La Presse Bisontine 172 - Janvier 2016

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr JANVIER 2016 N° 172

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À L’HEURE OÙ BESANÇON PERD SON STATUT DE CAPITALE JEAN-LOUIS FOUSSERET PASSE À L’OFFENSIVE Le maire de Besançon récemment nommé premier vice-président de la France Urbaine déploie sa stratégie pour sa ville. Il mise tout sur le développement économique.

L’ÉVÉNEMENT en p. 6 à 8

LE DOSSIER

SANTÉ

p. 20 à 24

p. 5

Maternités : la Polyclinique subit la concurrence de l’hôpital

Climat : Besançon et la Franche-Comté face au dérèglement

BESANÇON - CHATEAUFARINE - PONTARLIER

*Du 25/11/2015 jusqu’au 25/12/2015 - sur le moins cher, hors promos et prix nets

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@publipresse.fr

RETOUR SUR INFO

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La Presse Bisontine n° 172 - Janvier 2016

Passages Pasteur : 183 696 entrées après 13 jours d’ouverture

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de

Solutions Nul besoin de se rendre sur la banquise, dans les rues au brouillard perpétuel de Pékin ou sur un rivage du Bangladesh pour comprendre le sujet que la béné- fique médiatisation de la COP21 rend désormais populaire : le dérèglement cli- matique. La question est également sous nos yeux. Va-t-on encore skier dans une dizaine d’années seulement à Métabief où pourtant la collectivité a injecté ces dernières années des millions d’euros ? Les chiffres parlent plus que les mots : ici comme ailleurs, les températures moyennes grimpent insidieusement, à tel point que le climat de Besançon “des- cend” vers le Sud de 10 mètres par jour tout comme du point de vue de l’altitude, on “perd” 1 cm par jour, soit 40 m en dix ans seulement. Conséquence : une sta- tion de moyenne montagne comme on en trouve tant dans le Jura descendra inexorablement en dessous de l’altitude à partir de laquelle la neige pourra se maintenir. Et c’est tout une économie qui peut s’écrouler en deux ou trois décen- nies. Besançon qui est une ville connue et reconnue pour ses initiatives en matiè- re d’environnement aurait une immense carte à jouer dans le débat climatique qui secoue actuellement le monde. Copen- hague au Danemark a fait le pari de deve- nir la première capitale “décarbonée” du monde d’ici 2025, produisant plus d’énergie qu’elle n’en consommera. Pourquoi Besan- çon, qui se cherche un second souffle à l’heure où elle perd son statut de capita- le régionale, ne ferait-elle pas ce pari audacieux et si bénéfique au final pour son développement futur de devenir la première ville française à énergie positi- ve ? L’idée selon laquelle ce changement de paradigme n’induise que des contraintes est en train de changer et même si la COP21 se soldait par un échec, il y aura forcément un avant et un après. Les éco- logistes ont raison d’encourager toutes les initiatives qui permettront de sortir de l’impasse dans laquelle l’utilisation des énergies fossiles va précipiter le monde. Ils ont en revanche tort quand ils pro- meuvent une croissance négative. L’humanité est ainsi faite qu’elle cher- chera toujours la croissance et le progrès. Sur ce point, il est sain d’écouter une émi- nence comme Bertrand Piccard, notre voisin suisse qui explique à qui veut l’entendre que la transition vers les tech- nologies vertes du futur sera le meilleur facteur de croissance intelligente et de profit que l’on puisse trouver. Écologie et économie sont compatibles, encore faut- il jeter quelques-unes de ses certitudes à la casse. Plutôt que de ressasser tou- jours les conséquences du dérèglement climatique, abordons enfin les solutions qui existent bel et bien ! Jean-François Hauser Éditorial

l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

La F.N.A.C. s’installerait aux Galeries Lafayette en 2016

I nfo ou intox ? Cette fois-ci, on a envie d’y croire. Il semblerait que la F.N.A.C. envisage bien de s’installer au centre-vil- le de Besançon, dans les murs des Gale- ries Lafayette où se trouvait autrefois l’espace alimentation. La rumeur sur son arrivée pro- bable à cet endroit circule depuis plusieurs mois dans la Boucle. Il convient donc de rester prudent quant au développement pos- sible de l’enseigne culturelle. En revanche, ce qui est sûr, c’est qu’un fran- chisé est pressenti par la F.N.A.C. pour ins- taller un magasin à Besançon, aux Galeries Lafayette. Selon nos informations, le maire,

Jean-Louis Fousseret a reçu le porteur du projet. Mais pour l’instant, le dossier n’est pas encore finalisé. Le doute est donc enco- re permis. Attendons de voir ce qu’il advien- dra de cette affaire. Cela fait vingt ans que l’on parle de la venue de la F.N.A.C. en ville. Longtemps on nous a fait miroiter qu’elle ouvrirait dans les Pas- sages Pasteur, le nouveau poumon com- mercial du centre-ville dont elle devait être la locomotive. Niet ! On l’attend toujours. Espé- rons que cette fois-ci il ne s’agira pas d’un énième effet d’annonce et que si projet il y a, il se concrétisera rapidement.

De nombreux jeunes ont assisté à l’inauguration des Passages Pasteur où se produisait le groupe L.E.J.

qui peuvent s’installer ici” témoigne la direction de Klé- pierre. La cellule Mu3 (l’une des plus grandes) est actuel- lement occupée par une bou- tique éphémère d’artisanat indien, le Lotus vert. Concernant l’enseigne Ber- shka, elle ouvrira avant Noël promet le centre. Idem pour Carnet de Vol. Ils viendront s’ajouter aux Marionnaud, Kiko, H & M, Spartoo, Man- go, Monoprix… Jour de l’inauguration, près de 3 000 personnes - dont de nombreux jeunes - ont inves- ti le site. Une présence non pas pour écouter les discours d’inauguration mais pour assister au concert du grou- pe qui cartonne en ce moment : L.E.J., groupe com- posée de trois jeunes femmes. Face à l’impatience du jeune public, Jean-Louis Fousse- ret a passé son tour…Pas de discours. Il y avait finalement tant à dire et tant de monde à remercier après 19 années d’un long et fastidieux chan- tier. Les Passages Pasteur sont ouverts dimanche 13 et 20 décembre.

