Journal C'est à Dire 149 - Novembre 2009

Le journal gratuit du Haut-Doubs

27 novembre 2009 N° 149

Le journal du Haut-Doubs

1, RUE DE LA BRASSERIE - B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX - T ÉL . 03 81 67 90 80 - F AX 03 81 67 90 81 I NFORMAT ION - R ÉDACT ION - PUBL I C I TÉ - ANNONCE S

TÉLÉTHON 2009 : LA MOBILISATION EST INTACTE O

S O M M A I R E

Gays, et fiers de l’être. Pour devenir parents, deux homosexuels de Villers-le-Lac envi- sagent de s’exiler en Espagne. Ils jugent la condi- tion homosexuelle dans une commune où leur a été refusée la célébration d’un P.A.C.S. (page 6) Les Restos, 25 ème campagne. Le nombre de bénéficiaires inscrits aux Restos du Cœur a augmenté encore de 25 % la saison derniè- re. À l’heure où les inscriptions s’ouvrent, les res- ponsables locaux craignent le pire. (page 8) Euthanasie à Besançon : bientôt la vérité. Sept ans après la première enquête, l’information judiciaire concernant les soupçons d’euthanasie au C.H.U. de Besançon, est sur le point d’aboutir. Retour sur un traumatisme. (pages 30 et 31) L’entreprise Péquignet renonce. Le responsable de l’entreprise Péquignet à Morteau ne donne pas suite à la proposition de l’État de soute- nir son projet industriel. L’idée de l’entrepreneur était de créer une manufacture à Morteau. (page 32) F.F.B. : deux mois de fermeture. L’entreprise qui fabrique des composants pour mouvements à quartz a pris une décision radicale : 90 des 101 salariés sont mis au chômage forcé jus- qu’à la fin de l’année. Conséquence d’une conjonc- ture en berne. (page 33)

(Dossier pages 15 à 21)

(Dossier pages 9 à 14)

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R E T O U R S U R I N F O

ÉDITORIAL

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Curseur Le philosophe grec Épictète disait il y a près de 2 000 ans déjà que “la source de toutes les misères pour l’homme, ce n’est pas la mort, mais la crainte de la mort.” Pui- sant ses racines dans la nuit des temps, cette approche de la mort est aujourdʼhui encore, tellement délicate à appréhender quʼune simple loi ne suffira jamais à régler toutes les questions. On se sou- vient tous de la douloureuse affai- re “Vincent Humbert”, du nom de ce jeune homme tétraplégique, sourd et aveugle, dont sa mère avait tenté dʼabréger les souffrances en 2003. Lʼopinion bouleversée avait alors inspiré au législateur la loi Léonetti sur la fin de vie, cen- sée apporter toutes les réponses à ces situations extrêmes. Et voilà que trois ans plus tard, à nouveau, le visage défiguré de Chantal Sébi- re crevait les écrans. Cette Dijon- naise de 52 ans réclamait alors elle-même que lʼon mette fin à ses jours pour abréger ses souffrances et faisait voler en éclat les certi- tudes posées par la loi Léonetti. Les récents progrès de la méde- cine ont rendu le questionnement sur lʼeuthanasie (du grec “la bon- ne mort”…) encore plus vif car la prolongation de la vie nʼassu- re en aucun cas les conditions dʼune existence autonome et sur- tout sans souffrance. Lʼaffaire de soupçons dʼeuthanasie révélée en 2002 au C.H.U. de Besançon est aujourdʼhui sur le point dʼaboutir après des années dʼenquête (voir pages 30-31). Quelle que soit lʼis- sue des expertises, la seule ques- tion que la justice devra trancher, cʼest la présence ou non dʼun avis éclairé des mourants ou de leurs proches et également la collégia- lité des décisions médicales dʼabré- ger ou de suspendre les soins, voi- re dʼaccélérer les fins de vie. Si ce dernier cas est retenu, on a alors affaire à des actes dʼeuthanasie active et à une politique froide de “gestion de lits”. Si tel est le cas, la loi française est claire : il y a infraction. Si la justice doit aller au bout (un non-lieu paraît invrai- semblable), cette douloureuse affai- re ne lèvera néanmoins pas le voi- le sur les pratiques de fin de vie à lʼhôpital. On estime à près de 50 % les décès résultant dʼune décision médicale. Lʼaccélération de la fin de vie peut revêtir différentes formes : de lʼinterruption de trai- tement à lʼinjection de produits létaux. Où place-t-on le curseur avant de pouvoir parler dʼeutha- nasie ? La loi nʼa pas encore répon- du à cette question. J ean-François Hauser

Fabi Automobile : les syndicats revendiquent

Sʼ ils ne contestent pas la bonne nouvelle, à savoir la création prochaine dʼune quarantaine dʼemplois en C.D.I., les syndicats de la Fabi tempèrent néanmoins lʼen- thousiasme de la direction. “Aujourd’hui, aucun contrat n’est encore signé, la direction prévoit l’embauche en C.D.I. de 17 personnes au 1 décembre, et le solde se réalisera jusqu’à fin janvier” selon lʼIntersyndicale composée des représentants de la C.F.D.T. (majoritaire), C.G.T., F.O. et C.F.T.C. Ceci, lʼessentiel est là : ces emplois doivent bel et bien être créés. Les syndicalistes tiennent aussi à faire remar- quer que “depuis le 1 janvier 2008, 89 per- sonnes ont quitté l’entreprise, tous motifs confon- dus (démissions, licenciements, ruptures conven- tionnelles ou mises à la retraite), 62 personnes

en 2008 et 27 personnes à fin septembre 2009.” Les représentants du personnel mettent éga- lement le doigt sur “la dégradation des condi- tions de travail, dont le ressenti est perçu hors de l’entreprise (consultation en hausse auprès des médecins locaux vis-à-vis du stress au tra- vail), ainsi que le gel des salaires sur l’année 2009, alors que la situation de Fabi au niveau comptable s’améliore.” Finalement, pour eux, la création de ces emplois nʼest quʼune “régularisation normale de la situa- tion.” Les syndicalistes déplorent enfin “le gel des salaires cette année.” En 2008, lʼaugmentation des salaires mensuels aurait été de 45 euros bruts. “En 2009, ce sera a priori zéro” déplo- re un des représentants.

