387 601 euros pour un orthodontiste et 561 769 euros pour un radiologue.

M oniqueM. (*) a subi une opération du genou l’an dernier à la clinique Saint-Vincent de Besançon. “Il y a une quinzaine d’années, j’ai dû subir une ostéotomie tibiale. À cette époque, le chirurgienm’avait demandé 500 F (75 euros) sup- plémentaire. L’année dernière, j’ai dû me faire opérer du genou et poser une prothèse. Ilm’ademan- dé 600 euros en plus raconte-t- elle. Chez ce même médecin, le dépassement lié à une opération du tibia, telle que pratiquée en 1990, coûte aujourd’hui 200 euros en dépassement contre 75 il y a quinze ans. En une quinzaine d’années, l’inflation est sévère. “Dans les papiers que m’a four- nis la secrétaire au moment de fixer le rendez-vous pour l’opéra- tion, il y avait un document qui

stipulait que le docteur réclamait 600 euros qui seraient àma char- ge poursuit Monique au sujet de sa récente opération du genou. Une fois dans le circuit, il était difficile de renoncer à l’opération.” D’autres connaissances de Monique ont renoncé à faire appel à ce chirurgien bisontin, connais- sant le tarif. Patricia G., elle, a des revenus sensiblement inférieurs. Le chi- rurgien bisontin qui lui a posé une prothèse à la hanche lui a demandé 200 euros de dépasse- ment d’honoraires. Un de ses amis, Henri D., souffre du dos. Il doit subir une opération. Il a dû se résoudre à consulter un grand spécialiste de la discipli- ne, basé à Nancy. “Il me deman- dera 1 100 ou 1 200 euros à côté” commente-t-il.

Ondit que les dépassements d’ho- noraires sont calculés “à la tête du client.” Même si la plupart des praticiens démentent, il faut bien reconnaître cet état de fait. Les praticiens établissent lemon- tant des dépassements après dis- cussion avec les patients sur leur situation financière. Ils se basent aussi sur leur réputation de spé- cialistes. Une question d’offre et de demande en quelque sorte, comme dans toute transaction commerciale. “Si un patient est démuni, onne lui ferapas de com- plément. Si c’est un sportif qui arrive dans son coupé cabriolet, là c’est différent” reconnaît ce pra- ticien bisontin.

* Pour respecter leur anonymat, le nom de ces témoins a été modifié.

ARGUMENTS “Une question de sauvegarde” Les spécialistes défendent leurs prérogatives Ils estiment que les dépassements d’honoraires sont totalement justifiés au vu de la non revalorisation du tarif des actes. Voire de leur baisse au fil des ans.

“N ous sommes favorables à la pratique des honoraires libres” commente tout de go le doc- teur Pierre-Yves Petiteau, cardiologue bisontinmembre du syndicat de la méde- cine libérale. Pourtant, ce praticien est en secteur 1, il ne pratique donc pas les dépassements. Ayant très peu d’activi- té de consultation, ses patients sont pris en charge par un tiers payant. “Et les gens qui viennent me voir sont référés par des cardiologues qui sont pour l’es- sentiel situés en secteur 1. C’est donc pour éviter de prendre les patients en otage.” Malgré tout, le médecin bisontin recon- naît que “la valeur de l’acte n’a pas bou- gé depuis des années. L’appendicite par exemple n’a pas été revalorisée depuis les années quatre-vingt. Pire : en car- diologie, la valeur d’un acte technique

de type opératoire a baissé de 10 à 15 % dans le même temps” justifie-t-il. “Cela ne choque personne de payer 100 euros une banale intervention de plom- berie ou d’électricité alors que les méde- cins qui demandent 50 euros passent pour des nantis. Il faudra bien que l’opi- nion finisse par accepter de revaloriser l’image des médecins” s’emporte cet autre médecin de Besançon. Selon lui, rester en secteur 2 est pour certains médecins “une question de sauvegarde.” Les dépassements d’honoraires n’au- raient donc d’autres fonctions que “d’éga- liser les revenus des médecins par rap- port aux années précédentes.” Un argument qui fait bondir le représen- tant d’une mutuelle bisontine : “On est dans une logique complètement libéra- le. Les médecins ont fait des études, ils veulent être payés pour cela. Certains se