“C’ est un excellent démarrage.” Pré- sident du directoi- re du groupe Klépierre, Lau- rent Morel a officiellement inauguré le centre commer- cial des Passages Pasteur avec un certain optimisme. Depuis son ouverture jeudi 19 novembre, la galerie a comptabilisé 183 696 entrées à la date du 1er décembre, soit 13 jours ouvrables plus tard. Beaucoup de curiosité de la part de Bisontins et des Grands Bisontins, mais aus- si des achats comme le confir- me un vendeur dont l’enseigne occupe l’un des plus grands espaces. Le site de 15 000 m 2 n’est pas encore opérationnel à 100 %. Des cellules demeurent vides. Cela n’a échappé à person- ne au point que les plus mau- vaises langues voient dans les Passages Pasteur un centre Saint-Pierre bis. De quoi héris- ser les poils du leader en Euro- pe des centres commerciaux : “Les cellules vides seront rem- plies. Nous n’avons pas de crainte. Simplement, nous avons aussi des critères d’exigence sur les boutiques

La F.N.A.C. s’installerait dans les murs des Galeries Lafayette, où se trouvait autrefois l’espace alimentation.

L e conseil municipal de Besançon devait valider le 14 décembre le nombre d’ouvertures dominicales des com- merces. Avant la loi Macron, “le Code du Travail permettait à un Maire d’accorder jus- qu’à 5 dérogations annuelles pour les branches professionnelles comme le com- merce de détail, l’automobile, la bijouterie… Mais la Ville de Besançon avait pour pra- tique, jusqu’en 2014, de n’accorder que deux dérogations annuelles. “En 2014, il a été décidé de porter cette possibilité à 3 déro- gations du fait du contexte économique dif- ficile, puis à 5 dérogations en 2015 de maniè- re à ce que les enseignes bisontines bénéficient d’un traitement équitable au niveau de l’agglomération, les autres communes ayant accordé 5 dérogations” justifient les élus bisontins. La loi du 6 août 2015 pour la crois- sance, l’activité et l’égalité des chances éco- nomiques (la fameuse loi Macron) accorde désormais la possibilité aux maires d’autoriser les dérogations au repos dominical jusqu’à 12 fois par an. Après concertation avec les maires des autres communes de l’agglomération bisontine et consultation des organisations syndicales, le maire de Besançon a décidé de limiter à 5 déroga- tions annuelles les possibilités d’ouverture des commerces le dimanche pour les années 2016, 2017 et 2018. Ces ouvertures pour- raient être programmées pour les années 2016, 2017 et 2018 de la façon suivante pour les commerces de détail : le 1 er dimanche des soldes d’hiver, le 1 er dimanche des soldes d’été ainsi que les 3 dimanches précédant Noël. “Pour les autres branches profession- nelles, les dates seront définies conjointe- ment, dans la limite également de 5 déro- gations annuelles par branche” précisent les élus bisontins. Pas plus de 5 ouvertures dominicales pour les commerces bisontins. Commerce : Besançon vote pour 5 dimanches ouverts

est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : ÉricTOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-FrançoisHAUSER Directeur artistique : OlivierCHEVALIER Rédaction : ÉdouardChoulet,ThomasComte, Jean-FrançoisHauser. Co ntact publicitaire : FrançoisROUYER au0670109004 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Décembre 2015 Commission paritaire : 0220 I 80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, E.F.S., 13 ème R.G., S. Gheorghiu, Récidev.

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L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 172 - Janvier 2016

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MUSIQUE

Guillaume Aldebert “Maintenant, j’ai l’impression que chaque fois que je monte sur scène, je milite”

L a Presse Bisontine : Après le gros carton de l’album “Enfantillages 2”, on avait cru com- prendre que vous reviendriez à des albums “adultes”. Et quelques semaines avant les fêtes, on découvre ce nouvel opus d’Enfantillages, dédié à Noël. Pourquoi ? Guillaume Aldebert : “Enfantillages” a été une parenthèse ouverte en 2008 à une époque où j’avais envie d’explorer ce monde de l’enfance et d’y consacrer un album. Et fina- lement, cette parenthèse ne s’est pas vrai- ment refermée car c’est un univers dans lequel j’ai vraiment l’impression de m’être trouvé. Il y a tellement de choses à faire dans cet univers-là, et tellement de liber- té aussi dans la création.Tout cela ne signi- fie pas que j’abandonne l’écriture adulte, mais c’est très compliqué de mener deux répertoires en même temps. Sur le créneau adulte, j’ai plutôt envie de proposer d’écrire pour d’autres. L’aventure Enfantillages a pris des proportions que je n’attendais pas. L.P.B. : Et ce troisième volet spécial Noël. Comment est-il né ? G.A. : Il est parti d’un défi que je me suis lancé avec mes musiciens et ma maison de disques. Avant de faire un Enfantillages 3, qui est prévu pour 2017, je me suis dit que je ferais bien quelque chose autour de Noël. Comme ma tournée actuelle me prend beaucoup de temps et qu’on n’aurait pas le temps de faire une tournée spéciale Noël, nous avons décidé de créer cet album et d’intégrer quelques-unes de ces nouvelles créations dans la tournée actuelle. On ne voulait faire qu’un ou deux titres et fina- lement on s’est pris au jeu. J’ai commen- cé à écrire dans ce champ lexical assez par- ticulier et ça m’a bien branché. Au final, ça donne cet album avec 14 titres. Pour- tant, ce n’était pas un truc prémédité. L.P.B. :Vous avez souhaité faire passer quels mes- sages à travers le contenu de cet Enfantillages spé- cial Noël ? G.A. : Il ne s’agissait pas de faire quelque marquée par les attentats de novembre, il fait le point sur son actualité, ses projets et son état d’esprit. Le chanteur Guillaume Aldebert vient de sortir un album Enfantillages spécial Noël. En pleine tournée,