Pas d’A.D.S.L. au Bas-de-la-Chaux : les entreprises grognent

Lʼ A.D.S.L. est devenu un outil indispensable au fonction- nement des entreprises. Elles utilisent lʼInternet haut débit pour transférer des données via ce réseau. Le système est simple, rapide et pratique pour les socié- tés qui ont la chance dʼen béné- ficier. Pour les autres, lʼabsence de ce moyen de communication

est un handicap. Cʼest le cas de toutes les entre- prises installées dans la zone dʼac- tivité du Bas-de-la-Chaux. LʼA.D.S.L. nʼarrive pas jusquʼà ce parc de développement écono- mique. Une situation qui exas- père les chefs dʼentreprise. “Nous ne pouvons plus imaginer qu’une société aujourd’hui n’ait plus

minutes” explique Sandrine Top. Lʼabsence dʼA.D.S.L. est donc un frein à la réactivité des entreprises. La communauté de communes du Val de Morteau interpellée à plu- sieurs reprises sur le sujet, affir- me que le problème sera réglé en 2010. Les services techniques ont étudié le dossier, environ 150 000 euros vont être investis pour mettre en place le réseau depuis Morteau.

l’A.D.S.L. Dans notre cas, par exemple, c’est impossible d’en- voyer des fichiers 3D” déplore Phi- lippe Jacquot, gérant de Préfa 25 spécialisée dans la fabrication de produits en béton sur mesure. Plus grave encore, “dans le cadre de la dématérialisation des appels d’offres, si les supports papier dis- paraissent, sans l’A.D.S.L. cela

signifie que demain, nous ne pour- rons plus les recevoir.” Un peu plus loin, la société O.S.V. Records installée dans la pépi- nière dʼentreprises connaît les mêmes difficultés. Elle fabrique des disques vinyles. “80% de nos commandes se font par Internet. Quand nous devons télécharger un album de dix chansons, il faut compter 3 à 4 heures, alors que depuis chez moi il me faut dix

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L e tribunal de grande instance de Besançon a prolongé la période de mise en redres- sement judiciaire de la Fonda- tion du Val de Consolation jus- quʼau 7 mai. Cʼest une bouffée dʼoxygène pour cette dernière qui doit faire front à un important déficit financier. Ce sursis va per- mettre à la fondation dʼélabo- rer un plan permettant la repri- se et la poursuite dʼactivité. Quid des pôles dʼactivité ? La fonda- tion a besoin de tout repenser afin dʼimaginer une autre for- me de gestion et que les pôles dʼactivité (hôtel-restaurant, acti- vités sportives, centre dʼaccueil, usine électrique et la forêt) puis- sent être repris en main par des professionnels. “Une fondation ne peut pas vivre uniquement avec les visiteurs qui se pro-

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mènent dans le parc” avait rap- pelé Claude Gonin dans nos colonnes, le représentant de Mon- seigneur Lacrampe, président de la Fondation. Pour éponger ses dettes, cette dernière a besoin dʼactivités qui génèrent des résultats. La fon- dation qui a dénoncé toutes les conventions dʼexploitation des biens et équipements (la tyro- lienne notamment) va-t-elle revoir sa décision et renouveler un contrat dʼexploitation à la socié- té Altaïs, société qui gère cet équipement ? “La Fondation ne nous a mis au courant de rien. Nous allons donc démonter la tyrolienne” explique Yvan Perrin, responsable dʼAltaïs. Rappelons que la tyrolienne avait accueilli plus de 10 000 amateurs de sen- sations fortes en cinq ans.

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est édité par “C.H.T. Diffusion” 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication et de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser.

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Ont collaboré à ce numéro : Jean-Marie Steyner (mots fléchés)

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1275-8825 Dépôt légal : Novembre 2009 Crédits photos : C’est à dire, Accrofly, A.F.M., Marie Garnache-Barthod, Ski-club Val de Morteau, Ville de Morteau.

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V A L D E M O R T E A U

Après l’opération sécurité, l’opération “cow-boy” Un sanglier tué à deux pas des habitations, de surcroît dans une réserve. Une partie des chas- seurs des Combes sur la sellette. Les Combes

En bref…

Chevilles Jeudi 26 novembre 2009 : Jour- née nationale de dépistage de lʼA.O.M.I. (Artériopathie Obli- térante des Membres Infé- rieurs). Lʼan dernier en Fran- ce, près de 6 200 personnes se sont déplacées pour béné- ficier du dépistage : 25 % dʼentre elles ont présenté un I.P.S. pathologique (Indice de Pression Systolique), qui témoigne dʼun sur-risque dʼaccident cardiovasculaire. Renseignements au C.H.U. de Besançon : 03 81 61 81 66. Photo Jusquʼau 28 novembre, expo- sition photographique “Regards sur notre Terre” par André Aubert “Planète Pomme de Terre” à la bibliothèque de Maîche, château du Désert. Visite aux heures dʼouverture de la bibliothèque. Marché Le relais parents-assistantes maternelles de Morteau orga- nise une journée au marché de Noël de Ribeauvillé dimanche 6 décembre. Sur réservations uniquement. Renseignements au 03 81 67 42 47. Emmaüs Samedi 28 novembre, vente Emmäus au Russey, 15, rue des 3 Sapins de 9 heures à 16 heures. aménagé l’étage pour venir se détendre dans ce havre de tran- quillité. “Il y avait un fourneau, une cheminée, tout a été sacca- gé. Ils ont commencé à s’attaquer aux volets, puis aux portes avant de pénétrer à l’intérieur et de tout détruire. Ils ont tout jeté depuis le balcon. C’est exaspé- rant, et ça fait plusieurs années que ça dure” soupirent les pro- priétaires qui ont baissé les bras. “Avant, on réparait. Mais ça ne sert à rien. Il n’y a qu’une chose à faire, c’est de tout lais- ser aller.” Pourtant, ils ont por-

D rôle de scène à laquel- le ont assisté des habi- tants du quartier du “Bois Robert” à la limi- te de la commune de Grand’Combe-Châteleu et deMorteau. Un same- di, jour de chasse, des dis- ciples de Saint-Hubert ont en effet abattuun sanglier de 75 kg dans un secteur protégé (une réserve) et qui plus est à moins de 150 mètres des habitations !