foutent du serment d’Hippocrate. Il y a eu une vraie rupture ces cinq dernières années dans le comportement des spé- cialistes. Je connais des spécialistes bison- tins qui font des concours à celui qui pos- sédera le plus de biens immobiliers. C’est un monde libéral caricatural” dit-il. De leur côté, les médecins affirment que “les conditions d’exercice médical se dégradent de plus en plus. Pour une activité identique, on voit s’écrêter pro- gressivement notre revenu. Le seul moyen de maintenir son niveau de vie, c’est de pratiquer les dépassements. Mais tout cela doit se faire en toute transparence, suite à une discussion avec le patient” avance le représentant du syndicat de la médecine libérale. “Entre le patient et son praticien en secteur 2, il n’y a jamais de marché de dupe” termine-t- il. J.-F.H.

Le docteur Pierre-Yves Petiteau est également responsable du collège des spécialistes à l’union régionale des médecins

libéraux (U.R.M.L.) de Franche-Comté.

RÉACTION

Le doute entretenu par les mutuelles Docteur Denis Bertin : “Dissocier l’aspect médical et financier”

Le docteur Denis Bertin a démarré son activité en 1983. Il est attaché à la clinique Saint-Vincent que le Point vient de clas- ser 6 ème établissement de soins privé de France sur 770.

Le chirurgien orthopédiste bisontin explique pourquoi les dépassements sont nécessaires. Dans la salle d’attente du praticien, les tarifs sont affichés. On y lit notamment : “Pour éviter tout malentendu, le docteur Bertin n’accepte aucun règlement en espèces.”

vent répandu. Et j’estime que parfois, certaines mutuelles n’hé- sitent pas à entretenir ce genre d’images et laissent planer le doute. N’oublions pas que ce sont elles qui remboursent les hono- raires de secteur 2. L.P.B. : Un chômeur, un RMiste, un allo- cataire de la C.M.U. a-t-il une chance de se faire opérer par vous ? D r D.B. : Quand quelqu’un prend rendez-vous, on ne lui demande jamais son régime d’assurance. Et quand les gens ont des diffi- cultés, quelles qu’elles soient, on veille à en parler. Dans certains cas, un échéancier de paiement est possible. Si la personne n’a vraiment pas les moyens, il m’ar- rive de réduire les honoraires, voire de les supprimer. Et je ne suis pas le seul à Besançon à fai-

raires qu’on pratique. Oui, les honoraires augmentent d’une manière générale, mais c’est pour faire face à l’augmentation des charges. Et dans ma profession, l’organisation est désormais cel- le d’une petite entreprise. Avec mes honoraires, je dois payer deux secrétaires, un assistant aide opératoire à plein temps, une assistante infirmière et une femme de ménage. Mes hono- raires sont donc calculés pour faire tourner cette entreprise. Nos tarifs sont adaptés aux pres-

tations qu’on apporte et au temps qu’on y passe. Si demain onm’obli- geait à basculer dans le secteur 1, je serais tout bonnement contraint d’arrêter mon activité. L.P.B. :Dans l’information que vous véhi- culez auprès de vos patients,vous affir- mez que ces honoraires ne sont en aucun cas des dessous de table. Il exis- te encore des doutes sur ce point ? D r D.B. : Dans une ville comme Besançon, je ne pense pas que les dessous de table existent. Ce malentendu est encore trop sou-

La Presse Bisontine : Pourquoi avez- vous choisi d’être en secteur 2 ? Docteur Denis Bertin : Le secteur 2 a été proposé comme une contre- partie à la non revalorisation de l’acte médical. Les spécialistes en particulier doivent faire face à des charges de plus en plus importantes. Un seul exemple : il y a dix ans, mon assurance res- ponsabilité civile me coûtait 6 000 francs par an (900 euros). Aujourd’hui, je dois payer 15 000 euros. Logiquement, ces charges sont répercutées sur les hono-

re des actes gratuits en secteur 2. Pour ma part, je dissocie l’as- pect médical et financier. Et les délais sont les mêmes pour tout le monde. L.P.B. : Mais le nombre croissant de médecins qui pratiquent les dépasse- ments d’honoraires n’est-il pas le signe

que le système de santé est à bout de souffle ? D r D.B. : Mais seule la Sécurité Sociale est à bout de souffle. Pour- quoi y a-t-il tant de mutuelles sur la place et aucune qui affiche un déficit ? Il se situe peut-être là aussi le problème… Propos recueillis par J.-F.H.