saire” permet notamment de recentrer un peu les choses. L.P.B. : Une fois de plus, on est surpris (en bien) de voir les “invités” qui ont accepté de chanter avec vous sur certaines chansons,comme Oldelaf,Michaël Gregorio et même Jean-Pierre Marielle ! Comment se retrouvent-ils sur l’album ? G.A. : Pour Jean-Pierre Marielle, ça relève d’un de mes fantasmes d’enfant : depuis toujours j’admire cet acteur. On l’a contac- té et une semaine après je me trouvais à côté de lui à lui donner la réplique. Tous les gens que j’invite sont des artistes que j’admire. J’écris les chansons et ensuite on voit quel artiste serait le mieux placé pour l’interpréter avec moi. Bien sûr, tout le monde ne peut pas donner suite. Je ne vise pas toutes les stars de la chanson mais tous les gens que j’aime. L.P.B. : La tournée Enfantillages 2 cartonne tou- jours ? G.A. : On dépasse les 250 dates et on sera à plus de 300 dates à la fin de la tournée en juin. L’album est disque de Platine avec plus de 100 000 exemplaires vendus et les salles sont remplies. L.P.B. : Presque sans pub ? Vous n’êtes pas vrai- ment dans le star-system ? G.A. : Le bouche à oreille fonctionne à mer- veille. Même si sur ce créneau qui reste une niche les médias n’accrochent pas for- cément, il y a une vraie “accroche” avec le public. J’en suis particulièrement heureux. L.P.B. : Les choses ont changé depuis les attentats du 13 novembre ? Vous les avez vécus comment en tant qu’artiste ? G.A. : C’est justement ce soir-là que sortait l’albumEnfantillages de Noël…Nous étions en concert à Épinay-sur-Seine, juste à côté du Stade de France de Saint-Denis. Dans l’euphorie de l’après-concert, on a tout de

Guillaume Aldebert poursuit sa tournée-marathon avec Enfantillages 2. Déjà plus de 250 dates à son actif.

Bio express Guillaume Aldebert est né à Paris le 7 juillet 1973. Très vite, ses parents déménagent à Besançon où il passera sa scolarité. Premier album en 1999 “Plateau télé En 2003, deuxième album “Sur place ou à emporter”. Lauréat du Trophée Radio France de la chanson française. En 2004, troisième album “L’Année du singe” En 2008, il sort Enfantillages, un album pour enfants et grands enfants auquel participent plusieurs artistes En 2013, il sort l’album Enfantillages 2 Novembre 2015 : Enfantillages de Noël (Warner)

suite senti quelque chose de bizarre dans l’air. Les gens sont partis plus vite, collés à leur portable. Et dans le bus en rentrant sur Besançon, on s’est rendu compte de l’ampleur de ce qui se passait. Le péri- phérique était rempli de voitures de poli- ce et de camions de pompiers. En plus, des gens qu’on connaissait étaient au Bata- clan. Ils en sont heureusement sortis indemnes. L.P.B. : Comment avez-vous réagi face à ces évé- nements ? G.A. : En tant qu’artiste, je me suis aussi directement visé, comme si j’étais un peu victime, en relativisant bien sûr. Cet évé- nement a touché l’équipe au plus profond de nous, comme si des membres de notre famille avaient été concernés. On s’attaque à la fête, à la création, à la joie, à toutes nos valeurs républicaines. J’ai presque envie de dire que c’était quasiment pire que les attentas de Charlie Hebdo. Main- tenant, j’ai l’impression que chaque fois que je monte sur scène, je milite. Pourtant, je ne suis pas vraiment catalogué comme un chanteur engagé. Mais la musique, c’est toute ma vie, et ils s’en sont pris à tout ça. Depuis les attentats, je fais quelques clins d’œil dans certaines des chansons. On a envie de continuer à rêver, c’est le plus important. L.P.B. : Vous êtes papa du petit Charly (2 ans et demi). Quand on est père, on se sent encore plus impliqué par cette actualité ? G.A. : On est quasiment tous papas dans l’équipe. Sur les dix, huit sont pères. Com- ment expliquer tout ça à nos enfants sans les effrayer pour autant, ce n’est pas évi- dent. C’est étrange, avec cet état d’urgence,

de voir des militaires par- tout et autour des salles de concert notamment. Mais il faut continuer à faire son métier comme avant. Et la vie continue. L.P.B. : Quand vous reverra-t-on à Besançon ?

G.A. : J’aimerais revenir avec un nouveau spectacle d’ici la fin de l’année 2016. On a un projet en construction qui serait de faire un spectacle Enfantillages avec un grand orchestre symphonique, un peu avant Noël. Une nou- velle forme de spectacle qui soit en même temps très ludique et qui mêle le côté symphonique. L.P.B. : D’autres projets sur le feu ? G.A. : Eh bien un Enfantillages 3 qui est déjà dans les tuyaux. J’ai déjà 5 ou 6 maquettes de titres sur mon ordinateur. L.P.B. : Toujours aussi inspiré et motivé. Aucun essoufflement ou aucune lassitude ? G.A. : C’est tout le contraire ! Je vais être à nouveau papa d’un deuxième petit garçon en février…Cette nouvelle me booste énor- mément pour créer. Ce créneau du jeune public laisse une telle liberté dans le pro- pos et dans l’inspiration ! L.P.B. : Guillaume Aldebert est le nouvel Henri Dès ? G.A. : Pour moi, c’est flatteur parce que c’est quelqu’un que j’admire beaucoup, même si on ne fait pas la même chose. J’aimerais d’ailleurs l’inviter sur un prochain album. Propos recueillis par J.-F.H. “Je vais être à nouveau papa.”

chose du genre “Aldebert chante Noël”. L’idée était de parler de cette période de fêtes qui peut être excitan- te pour beaucoup, mais qui pour d’autres peut être sour- ce d’angoisse ou de fort contraste social. Il s’agissait de trouver des angles assez originaux, sans pour autant plomber les fêtes…On rigo- le un peu de tous les clichés qui circulent autour de Noël, ce côté, comme Nouvel an, un peu fête obligatoire. Il y a même une chanson anti- Noël ! Mais derrière tout cela, il y aussi une réflexion autour de la question “qu’est-ce qui rend vraiment heureux” ? Voir nos enfants avec des montagnes de cadeaux autour d’eux, ou autre cho- se ? La chanson “Le néces-

“L’aventure a pris des proportions que je n’attendais pas.”