Drôle de constat à l’heure où une grande opération de poli- ce menée conjointement par la gendarmerie et l’Office national

de la chasse et de la faune sauvage a été organisée à Ville-du- Pont en octobre. Après avoir consacré un dos-

“Nous payons cette erreur.”

sier sur la sécurité à la chasse dans le Doubs et plus précisé- ment dans le Haut-Doubs, cet événement fait réagir des lec-

Dans le Val de Morteau, la traque du sanglier monterait à la tête de certains chasseurs.

teurs. Cette affaire devrait néanmoins rester sans suite car aucune plainte n’a été déposée en gen- darmerie. Ni celle de Morteau, ni celle de Pontarlier, n’a été offi- ciellement mise au courant. Quels risques encourus pour les fraudeurs ? Une amende et un retrait de permis provisoire mais pas d’interdiction de chasser sur le territoire. Les fraudeurs en

question font partie de l’A.C.C.A. des Combes, laquelle fonction- ne avec deux équipes. C’est une de ces deux-là qui a outrepassé son droit, laissant l’autre équi- pe dans le désarroi : “Cette erreur, nous la payons également alors que nous n’avons rien fait” témoigne anonymement un chas- seur de “l’autre équipe”, celle restée dans les clous de la loi. “On veut rétablir la vérité, mon-

trer qu’il ne faut pas mettre tous les chasseurs dans le même sac” dit-il. Traquer la “bête noire” monte- rait-elle à la tête des chasseurs ? Sans doute. Une chose est clai- re : ce genre de comportement demeure minoritaire mais chaque erreur est payée cher dans l’univers des Saint- Hubert. E.Ch.

L’opération sécurité organisée le mois dernier n’a visiblement pas porté ses fruits.

Les loges du Petit-Caillet vandalisées Situées dans les pâturages du Mont-Vouillot, l’intérieur de cette loge a été entièrement sac- cagé. Le peu de mobilier a été jeté à l’extérieur par le balcon et le toit a été détuilé. Les Fins

L e spectacle est lamentable. En contrebas de la loge du Petit-Caillet, là où les pro- meneurs qui arpentent le Mont- Vouillot s’attendent à voir paître les génisses en été, s’amoncelle un bric-à-brac innommable. Ici les restes de meubles déman- telés, là des débris de verre épar- pillés un peu partout, plus bas des bouteilles et des sacs plas- tiques gisent dans les buissons, ailleurs une table ronde à demi rouillée a été renversée, et enfin un tapis de tuiles couvre le sol. Elles ont été jetées depuis le toit qui n’en compte bientôt plus. À l’arrière, on trouvemême un vieux

sommier. Située sur la commune des Fins, mais à quelques centaines de mètres du quartier mortuacien de la Baigne aux Oiseaux, cet- te propriété privée isolée a été vandalisée. “Même le mécanis- me qui permettait d’acheminer

té plainte à deux reprises à la gendarmerie pour dégradation dans l’espoir que les auteurs soient identifiés. Pour éviter que

l’eau des deux citernes à l’abreuvoir a été cas- sé. À cause de cela, l’agriculteur qui met- tait ses bêtes en pâtu-

“Une chose à faire : tout laisser aller.”

les méfaits se reproduisent, la solution serait que quelqu’un vienne vivre là à l’année. T.C.

re a dû les retirer cet été par manque d’eau” déplorent les propriétaires. Si le rez-de-chaussée sert à accueillir des vaches, ils avaient

Cette loge a été construite dans les années cinquante en lieu et place d’une ancienne ferme.

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V A L D E M O R T E A U

Villers-le-Lac : deux hommes et un couffin Témoignage exclusif du couple homosexuel qui s’est vu refuser une cérémonie pour fêter leur P.A.C.S. à Villers-le-Lac. Sébastien et Régis évoquent leur quotidien, les rancœurs, les railleries… et leur rêve. Celui d’avoir prochainement un enfant. Ils prévoient de s’installer en Espagne pour le réaliser. Débat

En bref…

comme la cuisine française : ça marche. En France, nous sommes trop taxés. Ce départ est un pro- jet familial et professionnel. Càd : Le débat sur l’adoption est relancé par une décision du tribunal administratif de Besançon (lire ci-dessous). Pourquoi tant de difficultés à adopter en France ? Sébastien : C’est terrible à dire mais les “homos” sont considé- rés comme des pédophiles et je suis sûr que l’adoption ne se fait pas à cause de ça. Or, personne n’aime plus enfant que nous. Régis : Je m’identifie plutôt com- me à une femme qui est stérile. Càd. : Une mère porteuse, est- ce la solution ? Régis : Il faut une femme qui soit forte psychologiquement !Ma sœur ne pourrait pas porter un enfant et nous le laisser. Par contre, elle n’est pas contre un don d’organe et nous donner ses ovocytes (avec les spermatozoïdes de Sébastien) pour que l’on puisse avoir un enfant. Une mère porteuse, c’est peut-être plus facile car il n’y a rien d’elle. Les femmes qui font ça sont en général très pauvres et le font pour l’argent. Enmoyen- ne, c’est 15 000 euros. Et encore, on n’est pas certain que ça fonc- tionne et elle peut accoucher et garder l’enfant. Propos recueillis par E.Ch. Ces troubles constituent plus un handicap quʼune maladie mais ils ont une répercussion importante sur la vie quoti- dienne alors quʼils restent tabous. Il en est de même pour les prolapsus génitaux enco- re appelés “descentes dʼorganes”. Renseignements au 03 81 41 81 41. Orgue Concert dʼorgue “Méditation du Temps de lʼAvent” à 17 heures en lʼéglise de Maîche samedi 28 novembre. Entrée libre. Incontinence La Polyclinique de Franche- Comté vient de créer un centre de traitement de lʼincontinence urinaire et des troubles de la statique pelvienne, géré par le docteur Bernard Bouffier. On estime à 25 % le nombre des femmes de plus de 50 ans sujettes à des troubles uri- naires.

S ébastien et Régis sortent du silence. Non pas pour s’afficher mais pour mon- trer qu’ils forment un couple comme les autres et aus- si pour réagir à notre article paru dans notre précédent numéro, lequel évoquait les 10 ans du P.A.C.S. et le refus du maire de Villers-le-Lac de célébrer leur union dans la salle d’honneur. Régis Cachot (25 ans) et Sébas- tien Demange (32 ans) sont pro- priétaires d’un salon de coiffure situé au cœur de Villers-le-Lac, les deux amoureux témoignent. Sans tabous. C’est à dire : Quel a été votre réaction lorsque la mairie de Villers-le-Lac a refusé d’organiser une cérémonie célé- brant votre pacte civil de soli- darité (P.A.C.S.) ? Sébastien : Nous étions déçus même si nous avons compris.Nous

avions demandé au maire (N.D.L.R. : JeanBourgeois) la pos- sibilité d’organiser une cérémo- nie pour marquer le coup. Dans un courrier, il nous a répondu - après avoir consulté le conseil municipal - par la négative. Je peux comprendre. Càd : Il est effectivement dans ses droits. Aucunemairie n’est obligée d’organiser une céré- monie dans ce cadre. Sébastien : Effectivement, mais c’est la manière de le faire qui nous dérange : lorsque nous avons fait part de notre volonté, il nous a ri au nez (il soupire). Puis, nous avons eu connaissance de l’article où il dit “n’être pas très chaud à l’idée de célébrer des P.A.C.S. pour homosexuels.” Cette phrase nous choque, elle est discriminatoire. Càd : CeP.A.C.S, c’est donc plus qu’un bout de papier pour

