Liver Bergerac Terre de passions

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Le Payral Château

Bio et fer de l’être

Converti à l’agriculture biologique au terme d’une longue démarche personnelle, Thierry Daulhiac veut aller plus loin encore avec la biodynamie.

premier temps, pour tester. La route vers la bio a été longue : premiers essais en 2003, premier millésime AB en 2008. Et elle se poursuit. «Ma dernière obses- sion, avoue Tierry, c’est mon bilan carbone. Je tente de réduire au minimummes passages dans les vignes, je fais plusieurs travaux à la fois. » PLUS BELLES LES VIGNES C’est une démarche personnelle et non une idéologie qui a fait de Tierry Daulhiac un vigneron bio. À l’écouter, les vins bio ont une profondeur particulière. Et les vignes en biodynamie seraient plus belles. «Avant, on nous disait qu’il fallait carencer les vignes pour qu’elles produisent de beaux raisins. Mais je suis convaincu que ce n’est pas la meilleure façon de tra- vailler, la vigne doit pouvoir s’exprimer. » L’objectif de Tierry est d’obtenir des vins aux tanins soyeux. Et il n’est pas le seul à le souhaiter. Depuis qu’il suit les salons spécialisés dans les vins bio, le vigneron constate que les goûts des consommateurs ont changé. « Ils cherchent des vins moins virils, plus féminins », ajoute Isabelle, son épouse, qui partage son temps entre le Château Le Payral et le lycée agricole de La Brie où elle enseigne l’économie.

T hierryDaulhiacreprendlevignoble familial en 1992. Mais c’est en 2000 que commence réellement sa grande aventure avec ses vignes. Cette année-là, Tierry a « un déclic » qui le mènera à engager une conversion bio. L’ingénieur agronome Bruno Weller, qui a été son professeur au lycée agricole de Périgueux, visite le Château Le Payral, à Razac- de-Saussignac, en 2000. «C’est bête, mais rien que le fait de prendre une bêche, de faire un trou et de voir que nos sols ont un potentiel, cela a tout changé pour moi. » Avant, c’était au chai que le jeune viticulteur s’épanouissait, maintenant c’est dans ses vignes. Après avoir cartographié les sols de ses 14,5 ha de vignes, il commence à s’interroger. « J’avais des problèmes, mes vignes étaient carencées. J’ai commencé à travailler sur les problèmes de fond, le sol, la densité du vignoble, la relation cépage-terroir. Quand on trouve la bonne adéquation, ça rigole. » Tierry a souhaité aller plus loin, s’orientant depuis 4 ans vers la biodynamie. Sans certifcation dans un

Isabelle et Thierry Daulhiac

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