BESANÇON

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Football Les élèves de Pasteur à une

EN BREF

ELLE L’A

RÉACTION

Besançon refait les calculs de “L’Expansion”

Climat Michel Magny, direc- teur de recherches du laboratoire de chro- no-écologie de l’Uni- versité de Franche- Comté a obtenu une médaille d’argent du C.N.R.S. pour ses travaux consacrés aux paléoclimats. Tourisme Le comité départe- mental du tourisme vient de faire paraître la brochure “Le Doubs spécial groupes 2007” qui présente une trentai- ne d’excursions à la journée dans notre département. Renseignements au 0 825 00 32 65. Maison La société bisontine “Moyse Ma Maison” s’est vue décerner début décembre à Prague le prix spécial du jury du concours national des maisons innovantes de l’U.N.C.M.I. ainsi que la médaille d’or Assistance L’association Franche-Comté Consommateurs et la C.R.I.J. proposent une consultation gratuite sur les litiges ou questions concer- nant la vie quotidien- ne. Offre valable jus- qu’au 20 décembre à tous les détenteurs de la Carte Avantages Jeunes. B.R.C. Prochains rendez- vous extra-sportifs du B.R.C. : vendredi 15 décembre à partir de 20 heures, loto géant à Micropolis. 80 quines, 10 000 euros de lots. Et les 27 et 28 décembre, tournoi en salle masculin senior au Palais des Sports au profit de l’association “Un Noël pour tous”. Renseignements au 03 81 53 08 00 édité par la ville de Besançon pour les enfants et adolescents vient de paraître. Il est disponible gratuitement à Besançon Informa- tions, dans les Points Publics ou à l’office de tourisme. Renseignements au 03 81 61 50 30.. dans la catégorie énergie gaz et la médaille d’or du design. Vacances Le guide des vacances de Noël

les loisirs. Pour Jean-Louis Fous- seret, maire de la vil- le, ces chiffres sont tout simplement “justes mais utilisés de façon

DIT…

marche du Graal La vingtaine d’élèves réunis au sein de la section sport- études football du lycée Pas- teur à Besançon viennent de se qualifier pour la finale des sections sportives de la Fédé- ration Française de Football, le niveau supérieur à l’U.N.S.S. La finale de l’épreuve, par- rainée par Aimé Jacquet, aura lieu à Clairefontaine les 27 et 28 mars prochains. Une belle récompense pour Francis Baudet et Jean Thi- rion, les professeurs de sport- études de Pasteur. La sec- tion comprend des lycéens de Pasteur, mais aussi des potaches du lycée Victor Hugo et des élèves de B.E.P. du lycée Tristan Bernard. “On va préparer cet ultime objec- tif en ne perdant pas de vue le plaisir du jeu” se félicite Francis Baudet. Régulièrement, les élèves de Pasteur viennent grossir les rangs des principaux clubs de la région. Plusieurs d’en- trée évoluent au B.R.C., notamment Julien Obriot, Charly Vuillemenot ou enco- re le gardien de but Benja- min Gouget.