BESANÇON

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La maternité de la Polyclinique concurrencée par celle du C.H.R.U. SANTÉ De 10 à 15 % de baisse

nité de 600 000 euros ! “ On réflé- chit actuellement à ajuster le service car il est un peu surdi- mensionné par rapport au nombre d’accouchements que nous prenons en charge. On sait que nous avons une belle mater- nité, mais c’est très difficile de lutter contre la nouveauté qu’apporte la maternité du C.H.R.U. Il n’y a rien de catas- trophique, mais il faut être vigi- lant” indique la Polyclinique de Franche-Comté. L’établissement compte 190 lits et places dont une quarantaine à la maternité. Ce n’est pas le premier service de la P.F.C. qui a fait de la chirurgie son axe fort. Il est néanmoins probable que l’établissement privé finis- se par supprimer des lits à la maternité pour ne pas aggra- ver les déficits. T.C.

Face à la concurrence de la nouvelle maternité de l’hôpital Minjoz, la Polyclinique de Franche-Comté envisage de redimensionner la sien- ne qui enregistre une baisse notable du nombre d’accouchements.

D epuis qu’elle a ouvert ses portes en octobre 2012, la nou- velle maternité du C.H.R.U. de Besançon enregistre une nette augmen- tation du nombre de naissances. Les futures mamans sont de plus en plus nombreuses à venir accoucher dans cet établisse- ment neuf, de 41 lits, qui ne com- prend que des chambres indi- viduelles (sauf une de deux lits). Outre la question du confort, la maternité de l’hôpital Minjoz est aussi la seule de niveau 3 de la région. Cela signifie qu’elle dispose d’un service d’obstétrique et des unités de néonatalogie et de réanimation néonatale.Toutes les compétences médicales sont donc réunies pour prendre en charge les grossesses à risque. Ces éléments renforcent l’attractivité de la maternité qui souffrait d’un déficit d’image lorsqu’elle était dans les locaux vétustes de l’hôpital Saint- Jacques au centre-ville de Besan- çon. Résultat, son activité est

Jacques.Aujourd’hui, le rapport de force entre les deux établis- sements, l’un public, l’autre pri- vé, s’est inversé. La P.F.C. qui appartient à la Mutualité Fran- çaise Doubs assiste à un déclin des accouchements. Selon nos informations, le nombre de nais- sances sera probablement infé- rieur à 1 800 en 2015, alors que la moyenne se situait autour de 2 000 sur les cinq dernières années, sachant qu’au plus haut de son activité la maternité de la P.F.C. en a enregistré 2 300 ! Outre l’érosion naturelle du nombre de naissances, c’est bien la concurrence du C.H.U. qui est la cause principale de cette bais- se qui ne cesse de s’accentuer depuis trois ans. Ce constat obli- ge aujourd’hui la Polyclinique à trouver des solutions à une situation qui se traduit par des pertes financières pour l’établissement privé à qui un accouchement rapporte 3 000 euros. Une diminution de 200 accouchements correspond donc à un déficit pour la mater-

passée de 2 234 naissances en 2012, l’année du déménagement, à 2 499 en 2013, et 2 678 en 2014. Le bilan 2015 devrait être encore meilleur, puisqu’au mois de novembre elle avait déjà enre- gistré 2 593 naissances, soit 143 de plus que l’année précédente à la même période. La montée en puissance de la maternité de l’hôpital n’est pas

sans conséquen- ce pour la mater- nité voisine de la Polyclinique de Franche-Comté qui subit une situation de concurrence, après avoir été longtemps une référence. Les futures mamans y préféraient notamment les conditions de confort que ne leur offrait pas “La mère et l’enfant” à Saint-

“Difficile de lutter contre la nouveauté.”

La perte de 200 accouchements

correspond à un manque à gagner de 600 000 euros pour la Polyclinique de Franche-Comté.

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L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n° 172 - Janvier 2016

ÉCONOMIE : JEAN-LOUIS FOUSSERET PASSE

Au moment où Besançon perd son statut de capitale régionale au profit de Dijon, le maire Jean- Louis Fousse- ret fait du développe- ment écono- mique le prin- cipal objectif de son dernier tant que pre- mier vice-pré- sident de l’as- sociation nationale Fran- ce Urbaine n’est pas étrangère à ces ambitions. mandat. Sa nomination récente en

Besançon est-elle vraiment “Business friendly” ? Économie L’attractivité en question Le magazine L’Expansion place la capitale comtoise à la première place des villes de 100 000 à 200 000 habitants les plus favorables aux entreprises.

ici la qualité de la rigueur que l’on retrou- ve en Suisse, avec qui nous partageons des savoir-faire communs et la proximi- té de la capitale. Il y a encore des choses à construire autour de l’horlogerie notam- ment mais cela peut prendre du temps” analyse cet autre grand patron de la cou- ronne bisontine. Les études nationales ne sont pas for- cément sur la même longueur d’onde que les acteurs bisontins. À en croire le cabinet Global Conseil Corporate qui a mené une étude récente sur les capitales de région, “parmi les grandes villes les moins attractives, figure la quasi-tota- lité des anciennes capitales de région : Limoges, Châlons-en-Champagne, Caen, Besançon,Amiens, Metz, Poitiers et Cler- mont-Ferrand. Pour toutes ces villes, la situation est sensiblement identique : d’année en année, les actifs partent et les emplois baissent. Les cadres et profes- sions intermédiaires sont sous-repré- sentés. Les entreprises ne s’implantent plus. Jusqu’à présent, il leur restait la fonction publique pour faire tourner l’éco- nomie locale. Mais avec la perte du sta- tut de capitale, le cercle vicieux risque de se boucler définitivement” prédit le cabinet d’études dans un tableau bien sombre. La réalité est sans doute entre les deux. J.-F.H.

