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La Borderie Château

Le monbazillac, une afaire de femmes

C’est un domaine historique qui remonte au xiv e siècle, comme en atteste le journal de la propriété retrouvé sur les lieux. Attenant à la maison de maître en pierre, un chai cache un trésor : 22 foudres de chêne, construits sur place, peuvent contenir 6 000 litres chacun. « Le Château La Borderie fut l’un des dix-sept crus “marque hollandaise”, explique la propriétaire, car ses vins faisaient partie des biens emportés par les Protestants lorsqu’ils ont dû fuir en Hollande. » Se retrouver à la tête d’une telle propriété a de quoi impressionner. Une autre étape importante pour le château: Élisabeth croise Gérard Cigana qui deviendra son mari et son mentor en viticulture, lui-même à la tête d’un domaine, à Sainte-Croix-du-Mont en Gironde. Le couple va gérer son patrimoine chacun de son côté, mais il n’est pas un jour sans qu’Élisabeth n’appelle Gérard pour un conseil. VERS UNE SIXIÈME GÉNÉRATION? Aidées par leur équipe et l’œnologue Juliette David, mère et flle s’emploient à produire d’excellents liquoreux et de beaux vins de Bergerac pour répondre à une clientèle qui leur est fdèle depuis parfois un demi-siècle pour certains. Et si Élisabeth se prend à rêver d’autres horizons professionnels, elle ne quittera pas le domaine sans s’être assurée de son avenir. Son fls Adrien pourrait revenir sur le vignoble familial : peut-être bientôt une sixième génération de viticul- teurs au Château La Borderie…

Le château de La Borderie, à Monbazillac, existe depuis le xiv e siècle. À la tête de ce patrimoine d’exception, Élisabeth Vidal et sa mère Claude perpétuent la tradition.

L ’histoire du Château La Borderie est très ancienne, mais celle d’Élisabeth Vidal et du domaine commence au tout début des années 1990. Alors qu’elle travaille dans l’immobilier, son père lui demande de le seconder sur le vignoble familial à Monbazillac. «Je suis arrivée ici en recu- lant», se rappelle Élisabeth. Mais on ne dit pas non à Armand Vidal qui a présidé plu- sieurs instances viticoles, du syndicat d’appellation Monbazillac à l’Interprofession viticole. Élisabeth apprend vite et se passionne. «J’ai été entraînée par la volonté que cela marche, le millésime, les résultats éco- nomiques de l’exploitation.» Petit à petit, son père, malade, abandonne la partie. Élisabeth doit gérer le domaine avec Claude, sa mère. L’équipe de trois salariés et les recours à l’extérieur permettent à ce domaine de 50 ha et au Château La Borderie d’assurer son avenir.

Claude et Élisabeth Vidal

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