“B esançon exerce un matra- quage fiscal au regard des services rendus aux habi- tants. C’est vrai pour les entre- prises soumises à la taxe profession- nelle et assommées par le versement transport qui a déjà fait un bond de 1,05 à 1,30 % et que certains veu- lent encore aug- menter, risquant à terme de provo- quer de nouveaux départs d’entre- prises dans les départements voi- sins. C’est tout aussi vrai pour les particuliers. Mais pour quels résul- tats et pour quels investissements ?” Françoise Branget, député

L e classement des 62 principales villes françaises en fonction du niveau de leurs dépenses publié récemment dans le magazine “L’Expansion” fait des remous à Besançon. Car la ville ne brille pas par ses résultats. Classée parmi les cinq plus mauvaises collectivités au niveau quali- té/prix - rapport entre la taxe d’habitation et les dépenses engagées - elle arrive 48 ème au niveau des dépenses totales, 49 ème pour celles concernant l’éducation ou 47 ème pour

partiale et incomplète.” Dans ses calculs, le mensuel n’a pas tenu compte des taxes addi- tionnelles intercommunales qui existent dans certaines agglomérations comme Nan- cy ou Cherbourg, ni du niveau d’endette- ment des finances locales. La ville a refait les calculs. Avec ces nou- veaux critères, Besançon se retrouverait 17 ème du classement pour les dépenses totales, 31 ème pour la sécurité et 28 ème pour les loi- sirs. L’honneur est sauf !

MÉDECINE Récompense Une victoire de médecine contre la douleur Professeur au C.H.U. de Besançon, Bruno Kastler a été récompensé d’une victoire de la médecine le 24 novembre dernier pour son traitement des métastases osseuses par radiofréquence.

du Doubs le 30 novembre 2006

BESANÇON

Perspective

Pour 2020, Besançon se voit en vert Rendu public fin novembre, le projet Besançon 2020 fixe les grandes orientations à suivre pour l’avenir de la ville. L’opposition municipale y voit surtout un programme électoral avant l’heure.

O n le sent très fier d’avoir été récompensé par ses pairs. Question d’amour-propre bien sûr mais pas seulement. “Surtout, cet- te reconnaissance va per- mettre de médiatiser notre technique, la diffuser. Grâ- ce à cela, on va pouvoir tou- cher davantage de patients. Car partout, il y a des gens qui pourraient bénéficier de ce traitement” , se félicite Bru- no Kastler. Le 24 novembre dernier, le professeur, chef du service de radiologie du C.H.U. Jean Minjoz de Besançon depuis 1994, a reçu une victoire de la médecine pour ses travaux réalisés pour le traitement des méta- stases osseuses par radio- fréquence. Chez les patients atteints de cancer à un stade avan- cé, les métastases osseuses sont souvent la cause de dou- leurs très violentes. Une dou-

leur que les traitements médicaux habituels ne par- viennent plus, parfois, à cal- mer. “Avec une aiguille dotée de deux électrodes, qui est introduite dans la métasta- se par guidage scanner, on chauffe - grâce aux radio- fréquences - les tissus, ce qui détruit la tumeur. Dans le même temps, si l’os est trop fragilisé, on le consolide en injectant du ciment à l’em- placement de la tumeur” , explique Bruno Kastler, qui a travaillé en partenariat avec le centre anti-douleur de l’hôpital bisontin. Une cinquantaine de patients a déjà été traitée par l’équipe du professeur Bruno Kastler. Avec des résultats spectaculaires. Dans 84 % des cas, les dou- leurs disparaissent en l’es- pace de 24 heures. “Quand vous voyez une personne qui était clouée au lit pouvoir à

nouveau se lever, cela n’a pas de prix” , affirme Bruno Kast- ler. Seul frein pour le moment au développement de la tech- nique, le coût. “1 200 euros la procédure, c’est à peu près l’équivalent de deux jours d’hospitalisation. C’est peu, car cela permet d’éviter une hospitalisation longue des

Seul frein pour le moment : le coût.

patients. Mais ce n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale et entiè- rement à la charge de l’hô- pital. Là aussi, on a besoin de faire recon- naître cette technique par les autorités de santé” , reprend le médecin. Dans les années à venir, Bruno Kastler espère encore améliorer la technique, “pour arriver à contrôler beau- coup mieux la zone traitée en utilisant un guidage par I.R.M. plutôt que par scan- ner.” Ce qui permettrait de ne pas seule- ment stopper la douleur mais aussi de guérir cer- taines de ces tumeurs.