Sébastien Demange (debout) et Régis Cachot.

vous ? Sébastien : Voilà sept ans que Régis et moi sommes ensemble. Nous avons invité 130 personnes au repas pour célébrer notre P.A.C.S. le 25 juillet 2009. La céré- monie, c’était pour débuter la jour- née et faire comme un couple hété- rosexuel sachant que nous n’avons pas le droit au mariage. Nous avons même tiré un feu d’artifice. Avec ce P.A.C.S., nous avons les mêmes droits que les autres et aussi un avantage financier, je l’avoue. Càd : Être homosexuel dans une petite ville duHaut-Doubs semble difficile, surtout lorsque l’on tient un commerce (ils sont coiffeurs). Vous confirmez ? Régis : Oui. On a entendu tout et n’importe quoi.Du style : “Dans leur salon, ils coiffent avec des jupettes.” Sébastien :Avoir un commerce, je dis que ça nous aide car notre clientèle est super-sympa. Càd : Vous semblez assumer votre homosexualité. Racon- tez-nous votre rencontre et le jour où vous avez annoncé votre choix à vos proches. Régis : Ma famille a bien réagi. peut-être parce que je ne suis pas une “folasse” (rires). Je craignais mon père qui au départ ne vou- lait déjà pas que je devienne coif- feur. Il a finalement bien accep-

té et j’ai été aidé par ma grande sœur qui en parlé àmamère.Avec elle, j’ai discuté toute la nuit puis j’ai annoncé la nouvelle à tous avec perte et fracas. Finalement, la famille a accepté. Sébastien : On se souvient tou- jours de cemoment ! Je l’ai annon- cé tardivement, à l’âge de 24 ans, dans un premier temps àmamère puis ensuite à toute la famille. Avec Régis, nous nous sommes rencontrés dans le salon de coif- fure dans lequel on travaillait. J’étais son maître de stage. Càd : Devient-on ou naît-on avec cette attirance pour un homme ? Régis : J’ai toujours su que j’étais gay et que je deviendrai coiffeur (rires). Càd : Dans le Haut-Doubs, les gays se cachent-ils pour se ren- contrer ? Et que répondez-vous à l’infidélité du milieu ? Régis : Beaucoup de pères de famille mariés vont voir d’autres hommes. Ils se cachent, sont mal- heureux et font d’autres mal- heureux. Les gays ne sont pas plus infidèles que certains couples hétéros. Regardez-nous ! Sébastien : Nous ne fréquentons Sébastien : Je suis sorti avec des filles pour mon- trer aux gens que j’étais comme eux.Mais je n’étais pas heureux.

pas trop ce milieu. Les rencontres gays,c’est plutôt Besançon ouLau- sanne mais pas trop le Haut- Doubs. Sinon, c’est Internet. Càd : Qui d’entre vous deux s’occupe des tâches ména- gères ? Régis (rires) : On se partage les tâches car nous travaillons les deux. Sébastien fait plutôt la cui- sine et moi le reste.Nous sommes comme un couple normal : on par- tage, avec le machisme enmoins. Càd : La finalité d’un couple n’est-elle pas de fonder une famille ? Aimeriez-vous deve- nir papas ? Régis : Oui. Nous avons tout ce qu’il faut : la mère-porteuse, les

Ce que dit la loi Pour pouvoir adopter un enfant en France, il faut obtenir un agrément délivré après évaluation des conditions dʼaccueil de lʼenfant sur les plans familial, éducatif et psychologique. Cʼest le président du Conseil général, après consultation de la commission dʼagrément du dépar- tement, qui prend la décision finale. Les personnes ayant obtenu lʼagrément (valable cinq ans), peuvent ensuite constituer un dos- sier en vue de lʼadoption dʼun pupille de lʼÉtat en France ou se tourner vers lʼadoption internationale pour accueillir un enfant étranger. Que change la récente décision de justice ? En enjoignant au Conseil général du Jura de délivrer un agrément à une femme en couple avec une autre femme, la justice relance le débat sur lʼégalité des droits face à lʼadoption, suivant que lʼon est célibataire, marié, hétérosexuel, homosexuel. Le tribunal administratif de Besançon a rappelé ceci : oui, en Fran- ce, un célibataire (de plus de 28 ans) a le droit dʼadopter un enfant. Lʼorientation sexuelle ne doit pas être un motif pour refuser lʼagrément. Le tribunal de Besançon se conforme à un arrêt de la Cour euro- péenne des droits de lʼHomme qui a condamné la France pour “discrimination” basée sur lʼorientation sexuelle. Le président du Conseil général du Jura, Jean Raquin (Divers droite) aurait pu sʼy tenir. Il ne lʼa pas fait et a été rappelé à lʼordre. Qui peut changer la loi ? Nicolas Sarkozy est trop attentif à sa majorité pour lui faire avaler lʼadoption par des couples de même sexe. Nadine Morano et Luc Chatel ont répété que le gouvernement nʼétait pas favorable à un changement de la loi. La gauche est acquise au principe de lʼégalité des droits. Et se sert de lʼargument de lʼEurope. En Belgique, au Dane- mark, en Espagne, en Norvège, aux Pays-Bas, en Suède et au Royau- me-Uni, les couples de même sexe peuvent adopter des enfants.

ovules, les spermato- zoïdesmais nous n’avons pas la légalité. Sébastien : Les pays européens sont beaucoup plus évolués que nous. En Espagne, pays très

“Nous ne tomberons pas l’illégalité.”

catholique, les homosexuels peu- vent se marier, avoir des enfants. Idem en Belgique. Càd : Imaginez-vous tomber dans l’illégalité pour avoir cet enfant tant désiré ? Sébastien : Non,mais nous irons à l’étranger pour le faire. Notre but est d’aller travailler et vivre en Espagne. Peut-être dans deux ans. La coiffure à l’étranger, c’est

V A L D E M O R T E A U

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Santé Vaccination grippe A : lente montée en puissance Comme on pouvait s’y attendre, le lancement de la campagne de vaccination sur le val de Morteau débute tout en douceur. C’est le moment ou jamais.