B esançon en tête d’un classe- ment ! De quoi clouer le bec aux éternels râleurs qui pen- sent que leur ville est la der- nière de la classe en matière économique, notamment à la traîne de la voisine Dijon. Première sur 46 villes françaises de cette catégorie de popula- tion. Sur les trois critères de sélection, elle arrive 1 ère en terme de formation (nombre d’étudiants, de formations pro- posées, de grandes écoles…), 2 ème pour son écosystème ( clusters , incubateurs, pôles de compétitivité, technopoles, pépi- nières d’entreprises…) et 17 ème pour ses infrastructures. Besançon recueille donc la meilleure moyenne. Le magazine éco- nomique rappelle que “l’agglomération compte 710 hectares d’espaces d’activi- tés accueillant 10 200 entreprises.” C’est l’atout majeur sur lequel compte Besan- çon à l’heure où la ville s’apprête à perdre son statut de capitale régionale. “Ce clas- sement est une belle récompense pour Besançon et le Grand Besançon qui, depuis plus de 20 ans développent une politique volontariste en faveur de l’at- tractivité et de la mise en valeur de leur territoire” se félicite le maire Jean-Louis Fousseret qui répète à l’envi que le déve-

trielle de Besançon (R. Bourgeois, 450 salariés). Le patron bisontin met toute- fois un petit bémol : “Besançon souffre depuis 40 ans et souffrira encore hélas de l’affaire Lip. Pour son image et les investisseurs, ça reste catastrophique même si ça s’estompe au fil des ans. Deuxième bémol : comment se dire attrac- tive quand on a encore une telle horreur à l’une de ses entrées de ville ?” poursuit- il en évoquant la friche Rhodia. Pour que Besançon se démarque vrai- ment, il faudrait sans doute qu’elle s’ap- puie aussi sur ses différences, notam- ment l’étiquette de ville verte qui la distingue de bien d’autres villes de sa catégorie. Spécialisée dans l’électromo- bilité, la société Bourgeois a son mot à dire : “Besançon aurait vraiment une carte à jouer sur le plan national en deve- nant moteur dans le développement des bornes de recharge des voitures élec- triques. Voilà une belle manière de prendre de l’avance. Besançon aurait un vrai coup à jouer sur ces technologies propres” plai- de Olivier Bourgeois, directeur général de R. Bourgeois. “La position de Besançon est intéressante à plusieurs titres car nous sommes à mi- chemin entre Paris et la Suisse. On allie

loppement économique est son vrai dada (voir l’interview ci-contre). Une postu- re ? Pas seulement. Outre ses activités de prospection, le maire rencontre régu- lièrement des chefs d’entreprises auprès de qui il vient tâter le pouls de l’écono- mie. Le 27 novembre dernier, loin des caméras, il organisait à nouveau un dîner avec cinq industriels locaux, les patrons de Camelin, Simonin, Scoder, Bourgeois et Métalis.

Les acteurs écono- miques sont-ils du même avis que le magazine L’Expan- sion ? “En ce qui nous concerne, chacun dans nos rôles respectifs, nous nous sommes tou- jours appréciés avec beaucoup de considé- ration réciproque. Le maire de Besançon a toujours su nous écou- ter quand nous avions des projets de déve- loppement” résume Raymond Bourgeois, le P.D.G. de la princi- pale entreprise indus-

“Besançon souffre encore hélas de l’affaire Lip.”

Comme le confirment certains patrons bisontins, le maire estime aussi que la Suisse sera un vrai atout pour Besançon.

La Presse Bisontine n° 172 - Janvier 2016

7 À L’OFFENSIVE “Mon obsession de chaque matin, c’est la création d’emplois” Interview Jean-Louis Fousseret

encore d’inaugurer un centre de formation des professionnels de santé qui accueillera 800 per- sonnes, on aura dans quelque temps un pôleViotte dans lequel travailleront des centaines de fonctionnaires de l’État. On a encore plein de projet pour cet- te ville. Peut-on sincèrement affirmer que cette ville décline depuis quelques années ?! Sur le plan du développement éco- nomique, j’ai encore reçu récem- ment trois nouvelles entreprises suisses dans le domaine du luxe qui souhaitent s’implanter sur Témis.Mon obsession de chaque matin, c’est la création d’em- plois. L.P.B. : Finie la guéguerre Besançon- Dijon ? J.-L.F. : Il faut aussi arrêter avec cette idée de guerre permanen- te. Dijon a ses atouts,indéniables, mais elle n’aura jamais 240 km de frontière avec la Suisse. Cet atout-là, c’est la Franche-Com- té qui l’apporte et Besançon est la tête de pont de ces relations transfrontalières. La création prochaine du Pôle métropolitain Besançon-Dijon est encore un exemple de ce que l’on veut pour nos deux villes (voir l’article en page suivante). Besançon conti- nuera à se développer mais il ne pourra pas le faire seul dans le cadre des grandes régions. Il le fera en lien avec Dijon,mais aus- si Montbéliard et Belfort. L.P.B. : Besançon soutient d’ailleurs l’installation du pavillon français de l’expo universelle de Milan à Dijon sur le site de la future cité de la gastro- nomie ? J.-L.F. : Ce pavillon représente la haute technicité des Francs- Comtois et la Franche-Comté dans ce qu’elle a de plus inno- vant. Voir cette Franche-Com- té innovante abriter la gastro- nomie dijonnaise est une belle image. Je préfère que ce pavillon aille à Dijon plutôt qu’à l’autre bout de la France ou de l’Euro- pe. L.P.B. : Vous voulez laisser les clés de la ville à votre successeur en 2020 avec quel bilan ? J.-L.F. : Je serai opérationnel jus- qu’en mars 2020, jusqu’au bout et je n’ai surtout pas l’intention de lever le pied. Au contraire, j’ai plutôt tendance à accélérer tous azimuts et à appuyer enco- re plus sur le champignon d’ici 2020. L.P.B. : Qui voyez-vous pour vous suc- céder ? J.-L.F. : Je soutiendrai celui ou celle qui d’ici là aura démontré qu’il est le meilleur pour cette ville. Il y a actuellement je pen- se trois ou quatre personnes qui sont en capacité. L.P.B. : Parmi elles, Éric Alauzet, Bar- bara Romagnan… ? J.-L.F. : Le premier en parle beau- coup…Une chose est sûre, c’est que la seconde n’aura pas mon soutien. Propos recueillis par J.-F.H.