À quoi devrait donc ressem- bler la ville de demain ? Rendus publics fin novembre, les résultats de la consultation lancée il y a un an autour du projet de ville Besan- çon 2020 - à laquelle près de 6 500 Bisontins ont participé - permettent d’en dresser un pre- mier portrait. En 2020, la ville sera donc réso- lument verte. Le document qui liste les grandes orientations politiques à suivre dans les quin- ze prochaines années fait ainsi du développement durable un des leviers du développement économique de l’agglomération, à côté des microtechniques. “La région de Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne, montre la voie depuis plus de 25 ans et compte désormais plusieurs milliers d’emplois” , note le rapport Besan- çon 2020, qui préconise ainsi la mise en place à Besançon d’un “salon du développement durable”, à lamanière deMicro- nora pour lesmicrotechnologies et l’implantation d’un pôle de recherche dédié au développe- ment durable au sein de l’uni- versité. Dans le domaine économique, le document appelle aussi à “amé- liorer l’accueil des porteurs de projet” , avec la création d’un centre international de congrès “à l’horizon2010-2015” et notam-

ment d’un parc d’activité “pay- sager” autour de la gare T.G.V. d’Auxon. Côté tourisme, il prône la relance du thermalisme. Au niveau du savoir, la ville se veut en2020, “terre d’expérimen- tationdelaformationtoutaulong de la vie” , enmettant l’accent sur l’accueil de la petite enfance, de la prévention de l’échec scolaire mais surtout de l’apprentissage des langues étrangères. “Ce sera un élément fort de différenciation avec l’offre universitaire des villes

concurrentes” , qui contribuera au “rayonnement de Besançon comme ville des langues” , note le rapport Besançon2020, qui met également en avant le maintien

Un “salon du déve- loppement durable”.

Le professeur Bruno Kastler a été récompensé d’une victoire de la médecine pour ses travaux.

de la qualité de vie et la solidari- té entre les différentes popula- tions de la ville. L’oppositionmunicipale, elle, cri- tique un document, “trop idéa- liste, déconnecté du monde réel et pas assez tourné vers la néces- saire adaptation” , selon Jean Rosselot, lors du dernier conseil municipal, et y voit un pro- gramme électoral avant l’heu- re. “Cela ressemble quandmême beaucoup à un programme pour 2008” , reprend Pascal Bonnet (U.M.P.). S.D.

S.D.

BESANÇON

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ROUTES

CINÉMA Long-métrage “Si la Région nous aide, on pourra convaincre d’autres financeurs” Auteur de six courts-métrages, Rachid Bekhaled peine encore à trouver les financements de son premier long- métrage, “Fait divers”, dont l’action se déroule aux 408 à Besançon. Le soutien de la Région lui fait défaut. L e scénario du premier long-métra- ge de Rachid Bekhaled est déjà bou- clé depuis plus de quatre ans. Une

40 tués, 665 blessés Le nombre d’accidents est en baisse… et pourtant Les récents accidents de la route qui ont entraîné la mort de plusieurs personnes semblent en contradiction avec des statistiques qui indiquent que la situation s’améliore dans le Doubs.

Les pompiers ont de plus de difficultés à découper les véhicules dont la carrosserie est renforcée pour des raisons de sécurité.

rejeté en mai dernier le dossier. Une décision qui met “en colère” le cinéas- te, qui continue de remuer ciel et ter- re pour dénicher des financements. “Ce qui est décourageant, c’est que pour le financement de films par la Région, tout se décide finalement à Paris, entre gens du milieu. Tout est décidé à huis clos, les initiatives locales ne sont pas soutenues. Le fait que ce film se tour- nera à Besançon, porté par un Bison-

