Journal C'est à Dire 135 - Septembre 2008

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Charquemont B.H. cadrans se relève doucement de son sinistre La reprise complète de l’activité devrait être effective fin septembre pour la société horlogè- re victime d’un incendie le 11 juillet. Les dégâts sont évalués à près de 6 millions d’euros.

L e 11 juillet 2008 restera une date maudite pour l’entreprise B.H. de Charquemont (groupe I.M.I.), spécialisée dans la fabrication de cadrans pour l’horlogerie. À 17 heures ce jour-là, la petite pompe de graissage d’une machine prend feu suite à un court-circuit. Rapidement, le feu progresse par le câble électrique, détruit la machine et se propage sur les machines voisines. Dans l’atelier où sont alignées les machines à commandes numériques, la tempéra- ture atteint rapidement les 1 000 °C. Si de l’extérieur du bâtiment les conséquences de ce sinistre ne parais- saient pas catastrophiques, le bilan matériel s’avère particulièrement lourd. Car en plus des machines, tout le stock de cadrans et les matières premières ont été pollués par la cha- leur ou les vapeurs de chlore qui se sont dégagées. La factu- re évaluée par la direction est très lourde : “Entre 5 et 6 mil- lions d’euros” estime Christian Juif, le président de B.H. cadrans. L’incendie n’a épargné que la partie amont de la production. Bien sûr, les assurances couvrent les conséquences de cet incen- die, mais cet épisode estival a lourdement déréglé la bonne marche de l’entreprise. Sur le plan du personnel d’abord - B.H. compte 70 salariés -, il n’y a pas eu de chômage technique. “La procédure est trop

compliquée et les salariés auraient été pénalisés financièrement. Nous avons préféré nous organiser autrement et une partie des heures perdues sera rattrapée, notamment quelques samedis. Je pense que d’ici fin septembre, l’activité sera stabilisée” ajoute le dirigeant. Pour pouvoir reprendre la production, l’ensemble des activités de finition a été transféré dans un bâti- ment voisin. “Je tiens à souligner l’aide remarquable que nous ont apporté les entreprises artisanales locales pendant l’été.” Le personnel a également mis la main à la pâte pour effacer aumieux les stigmates de l’incendie et “des entreprises du plateau de Maîche nous ont même prêté des machines.” Le travail a pu reprendre progressive- ment, le retour à la normale doit s’opérer la deuxième quin- zaine de septembre. “On doit repartir de zéro” déplore M. Juif. Les conséquences se font aussi sentir auprès des clients, suisses pour la plupart. “Ils comprennent la situation mais elles les pénalisent fortement” reconnaît M. Juif. Les livraisons seront reportées “de 2 à 4 mois” , ce qui est loin d’être anodin. Cer- taines font avec, d’autres ont tenté de trouver une solution pro- visoire auprès d’autres fournisseurs. L’essentiel aujourd’hui pour B.H. est de conserver la confiance de la totalité de ses clients. “C’est maintenant à nous de sécuriser le moyen et le long terme” conclut le patron de B.H. qui table sur un retour à la normale pour les livraisons, d’ici novembre prochain. J.-F.H.

Les livraisons retardées de 2 à 4 mois.

Les dégâts ont été plus importants que prévu, notam- ment à cause des émanations de chlore qui ont rendu impropres à la vente les produits finis et même les stocks de matières premières.

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