re se doit d’être présent dans sa ville mais il doit être aussi dans les réseaux nationaux.Carmême si la France est décentralisée, beaucoup de choses se passent encore à Paris, c’est ainsi. Le rôle de cette association dont je suis vice-président est claire- ment de faire du lobbying auprès des pouvoirs publics. n matière de développement économique, tout part des villes. C’est là qu’il y a les universités,les chercheurs, les hôpitaux, etc. Ensuite, ce développement rayonne dans tout le territoire. Je suis claire- ment là à travers cette associa- tion pour créer de la valeur ajou- tée pour ensuite développer l’emploi à Besançon et autour. C’est comme cela qu’ici, on a su recréer après la crise de l’hor- logerie et à partir de nos labo- ratoires, de nos écoles d’ingé- nieurs, du site Lip, une nouvelle industrie dans les microtech- niques, puis dans le luxe, puis dans les nanotechnologies. On a recréé ainsi tout un écosystè- me. Au sein de l’association des grandes villes, j’avais déjà fait en sorte de convaincre mes col- lègues élus que les villes qui comme Besançon perdraient leur statut de capitale régionale puis- sent devenir des communautés urbaines, dotées de plus de moyens financiers par l’État. t je compte bien faire avancer cet- te idée pour l’agglomération bisontine. Nous allons travailler sur ce sujet. L.P.B. : Vous endossez le rôle de V.R.P. pour Besançon en fait ? J.-L.F. : Oui, j’assume complète- ment cette fonction. travers l’as- sociation FranceUrbaine, je veux être dans le débat, peser auprès des ministres sur les prises de décision,échanger les expériences avec les maires des autres grandes métropoles. L.P.B. : C’est ce que vous avez fait mi- novembre quand vous êtes allés en Chine avec une délégation de France Urbaine ? J.-L.F. : Je suis allé échanger avec les grands groupes français pré- sents là-bas, parler notamment du numérique. J’ai parlé au patron de Schneider Electric, à celui d’Alstom. C’est là aussi que j’ai discuté avec un de ces grands patrons de l’éventuelle instal- lation prochaine à Besançon d’une grande surface spéciali- sée qui manque à notre ville. Je ne peux pas en dire plus pour l’instant… C’est l’addition de toutes ces rencontres qui per- met d’avoir un réseau national de chefs d’entreprises dont j’ai aujourd’hui le “06” comme on dit. e développement économique reste ma passion et l’objectif essentiel de tous mes combats. Je veux que Besançon garde son statut. L.P.B. : Besançon ne deviendra donc pas la sous-préfecture de Dijon ? J.-L.F. : Il faut que l’opposition arrête d’employer ce genre d’ex- pression qui n’a aucun sens. Je le répète : l’objectif essentiel de tousmes combats est que Besan- çon garde son statut. On vient

La Presse Bisontine a rencontré un maire de Besançon particulièrement pugnace en cette fin d’année. Pas prêt à lâcher un pouce de terrain sur le domaine qu’il affectionne le plus, le développement économique. J.-L.F. sort les griffes.

L a Presse Bisontine :Avant de parler de vos ambitions et de vos nouvelles fonctions natio- nales au sein de l’associa- tion France Urbaine, impossible de ne pas évoquer l’actualité dramatique récente. Comment jugez-vous la posi- tion de la députée Barbara Romagnan qui a voté contre la prolongation de l’état d’urgence en France ? Jean-Louis Fousseret : Elle a eu une attitude inacceptable. À un moment où l’unité nationale est plus que nécessaire, on se doit de donner à la police et à la jus- tice de notre pays les moyens de faire leur travail. Le fait de vou- loir arrêter des terroristes, ce n’est pas remettre en cause les libertés dans ce pays. Justement, l’état d’urgence est là pour arrê- ter des criminels qui entendent restreindre nos libertés. Je ne comprends pas l’attitude de Bar- bara Romagnan que je juge irres- ponsable. L.P.B. : Vous pensez qu’elle devrait démissionner ? J.-L.F. : C’est à elle de décider, je n’ai aucun conseil à lui donner. Elle a été élue sur des valeurs et un programme du président de la République et depuis, elle ne fait que de l’opposition qua- si-systématique. Ce n’est pas une bonne chose. L’ensemble de l’Assemblée Nationale, droite et gauche confondues, avait voté cet état d’urgence pour juste- ment préserver nos libertés, on ne peut pas s’opposer à cela.C’est incompréhensible. L.P.B. :Autre sujet chaud : l’armement des polices municipales. Vous restez fermement opposé à cette mesure que réclame pourtant à cor et à cri votre propre police municipale. Pourquoi camper sur cette position ? J.-L.F. : Lamise à disposition pos- sible d’armes puisées dans le stock de la Police nationale n’est pas nouveau, ça date du début de l’année. Le problème n’est pas là. J’invite d’ailleurs ceux qui s’étonnent de ma position à écouter ce que dit le député de droite DamienMeslot à ce sujet, il n’y est pas non plus favorable. Imaginons qu’il y ait eu un poli- cier municipal armé devant le Bataclan le 13 novembre der- nier, qu’aurait-il pu faire de plus face à des terroristes armés de kalachnikov ? Sur cette ques- tion, il faut vraiment garder son sang-froid, ne pas réagir sur des pulsions. Il faut simplement don- ner à la Police nationale les moyens de faire son travail, en renforçant ses effectifs et son armement. La Police nationale est entraînée et formée pour cela. Qu’est-ce qu’un policier muni-