L e centre de vaccination de Morteau fonc- tionne depuis le 12 novembre dans l’ancien gymnase de l’école du Centre située en face de lamairie. Il couvre leVal deMorteau et une partie du Saugeais, soit une population de 21 000 habitants répartis sur 18 communes. Une cinquantaine de personnes sont venues se faire vacciner la première semaine. Pas d’affolement donc. L’équipe chargée de gérer

l’opération comprend trois personnes à l’accueil et l’enregistrement des dossiers, une ou deux infirmières et deux médecins qui travaillent en alternance avec le centre de Maîche. “La cam- pagne de vaccination commence tranquillement” , observe Fabienne Prêtre, la responsable du centre mortuacien. Plusieurs raisons expliquent cette mise en rou- te très calme. Le dispositif est d’abord ciblé sur les populations à risques comme les diabé- tiques et les insuffisants respiratoires qui ont reçu en priorité leur bon de vaccination. Ce cadencement voulu par les pouvoirs publics se répercute forcément sur l’affluence. À cela s’ajoute la méfiance de l’opinion publique vis- à-vis du vaccin. Le nombre relativement faible de cas déclarés dans le Haut-Doubs participe probablement à ce désintérêt. Mais la donne peut changer très vite. C’est peut- être le moment d’en profiter pour se faire vac- ciner. “On peut recevoir les gens même s’ils n’ont pas encore leurs bons” , suggère Fabienne Prêtre. La “séance” dure environ 20 minutes. Après l’identification, le futur vacciné remplit un ques- tionnaire médical et s’entretient quelques minutes avec le médecin. L’infirmière lui administre fina- lement le fameux vaccin qui fera effet au bout de 15 jours. Il repassera au centre dans trois semaines pour la seconde injection. F.C. Communes rattachées : Le Bélieu, La Chaux, La Chenalotte, Les Combes, Les Fins, Gilley, Gran- dʼCombe-Châteleu, Les Gras, Hauterive-la-Fres- se, La Longeville, Maisons-du-Bois-Lièvremont, Montbenoît, Montflovin, Montlebon, Morteau, Noël-Cerneux, Ville-du-Pont, Villers-le-Lac. Le centre de vaccination de Morteau est ouvert : mardi et jeudi de 9 heures à 13 heures et de 14 heures à 18 heures et le samedi matin de 9 heures à 13 heures. Tél. : 03 81 43 15 56

Les Gras La commune prépare l’avenir Initiative originale aux Gras où depuis l’après-guerre, la commune ouvre aux nouveau-nés un livret doté de 20 euros. Une cérémonie marque désormais le coup.

nés, assorti d’une somme de 20 euros. Une tradition que la commune des Gras perpétue depuis plusieurs décennies et qu’elle veut désormais marquer chaque année. À noter que la natalité est en légère baisse aux Gras ces deux dernières années, avec une dizai- ne de nouveau-nés, contre près de 20 en 2006 et en 2007.

L a commune des Gras aime les célébrations en tout gen- re. L’idée de tisser les liens intergénrationnels est souvent présente dans l’esprit du village quimultiplie les occasions de ren- contres entre seshabitants :repas pour la fête des mères, tradi- tionnels vœux du maire, fête de l’école,repas des anciens… “On a voulu penser aux jeunes familles qui ont eu des enfants dans l’année. L’idée est que les familles se rencontrent et que les habi- tants du village se connaissent mieux” résume Marie Garnache- Barthod, adjointe à l’initiative de cette récente cérémonie qui a réuni tous les bébés de l’année 2008. 10 familles étaient concer- nées par cette initiative. “Pas suffisant pour faire une équi- pe de foot mais assez pour une belle équipe de conscrits en 2028” plaisante l’élue. La collation organisée par la mairie des Gras

avait pour objectif de remettre en mains propres aux familles présentes un courrier de la com- mune les informant que cette dernière ouvrait un Livret à La Poste à chacun des nouveau-

De l’identification à la vaccination, la séquence dure environ 20 minutes.

Val de Morteau “Transmettre la culture de la neige”

Les nouveau-nés des Gras mis à l’honneur.

Le ski-club du Val de Morteau a 20 ans. L’âge pour déplacer des montagnes… et remettre au goût du jour certaines pratiques. L’association va retracer des pistes pour le ski de fond alternatif.

V ingt ans de vie commune et des projets qui en disent long sur la bonne entente qui règne au sein du ski-club de Morteau. Né de la fusion de la “socié- té des sports d’hiver deMorteau” créée en 1937 et le “ski-club de Lac ou Vil- lers” créé en 1938, la nouvelle asso- ciation continue de former et faire progresser petits et grands, que ce soit en ski alpin ou en ski de fond. Paradoxalement, c’est avec le ski alpin ne de ski de fond, nous avons tou- jours eu de bons résultats en alpin” commente Philippe Tichit, président du S.C.V.M. depuis 2007. Aujour- d’hui, près de 110 adhérents (90 skieurs) font vivre la structure vieille de 20 ans. Budget : environ 45 000 euros. Qui dit anniversaire du club, dit for- cément cadeau… en l’occurrence un nouveau site Internet (www.scvm.fr) qui permettra de suivre pas à pas les coureurs du club et leurs résul- tats tout au long de la saison. Quel vœu a été formulé ? “Une belle sai- son de neige afin que les jeunes skieurs puissent se faire plaisir et que le club a forgé ses lettres de noblesse : “Il y a eu les qua- lifications de Cécile Garnache au niveau national, Édouard Rolet, Marine Fornage… Bien qu’étant sur un domai-

ainsi transmettre la culture de la neige dans le Val de Morteau” lan- ce le président. Deux nouveaux responsables de sec- tion ont été nommés. En alpin, Patrick Laubert remplace Serge Rolet, et en fond, Christophe Roland succède à Philippe Lambert. Au total, quatre personnes titulaires du bre- vet d’État encadrent les jeunes pousses en ski alpin et cinq en ski de fond, sans compter les moniteurs nal de relais prévu au Gardot au mois de mars. “C’est une des plus grandes épreuves dans le Massif jurassien” commente le président. Le club prévoit de tracer des pistes pour le ski de fond classique : “On ne voit plus de skieurs en alterna- tif qui se promènent, font leur bala- de, vont boire un verre dans un des bars. Il y a encore cette culture. Pour- quoi plus chez nous ? se demande M. Tichit. Nous allons en retracer cette année.” Associer la performance au sport de masse, voilà le défi du S.C.V.M. Ne reste plus qu’à lui sou- haiter une bonne glisse. E.Ch. fédéraux (3 en fond, 4 en alpin dont 4 en cours de for- mation). Trois courses seront organisées en ski alpin et deux en ski de fond, dont le championnat régio-

“Le grand retour de l’alternatif.”