histoire de contrôle de police qui tour- ne à la bavure, en plein cœur de la cité sensible des 408 à Besançon. Un pro- ducteur - Freshline production - tra- vaille sur le projet. Du côté des acteurs, Patrick Bouchitey, Arthur Jugnot, le groupe de rap la Fonky family, pour la musique, ont donné leur accord de prin- cipe pour le tournage. “On les a tous ren- contrés un par un, ils ont tous été embal- lés par l’idée. Pour une fois, ce n’est pas un film sur la banlieue avec un “nique ta mère” toutes les deux minutes dans les dialogues. Il y a une histoire, des per- sonnages, c’est pour cela que ça les inté- resse” , reprend Rachid Bekhaled, déjà réalisateur de six courts métrages et qui a écrit le scénario. Mais voilà, sur le budget plancher de 600 000 euros nécessaires pour faire le film, il en manque encore 150 000 euros environ. “Si la Région nous donnait un coup de pouce, cela nous permettrait de convaincre d’autres financiers” , regret- te le cinéaste. Le tournage devrait se dérouler pendant six semaines à Besan- çon, aux 408 où a été imaginée l’his- toire du film, baptisé “ Fait divers”. Mais pour l’instant, le projet n’a pas reçu de soutien de la Région, la com- mission du film de Franche-Comté a

tin, n’a pas été étudié, je ne comprends plus” , regret- te Rachid Bekhaled, qui avait pourtant reçu une aide du même Conseil régional lors de l’écriture du scénario. Malgré tout, le cinéaste continue de croire dur com- me fer à son long-métrage.

“Tout se décide à Paris, entre

gens du milieu.”

De nouveaux contacts sont en cours avec la mairie et la Région. “Dans la situation actuelle, les jeunes de banlieue ont tous la colère, c’est comme une cocot- te-minute. La réponse que je veux appor- ter, c’est une histoire, une vitrine de ce qui se passe vraiment dans les quar- tiers. Que les jeunes se retrouvent à l’écran et ne soient pas montrés du doigt” , reprend le cinéaste. À l’heure où la Région investit beaucoup dans le ciné- ma, il serait étonnant que l’appel du réalisateur bisontin passe inaperçu.

D epuis le début de l’année, la cellule départementale de la sécurité routière a enregis- tré sur l’ensemble du Doubs 518 accidents. 40 personnes ont trou- vé la mort et 665 ont été blessées. Comparé à 2005, sur la même période, il y a eu 41 accidents de moins cette année, ainsi que 7 tués et 51 blessés de moins. Les statistiques confirment donc une baisse du nombre d’accidents de la route. Pourtant, l’actualité sinistre, en particulier sur le Haut- Doubs, semble en contradiction avec la réalité de ces chiffres. Depuis le mois d’octobre, plusieurs personnes ont trouvé la mort dans de dramatiques accidents comme à Chaffois où trois jeunes se sont tués récemment. À Saint-Vit, le 11 septembre, un homme d’une soixantaine d’années est décédé dans une collision survenue entre la R.N. 73 et la route qui mène à Dannemarie-sur-Crète. Ce lieu

réputé dangereux devrait faire l’objet d’aménagements futurs par le Conseil général. Au regard de ces faits, on ne peut malheureusement qu’invoquer la loi des séries. La cellule de la sécu- rité routière remarque que “la vitesse et l’alcool restent les deux facteurs le plus souvent cités dans l’explication des causes des acci-

plus en plus techniques au fur et à mesure que de nouvelles géné- rations de véhicules arrivent sur le marché. “Nous avons plus de difficultés pour désincarcérer les personnes” observe un capitaine des pompiers du Doubs. Avec la multiplication des air-bags à l’in- térieur de l’habitacle et le renfort de la carrosserie, “nous avons du mal à découper la voiture. Il faut être très vigilant pour éviter par exemple de déclencher un air-bag lors d’une opération de désincar- cération. On ne met pas plus de temps, mais c’est plus technique. Toutefois, on ne peut pas nier l’ef- ficacité de tous ces systèmes de sécurité.” C’est la raison pour laquelle le service départemental d’incendie et de secours (S.D.I.S.) s’est doté d’un matériel de désincarcération plus puissant pour permettre aux pompiers de découper tout type de véhicule.

dents de la route.” Toutefois, la multi- plication des contrôles de gen- darmerie et les cam- pagnes de commu- nication sur les dangers de l’alcool au volant ne sont pas sans effet

“Une collision survenue sur la R.N. 73.”

Le film de Rachid Bekhaled doit avoir

pour cadre la cité des 408 à Besançon.

semble-t-il, puisque le nombre d’accidents est en recul dans le département. En revanche, si les statistiques confirment la baisse, les inter- ventions des pompiers sont de

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