cipal pourrait faire avec une arme avec laquelle il s’entraî- nerait deux fois dans l’année face à des hommes lourdement armés ? Je n’ai pas à faire payer au contribuable bisontin les carences du précédent gouver- nement qui avait supprimé 15 000 postes. François Hollan- de a dit qu’il allait recréer 10 000 postes, ce qui permettra quasi- ment de revenir à la situation précédente. L.P.B. : Alors pourquoi les policiers municipaux insistent-ils tant sur ce point et pourquoi ont-ils voté une grè- ve reconductible durant tout le mois de décembre ? J.-L.F. : C’est un seul syndicat qui a appelé à cette grève. Les poli- ciers municipaux seront équi- pés d’un taser, une arme de dis- suasion qui permet de neutraliser sans tuer. C’est la réponse adap- tée. Je veux que ma police muni- cipale protège la population dans le cadre de ses missions de poli- ce municipale. On constate aus- si qu’avec les attentats, comme celui de Charlie Hebdo en jan- vier, être en uniforme et armé peut hélas contribuer aussi à désigner le policier comme une victime. La réponse à Besançon, c’est le recrutement de 26 agents, le renforcement de la vidéo-pro- tection et le renforcement des moyens matériels. L.P.B. : Insuffisant selon votre opposi- tion ! J.-L.F. : L’opposition municipale est en train de surfer sur la peur des citoyens, ce n’est pas correct non plus. Sur la question de la sécurité, on ne peut en aucun cas dire qu’on est laxiste et qu’on ne fait rien. Je crois que les gens en ont plus qu’assez de ces débats stériles gauche-droite. De mon côté, je suis calme, serein, j’ai ma ligne et je la tiendrai jus- qu’enmars 2020. t quand on fera

le bilan de ce qui a été fait, là on pourra juger. Calme, serein… et tou- jours ambitieux pour Besançon ? Est-ce la raison pour laquelle vous avez souhaité et obtenu le poste de vice-président de France Urbaine, l’association qui regroupe les élus des grandes villes et des communau- tés urbaines fran- çaises ? J.-L.F. : Un mai- L.P.B. :

“Je n’ai surtout pas l’intention

de lever le pied.”

Développement L’ÉVÉNEMENT 8

La Presse Bisontine n° 172 - Janvier 2016

Un Pôle métropolitain

Besançon et Dijon, mêmes combats Plutôt que de se tirer dans les pattes, les deux villes vont se réunir au sein d’un nouveau Pôle métropolitain qui sera créé au cours du premier semestre 2016. Avec Jean-Louis Fousseret comme président ?…

Jean-Louis Fousseret et François Rebsamen ont symboli- quement scellé leur rapproche- ment le 26 novembre dans un train reliant Besançon à Dijon.

U ne opération de communica- tion comme les politiques les affectionnent.Jean-Louis Fous- seret et François Rebsamen, lemaire deDijon,ont pris place ensemble dans un T.E.R. qui reliait Besançon et Dijon jeudi 26 novembre dernier. La presse était convoquée au grand large. Scoops et révélations en vue ? Pas vrai- ment. Il s’agissait de confirmer (l’annonce avait déjà été éventée de part et d’autre) la création prochaine d’un Pôle métro- politain entre les deux actuelles capi- tales régionales. Pas une collectivité de plus, mais seulement un syndicat mix- te qui regroupera les deux aggloméra- tions Ce futur pôle, qui sera doté d’un petit budget annuel de 67 000 euros, sera destiné à favoriser la coopération entre les deux voisines. La création de ces pôles métropolitains a été rendue possible par une loi du 16 décembre 2010.

L’annonce de cette création vient contre- carrer les tentations d’opposer les deux grandes villes à l’heure oùDijon devient capitale de la nouvelle région Bour- gogne-Franche-Comté. “Il était temps demontrer ensemble comment nous pen-

protagonistes que François Rebsamen, pour apaiser Jean-Louis Fousseret pour lequel la question du siège de l’I.N.S.E.E. désigné à Dijon lui est restée “en tra- vers de la gorge” comme il le dit lui- même,préfère désormais parler de “gran- de capitale interrégionale Besançon-Dijon.” Officiellement, les bans du mariage entre les deux villes sont publiés. En coulisses, la compéti- tion demeurera toujours entre les deux “sœurs” pour attirer les entreprises. Rien de plus normal après tout. La présidence de ce futur pôle devrait être “tournante”. Jean-Louis Fousseret pourrait être son premier président. J.-F.H.

sons que demain Besan- çon et Dijon seront les moteurs de cette nouvel- le grande région” justi- fie Jean-Louis Fousse- ret. Avec près de 500 000 habitants, les agglomé- rations bisontines et dijonnaises représentent 20 % de la population globale des deux régions réunies en une seule. “Cette colonne vertébra- le que représente ce Pôle métropolitain permettra à nos deux aggloméra-

tions de porter ensemble les grands pro- jets de demain” renchérit François Reb- samen. En l’absence de ce pôle, les deux partenaires estiment que le risque est réel de voir les villes périphériques être attirées par d’autres régions : Belfort vers l’Alsace, Sens vers Paris ou enco- re Mâcon vers Lyon. Pour Jean-Louis Fousseret, ce pôle qui sera officielle- ment créé “avant la fin du premier semestre 2016” doit clairement servir à “faire des opérations de lobbying .” Parmi les projets concrets de ce futur pôle figure notamment l’amélioration de la desserte ferroviaire. Les deux maires et présidents d’agglomérations souhaitent “renforcer la desserte, les

cadencements et améliorer les temps de parcours entre Besançon et Dijon.” Dans cette optique, lemaire de Besançon sou- haite soutenir l’initiative engagée par Marie-Guite Dufay pour pouvoir utili- ser les T.G.V. Besançon-Dijon avec un ticket deT.E.R.Autre projet évoqué : le prolongement de la fibre optique bison- tine jusqu’à Dijon via le réseauA.P.R.R. longeant les autoroutes. La création d’un cluster santé entre les deuxmétro- poles est également à l’ordre du jour. Le maire de Dijon évoque même, en ne plaisantant qu’à moitié, “la création d’un grand club de foot entre les deux villes.” L’entente semble telle entre les deux

Utiliser les T.G.V.