L’équipe jeune réunie au Chauffaud (photo archive Càd).

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V A L D E M O R T E A U

Les Restos du Cœur risquent de faire le plein Précarité Des bénéficiaires en hausse de 25 %, le nombre de repas servis en augmentation de 36 %, la précédente campagne des Restos n’augure rien de bon pour cette année. Inscriptions les 26 et 27 novembre.

E n fin de saison, à chaque fois qu’un bénéficiaire quit- te le local des Restos du Cœur, le responsable local Jean- Claude Lobre le salue avec cet- te phrase : “Au revoir, et au plai- sir de ne plus vous voir l’année prochaine…” Mais au fond de

M. Lobre. À l’heure où les ins- criptions sont sur le point d’ouvrir (les 26 et 27 novembre), les bénévoles s’attendent donc à une affluence toujours plus forte. Si le nombre des bénéficiaires, toujours en augmentation, est

des Restos mortuaciens ne man- queront pas de travail cette sai- son. La campagne hivernale des Restos s’étalera jusqu’au 31 mars prochain. D’ici là, les bénévoles mettront également en place des activités ludiques et d’entraide à destination des bénéficiaires. Histoire de mieux passer le temps et d’atténuer les diffi- cultés. J.-F.H. Inscriptions aux Restos du Cœur de Morteau Derrière La Poste de Morteau Jeudi 26 et vendredi 27 novembre Se munir de justificatifs d’identité, de ressources et de loyer

lui, il sait qu’hélas, ce bénéficiaire et tant d’autres viendront à nouveau frapper à la porte des Restos la pro- chaine fois. La 25 ème campagne

inquiétant, ce sont aus- si les catégories de per- sonnes qui posent ques- tion. “Nous avons désor- mais des salariés, consi- dérés comme tra- vailleurs pauvres, des

“83 familles, soit 170 personnes.”

d’hiver des Restos démarre le 1 er décembre avec son lot de chiffres de plus en plus alar- mants. “Le nombre de bénéfi- ciaires avait augmenté de 25 % lors de la précédente campagne et le nombre de repas servis de 36 %. On risque de faire au moins autant cet hiver” déplore

femmes avec enfants et des retrai- tés, ceux qui ne peuvent plus vivre qu’avec leur minimum vieilles- se. Au total, nous avons accueilli lors de la précédente campagne, 83 familles, soit 170 personnes” ajoute le responsable de l’antenne Val de Morteau. La quarantaine de bénévoles

Les bénévoles sont sur le pont avant les deux jours dédiés aux inscriptions.

Les chiffres de la dernière campagne Nombre total de familles accueillies : ......................................... 83 (169 personnes aidées, 12 666 repas distribués) Par rapport à la campagne précédente : Nombre de familles inscrites : ...................................................+ 22 (+ 36 %) Nombre de personnes servies : ................................................+ 56 (+ 49 %) Nombre de repas servis : ..........................................................+ 3 361 (+ 36 %) Communes dʼorigine des bénéficiaires : Morteau......................................................................................54 familles (105 personnes) Villers-le-Lac ..............................................................................11 familles (19 personnes)

Les Bretons goûtent à l’herbe du Haut-Doubs Les Combes Des élus et agriculteurs bretons ont visité le 13 novembre la ferme de Fabri- ce Cuenot aux Combes, qui privilégie l’autonomie alimentaire de son troupeau.

Les Fins .....................................................................................1 Les Combes...............................................................................2 Le Luhier....................................................................................2 Montlebon ..................................................................................3 Gilley..........................................................................................2 Le Russey..................................................................................3 Autres ........................................................................................5

d’expérimenter des systèmes moins intensifs et plus respec- tueux de l’environnement. Comme souvent en pareil cas, il n’est jamais inutile d’aller voir ce que se passe ailleurs. Et d’organiser ainsi ce voyage d’étude de 4 jours qui faisait notamment étape dans les Vosges et le Doubs. La déléga- exploitation de 235 000 litres de quotas laitiers, ce producteur de lait à comté a choisi de valo- riser son potentiel herbager. “Jusqu’en 2008, je fonctionnais avec trois systèmes de pâtures mais je manquais d’autonomie alimentaire sur certaines périodes.” Déficit qu’il corrige l’année suivante en mettant en place six parcelles de pâtures équipées de points d’eau. “Ce changement m’a finalement per- mis de gagner 15 000 litres de lait supplémentaires sur la pério- tion s’est rendue l’après-midi chez Fabrice Cuenot. Installé depuis 2005 sur une

de estivale avec le même nombre de vaches tout en leur donnant 1,5 kg de concentré en moins dans la ration journalière. Cela m’apporte une sécurité alimen- taire appréciable.” Cette stratégie s’appuie sur une sélection du troupeau axée sur la capacité des vaches laitières à ingérer de grandes quanti- tés d’herbes et de fourrages. L’exploitant a également inves- ti dans un séchage de foin en grange qui lui permet de se pré- munir des aléas climatiques en période de fenaisons. Cette opti- misation des ressources natu- relles prend en compte les contraintes et avantages de la filière A.O.C. comté. Le cahier des charges limite l’intensification mais la dyna- mique du comté conforte les revenus. Tout système a ses limites. La spécialisation herbagère sur le Haut-Doubs a engendré un autre fléau, celui des campa- gnols. À chacun ses soucis… F.C.

“O n est venu s’inspirer de modèles agricoles plus en phase avec l’environnement naturel” , explique Jean-Claude Lamandé, le pré- sident du comité des bassins versants de la Lieue de Grève. Cette petite région d’élevage et de culture autour de Lannion dans les Côtes- d’Armor est algues vertes. Ce phénomène qui a encore défrayé la chro- nique cet été résulte avant tout de pratiques agricoles inadap- tées aux spécificités du milieu particulièrement sensible aux pollutions organiques. “Avec ces algues vertes, on subit des pres- sions énormes. D’où la volonté de résoudre ce problème” , pour- suit l’élu. Pour ce faire, le comi- té des bassins versants de la Lieu de Grève s’implique dans la mise en place d’une dizaine de fermes pilotes. Le but étant confrontée depuis des décennies à la prolifération des

15 000 litres de lait supplémentaires.

La délégation bretonne a écouté attentivement les explications de Fabrice Cuenot, producteur laitier aux Combes.

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V A L D E M O R T E A U

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Villers-le-Lac Vieille maison, mais économique et écologique

La maison la plus ancienne de Villers-le-Lac est en cours de rénovation. L’ensemble de l’isolation est repris pour transformer cette demeure de 1730 en bâtiment basse consommation.

