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des fourmis 132 dans les jambes

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David Maso nous retrouve au sommet, à 470 m d’altitude, dans les vestiges du château. Cet ancienguide conférencier, qui a dirigé plusieurs chantiers archéologiques sur les châ- teaux des Corbières, s’est passionné pour leur histoire: « En 1258, le traité de Corbeil établit la frontière entre le royaume de France et celui d’Aragon. Louis IXmet ainsi un terme à ses  ambitions sur l’anciennemarche d’Espagne, la Catalogne et le Roussillon, tandis que Jacques I er renonce à ses droits sur le Midi de la France, sauf Montpellier. La frontière passe désor- mais au sud des Corbières : les châteaux déjà présents sont reconstruits ou agrandis pour constituer une ligne défensive face à l’Aragon, en renfort de Carcassonne. » Termes, Agui- lar, Peyrepertuse, Quéribus et Puilaurens – les “Fils de Car- cassonne” – sont alors transformés en forteresses royales, commeMontségur plus à l’ouest, enAriège… Termes séduit par des détails, telle cette fenêtre cruciforme dans le mur d’une probable chapelle. Ses ruines laissent entrevoir son prestigieux passé. Termes, la citadelle résistante « Le roi a voulu un château ostentatoire pour asseoir sa puis- sance dans le sud des Corbières – un maquis à l’époque. Le site est stratégique aussi pour ses forêts giboyeuses et ses réserves minières. Et puis il fallait e acer le souvenir de  l’emblématique famille des seigneurs de Termes installée ici, dans un village castral… » , explique David Maso. Protectrice des cathares, la seigneurie de Termes a subi les assauts de Simon de Montfort pendant la croisade des Albigeois. « On dispose d’un récit du siège d’une dizaine de pages. Il a duré 

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quatre mois, marqué par des épisodes comme cette reddi- tion annoncée par les assiégés qui sou raient d’une pénurie  d’eau. La reddition a été interrompue à la dernière minute, après qu’un orage amiraculeusement rempli les citernes. » Le châteauest pris ennovembre 1210. Il tombedans ledomaine royal en 1228. Il est alors remanié pour devenir une garnison. « Lors de nos fouilles, nous avons trouvé le sceau d’unmaître couvreur du roi » , se rappelleDavidMaso. Commepour laplu- part desbastionsde laCouronne, on recrutedesgardesdans la population alentour. Ils étaient appelés “mortes-payes” car exemptés de l’impôt de la taille. Il y a aussi un guetteur et un portier, en plus du châtelain et du chapelain. Le destin de la citadelle de Termes est singulier. En 1652, le roi ordonne sa démolition pour mettre n aux agissements de bandits ins -

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