Besançon- Dijon avec un ticket de T.E.R.

Besançon Avancer avec des partenaires suisses Jean-Louis Fousseret veut renforcer la coopération transfrontalière

Créations Une quarantaine d’implantations par an Sur le territoire de la C.A.G.B., 150 projets d’entreprises ont été concrétisés sur les quatre dernières années. Avec Témis comme vitrine.

On ne connaît pas encore le contenu du G.L.C.T. auquel réfléchit Jean- Louis Fousseret, ni les actions qu’il pourrait mener ou quels partenaires français et suisses y seraient asso- ciés. Le maire veut pour l’instant res- ter discret sur ce dossier qui est à l’état embryonnaire. En revanche, il est clair sur ses ambitions. “Je vais prendre la tête d’un G.L.C.T. Je sou- haite que Besançon soit la tête des relations franco-suisses pour former, avec Dijon, un pôle métropolitain transfrontalier” dit-il. Le projet serait donc coordonné en accord avec la nou- velle capitale régionale côté France. Pour la Suisse, des villes comme Neu- châtel, La Chaux-de-Fonds et Le Locle seraient invitées à participer au Grou- pement local de coopération trans- frontalière. Lausanne devrait être également sollicitée.

Le maire de Besançon travaille à la création d’un Groupement Local de Coopération Transfrontalière (G.L.C.T.). Ce projet ambitieux qui consiste à réunir des villes françaises et suisses autour d’actions communes donnerait à l’ancienne capitale régionale comtoise une dynamique nouvelle.

T ous les ans, le service “éco- nomie” de l’Agglomération de Besançon détecte une bon- ne centaine de projets d’implantations d’entreprises et en concrétise de plus en plus. En 2011, pas moins de 183 projets avaient été détectés, 27 “seu- lement” ont abouti. Le ratio fut meilleur en 2012 avec 37 concréti- sations sur les 120 projets détectés. Un peu mieux encore en 2013 avec 44 concrétisations sur les 122 projets détectés. En 2014, 103 projets d’installations ont été étudiés, avec un taux de concrétisation de quasi- ment un sur deux : 42 installations. Le technopôle Témis, devenu vitrine du Grand Besançon, qui avait eu du mal à démarrer, poursuit son “rem- plissage”. Plus de 130 entreprises y sont désormais implantées. Les der-

nières nouveautés. - Dernières implantations sur Témis : Ixblue (ex-Photline), T.I.M.M. : Hip- test, 3S (deux entreprises issues de feu Smartesting), C.M. Drones, M.C. Robotics. - Les opérations immobilières en cours : Trigone en zone de service à côté de l’hôtel All Suite (2 000 m 2 déjà commercialisés dont siège social de E.C.L.) A venir :Microtech 2 (2 500 m 2 utiles de tertiaire scientifique et indus- triel) + Village d’entreprises (2 x 1 000 m 2 divisible à partir de 75 m 2 ) - Sur Temis Santé : un nouveau res- to U du C.R.O.U.S., l’entreprise P.C. Bio (mise en service en cours), une salle de bio production de l’E.F.S., un laboratoire de cytopathologie dans Bioparc-tranche 2 livrée en décembre dernier.

À Besançon, dans les milieux économiques, politiques, uni- versitaires, beaucoup sont convaincus que l’ancienne capitale régionale de Franche-Com- té a intérêt à tisser des liens avec la Suisse. Elle partage sans doute plus de points de commun avec les can- tons de Neuchâtel et de Vaud qu’avec Dijon, ne serait-ce que sur la ques- tion du savoir-faire horloger et des microtechniques. Le maire, Jean-Louis Fousseret, n’ignore pas la piste de la coopéra- tion transfrontalière. Au contraire, il est persuadé qu’elle est porteuse d’une dynamique nouvelle pour sa ville. Il semble décidé à vouloir donner plus de consistance aux liens qui existent

co-valdo-genevois qui réunit notam- ment la Région Rhône-Alpes, le Conseil départemental de Haute-Savoie, le Conseil départemental de l’Ain, la Ville de Genève et son canton. Ce G.L.C.T. du Grand Genève a pour rôle de “gérer les dossiers transfrontaliers dans trois grands domaines : la mobi- lité, l’aménagement et l’environnement. Il doit aussi réaliser, organiser et gérer le lancement des études nécessaires à la réalisation du Projet d’agglomération franco-valdo-genevois” mentionne le G.L.C.T. du Grand Genève.

déjà entre Besançon et la Suisse (N.D.L.R. : elle est jumelée avec Neuchâtel). Monsieur Fousseret tra- vaille actuellement à la création d’un Groupement Local de Coopération Transfrontalière. Les G.L.C.T. sont des entités juridiques qui permettent à une association de col- lectivités entre autres d’accomplir des projets et des activités transfronta- lières présentant un inté- rêt commun. C’est dans cet esprit qu’a été créé en 2013 le Grou- pement Local de Coopéra- tionTransfrontalière fran-

“Je vais prendre la tête d’un G.L.C.T.”

Genève a été le premier G.L.C.T. franco-suisse. Suivra bientôt Besançon-Neuchâtel.

La zone Témis héberge désormais 130 raisons sociales différentes.

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