L e chantier s’annonçait déli- cat pour transformer la plus ancienne maison de Villers- le-Lac en bâtiment basse consommation (B.B.C.). Pourtant, d’ici quelques semaines, cette demeure construite en 1730 au lieu-dit Sous- les-Roches, dont l’architecture s’inspire des chalets de la région de Verbier en Suisse, aura toutes les caractéris- tiques d’une maison économe en éner- gie comme il s’en construit aujour- d’hui. Cela signifie que cette habita- tion est en passe d’être parfaitement isolée, ce qui n’était pas le cas jus-

qu’à présent. La chaleur s’échappait par les fenêtres vétustes et la toitu- re. La conséquence de ces courants d’air permanents se lisait la factu- re énergétique des propriétaires.

un chauffage central qui a pour géné- rateur d’énergie une chaudière bois à plaquettes. Le ballon d’eau chaude sanitaire est chauffé par des pan- neaux solaires.

C’est pour améliorer le confort de la maison et pour réduire par la même occa- sion la facture de chauffage que David Bourgeois et son

Cet automne, les proprié- taires se sont attelés à l’isolation de la maison. Une intervention technique qu’ils ont confiée à l’entreprise Ver-

“Numéroter chaque planche.”

épouse ont décidé le projet de réno- vation de cette habitation. Ils ont com- mencé par changer le système de chauffage qui associait bois et élec- tricité. L’ensemble a été remplacé par

mot de Villers-le-Lac. Ensemble, ils ont fait le choix d’une isolation de la toiture par l’extérieur pour garder la charpente apparente à l’intérieur, tout en garantissant une meilleure étanchéité à l’air. Le toit a été entiè- rement détuilé. “Sous les tuiles qui dataient de 1880, nous avons décou- vert des tavaillons que nous avons enlevés” explique David Bourgeois. La maison n’étant pas classée, les propriétaires ont pu s’accorder des libertés qu’ils n’auraient pas pu prendre dans le cas contraire. Des panneaux de 24 cm de laine de bois ont été utilisés pour couvrir la tota- lité des 350 m 2 de toiture. L’isolant est emprisonné entre un pare-vapeur et une sous-couverture respirante. “Pour que ce bâtiment reste sain, il fallait utiliser un système d’isolation qui permette de respirer. Nous avons choisi un système qui fonctionne sui- vant le principe d’un vêtement en Gore- tex” explique Henri Vermot. La difficulté pour l’entreprise sur ce chantier est de s’adapter à l’existant. “Le toit n’étant pas très plat, nous avons dû circonscrire par endroits des poches d’air. Ce sont des problèmes qu’on ne rencontre pas en construction neuve. Ce type de chan-

Pour éviter la circulation d’air, le trou du tuyé a été bouché. Le tuyé a été réinstallé après avoir été enlevé. Il sera habillé. L’opération est soutenue par le Conseil général.

Pour ces travaux d’isolation (fenêtre et toit), les propriétaires investissent 75 000 euros. Mais comme ils sont une démarche de B.B.C., la Région les soutient à hauteur de 7 000 euros “avec obligation de résultat. C’est-à- dire qu’une fois que les travaux seront terminés, ils viendront effectuer un test d’étanchéité à l’air.” Le couple a également bénéficié d’une aide de 5 000 euros de l’A.D.E.M.E. et d’un éco-prêt à taux zéro de 30 000 euros. Mais au final, ils peuvent prétendre à une facture de chauffage divisée par quatre. De 130 m 3 de bois pour faire fonctionner la chaudière, ils devraient passer à 40. Économique et écologique en plus ! T.C.

tier perturbe par rapport aux prin- cipes de travail habituels. Il faut redé- velopper une faculté d’adaptation. La difficulté est d’éviter les ponts ther- miques et les passages d’air parasites” observe l’artisan. Toutes les fenêtres ont été changées et remplacées par des fenêtres en triple vitrage fabriquées par la socié- té de Villers-le-Lac. La prochaine éta- pe est d’isoler la façade sans la déna- turer. “Nous allons enlever tout le bar- dage, numéroter chaque planche, pla- cer 20 cm d’isolant et remettre le bar- dage d’origine” explique David Bourgeois qui recherche d’ailleurs des planches anciennes qui ont été pati- nées par le temps pour prendre cet- te couleur sombre et rousse et la fois.

David Bourgeois, son fils Antoine et Henri Vermot.

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V A L D E M O R T E A U

Profession, crieuse de loto Villers-le-Lac

Nathalie Mouchot peut faire jouer 600 personnes.

Elle organise les lotos pour le compte d’associations avec sa fille Cindy.

Nathalie Mouchot organise des lotos pour le compte des associations du Haut-Doubs. Elle a investi dans un équipement entiè- rement informatisé.

L e 27 novembre est un jour important pour Nathalie Mouchot. Ce soir-là, à la salle des fêtes de Villers-le-Lac, elle crie- ra un de ses premiers lotos en France pour le compte du club de foot Morteau-Montlebon. L’animatrice connaît son rôle sur le bout des doigts pour avoir

commente la crieuse qui avoue être elle-même une mordue du loto. Les lotos qu’organise Nathalie Mouchot sont élaborés. L’équipement qu’elle déploie relègue le sac en toile de jute duquel le crieur tirait les numé- ros au rang de système archaïque. Son dispositif est

déjà crié de nombreux lotos en Suisse, un pays où ce jeu est une institution. Mais cette fois-ci c’est différent. Car Natha- lie Mouchot a décidé

entièrement informati- sé, “ce qui évite toute fraude possible.” C’est un logiciel spécial sur son ordinateur portable qui tire de façon aléa- toire les numéros avant

“Ce qui évite toute fraude possible.”

de faire de cette activité son métier. Elle est prête à créer sa propre micro-entreprise sous le nom de Speedloto Nouvelle Génération si de plus en plus d’association la sollicite pour organiser leur loto. “Pour orga- niser, animer et crier le loto, je demande 300 euros. Je peux fai- re jouer 600 personnes” explique Nathalie Mouchot. Dans sa pres- tation, elle se charge de tout et en particulier d’aller chercher les bons d’achats chez les com- merçants qui peuvent être les sponsors de l’association. “Aujour- d’hui, les gens préfèrent les bons d’achat aux lots traditionnels” Deuil Lʼassociation J.A.L.M.A.L.V. Haut-Doubs (jusquʼà la mort accompagner la vie) organise une rencontre “Café-deuil” pour les jeunes de 16-18 ans. Des animateurs de J.A.L.M.A.L.V. proposent un temps de ren- contre et de partage pour des jeunes ayant perdu un proche (parent, grand-parent, sœur, frè- re, copain, copine…). Dans la salle du piano-bar de la Guim- barde, 4, place Carnot à Mor- teau le vendredi 11 décembre 2009 à 20 h 30.

que ceux-ci ne s’affichent sur un écran géant visible de tous les joueurs. Toutes les cartes sont également référencées dans le système informatique. Comme les crieurs, cette habi- tante du Chauffaud a déjà ses fans. Des joueurs de Suisse qui appréciaient son travail ont déjà promis qu’ils viendraient parti- ciper à ses lotos en France. C’est aussi à cela que l’on reconnaît la qualité d’un crieur : au public qui le suit.

