un autre choix

Mutualité

Cet être intérieur dans sa loge profonde, ce silence qui veille du centre de nous-même et toujours reçoit l’averse de lumière et toujours demeure aligné à la verticalité de la force consciente, cet être qui est nous vraiment, l’ancien voyageur et le nouveau-né, observe tout et partage tout ce qui nous arrive – à plus ou moins de distance, avec plus ou moins d’approbation, à sa manière. Si nous persistons et nous entêtons à commettre l’idiotie qui nous fascine ou nous obsède, c’est dans l’instant où nous devrons nous relever de la glissade et du dérapage ou du coup de massue et contempler la leçon, que nous aurons son attention et sa compagnie.

Mais quoiqu’il nous arrive, toujours l’essence de l’expérience en sera préservée.

Car il y a donc cette constante transmutation : le minerai de l’expérience est transmué en l’or de la conscience – en sa substance individualisée.

Par notre expérience de cette existence humaine, entre une naissance et une mort, cet autre soi, cette profondeur encore souvent intangible, toujours développe sa complétude et la richesse de sa préhension du monde.

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La perspective qui se dégage peu à peu depuis la perception intérieure produit parfois dans notre conscience physique une sorte d’ébahissement : sommes-nous tous sujets d’une amnésie générale, d’une éclipse de la conscience ? Car, dans la saisie de l’axe intérieur qui, nous le sentons confusément, traverse tous les plans d’existence, nous trouvons aussi comme une mémoire – une mémoire d’autres origines ou d’autres sources ou d’autres conditions, auxquelles sans cesse nous puisons tous, sans nous en rendre compte.

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