Renseignements ou 06 86 48 55 69

En bref…

Train Dès le 13 décembre, il nʼy aura plus quʼune seule liaison aller- retour entre Neuchâtel et Paris. Un train qui ferait le trajet vers Frasne devrait permettre de compenser cette perte. À Pon- tarlier et dans le Haut-Doubs, cʼest la mobilisation générale pour faire renoncer à la déci- sion. Spéléo Dimanche 29 novembre, spé- léo aux “Chaillets” à Cademè- ne. Sortie organisée par les E.S.S.E.S. Rendez-vous à 8 heures, place de Fournet-Blan- cheroche. Contacter Marcel au 03 81 44 06 79.

V A L D E M O R T E A U

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Le Bélieu

La Pépinière d’Entreprises pourrait devenir un hôtel d’entreprises Gérée par la Communauté de Communes du Val de Morteau, cette struc- ture qui n’a jamais vraiment joué son rôle pourrait être reprise par Batifranc. Des négociations sont en cours.

L a Communauté de Com- munes du Val de Morteau a engagé les négociations avec Batifranc qui pourrait reprendre à son compte la Pépi- nière d’Entreprises du Bélieu. La société financière, spécialisée en immobilier d’entreprise en

déterminée de 23 mois. Passé ce délai, les entrepreneurs confortés dans leur activité devaient quitter les lieux pour s’installer ailleurs et laisser leur atelier ou leur bureau à une autre société. Cette rotation pré- vue n’a pas eu lieu pour diffé-

escompté, on peut admettre que ce type de bâtiment soit gérée par une autre entité que la collecti- vité” expliquent les services de la Communauté de Communes. Les élus doivent encore déli- bérer sur l’opportunité de confier les clefs de la maison à Bati- franc. Le projet de transaction doit être étudié plus en détail. “Juridiquement, l’affaire n’est pas bouclée” précise Pierre Cha- velet, directeur de Batifranc. Dans l’opération, ce site perdrait son statut de Pépinière pour devenir une sorte d’hôtel d’entreprises avec des baux com- merciaux pour les occupants. La structure actuelle offre aux loca- taires des loyers attractifs puis-

Franche-Comté et en Bourgogne, n’exclut pas en effet de racheter les locaux gérés pour l’instant par la collec- tivité qui constate que

rentes raisons dont le retard pris par l’aménagement de la zone d’activité située dans la continuité de la Pépinière. Certes, les

“Cela se fera en partenariat.”

La Pépinière accueille pour l’instant 11 entités dont 9 entreprises. Elle abrite aussi le bureau de l’association Luxe & Tech.

cette structure n’a jamais véri- tablement joué son rôle. Elle a été construite il y a une dizaine d’années pour héberger des socié- tés nouvellement créées, à un loyer attractif, pendant une durée

locaux sont occupés mais par des entreprises dont certaines sont là depuis plusieurs années (il y a 11 entités actuellement). “À partir du moment où la Pépi- nière ne rend plus le service

qu’ils sont environ de 40 % infé- rieurs au prix du marché. Cependant la situation inté- ressante dont bénéficient les occupants ne changerait pas du jour au lendemain. Il y aurait

une période de transition. “La communauté de communes conti- nuerait d’encaisser les loyers des locataires actuels avec lesquels nous avons un contrat de pres- tation de service” ajoutent les services de la collectivité. En revanche, les nouveaux arrivants seraient soumis à un autre sta- tut. “On partirait sur le prin- cipe de baux commerciaux d’une

durée de 3, 6 ou 9 ans. Si nous nous positionnons sur cette opé- ration, ce n’est pas pour faire un coup immobilier. Cela se fera en partenariat avec la collectivité qui interviendra toujours en tant que développeur de l’économie locale, et nous en tant que pres- tataire offrant des mètres carrés à des entreprises” termine Pier- re Chavelet. T.C.

Villers-le-Lac

Un boarder-cross au Chauffaud Les amateurs de sensations fortes profiteront dès l’ouverture de la saison hivernale d’un complexe com- posé de bosses et autres virages relevés au Chauf- faud. Nouveau saut pour la station.

“Ç a va être un truc de fou !” Dominique Arnoux n’y va pas par quatre chemins et voit dans la création du futur “boarder- cross” du Chauffaud un outil important dans la promotion du site. Membre du ski-club du Val de Morteau et de la com- membres du ski-club “afin de diversifier l’offre et attirer enco- re plus de skieurs, jeunes notam- ment.” Le “boarder-cross”, kesako ? C’est une épreuve inscrite depuis 2006 aux Jeux Olympiques d’hiver qui consiste à dévaler une piste semée d’obstacles (bosses, portes et virages rele- vés) le plus rapidement possible. Pour créer ce parcours - située sur la droite - du Chauffaud, il a fallu trouver un accord avec Pascal Chopard, propriétaire d’une partie du terrain : “Je le mission tourisme à la communauté de com- munes, il concrétise ce projet avec d’autres

remercie car sans lui, nous n’aurions pu mener ce projet dit Dominique Arnoux. Nous avons coupé 100 m 3 de bois pour fai- re cette piste qui ne dénature pas l’environnement.” Après la coupe des sapins, le terrassement de la piste a été réalisé grâce à l’appui d’une pel- Sanseigne). Et des skieurs com- me Marine Fornage, Julien Ger- mann, mon fils Sébastien ou l’entraîneur Michel Ory, sont venus apporter des conseils” rela- te le membre du ski-club. Pour accéder au “boarder-cross”, le casque sera obligatoire et les protections conseillées. Des filets de sécurité devraient être appo- sés. Des bosses, des woops , des tables, des virages relevés : le Chauffaud aura tous les attri- buts pour s’envoyer en l’air. leteuse. “Avant les tra- vaux, nous nous sommes concertés avec le dameur (Romuald

“Casque obligatoire.”

E.Ch.

Dominique et Sébastien Arnoux avec Romuald Sanseigne surplombent une partie du boarder-cross. Skieurs sujets au vertige s’abstenir.

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