Société Générale / Rapport sur les risques 2019

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LES RISQUES DE CRÉDIT DISPOSITIF DE SUIVI ET DE SURVEILLANCE DES RISQUES

Suivi sectoriel Le Groupe revoit régulièrement l’ensemble de son portefeuille de crédit par le biais d’analyses par secteur d’activité. En complément des études industrielles et des analyses de concentration sectorielle récurrentes, des études sectorielles et des analyses de portefeuilles d’activités plus spécifiques sont conduites à la demande de la Direction générale, de la Direction des risques ou des pôles de la Banque. Certains périmètres font l'objet d'un suivi spécifique. L’exposition sur hedge funds fait l’objet d’une vigilance particulière. Le Groupe porte du risque sur les hedge funds au travers de opérations dérivés et par son activité de financement garantis par des parts de fonds. Les risques associés aux hedge funds sont entre autres encadrés par des limites individuelles et des limites globales sur les risques de marché ainsi que sur les risques de corrélation défavorable ( wrong way risk ). Par ailleurs des portefeuilles ont également fait l’objet d’un renforcement des critères d’octroi, dans les politiques de crédit. Sur le leveraged finance, le Groupe applique la définition BCE sur les financements à effet de levier de la Guidance on leveraged transactions . Le Groupe a également enrichi son processus d’analyse de la capacité de ces tiers à rembourser leurs engagements au moment de l’octroi, renforcé le suivi réalisé sur ce périmètre et revu son processus d’escalade. Sur le périmètre pétrole et gaz, le Groupe a défini une politique de crédit adaptée aux différents types d’activités des acteurs de ce secteur. Cette politique en distingue notamment les financements garantis par les réserves de pétrole, les financements de projets, les opérations de court terme de trade finance , et prend en compte les spécificités régionales. Stress tests de crédit En vue de l’identification, du suivi et du pilotage du risque de crédit, la Direction des risques conduit, en collaboration avec les métiers, un ensemble de stress tests spécifiques, portant sur un pays, une filiale ou une activité. Ces stress tests spécifiques rassemblent à la fois des stress tests récurrents, portant sur des portefeuilles identifiés comme structurellement porteurs de risques, et des stress tests ponctuels, destinés à appréhender les risques émergents. Certains de ces stress tests sont présentés en CORISQ et utilisés pour déterminer l’encadrement des activités concernées. À l’instar des stress tests globaux, certains exercices spécifiques s’appuient sur un scénario de stress , défini par les économistes et les experts sectoriels du Groupe. Le scénario de stress décrit les événements déclencheurs et les hypothèses de déroulement d’une crise, en termes tant quantitatifs (évolutions du PIB d’un pays, du taux de chômage, dégradation d’un secteur) que qualitatifs. Par ailleurs, le dispositif de stress crédit comprend des analyses en sensibilité de la dégradation de la qualité de crédit sur certains portefeuilles (Matrice de transition de notation à dire d'expert) ou en sensibilité à la volatilité de l'exposition au moment du défaut. Articulées autour de la filière d’analyse de portefeuille, les équipes de la Direction des risques traduisent ces scénarios économiques ou ces analyses en impacts sur les paramètres de risque (exposition au défaut, taux de défaut, taux de provisionnement à l’entrée en défaut, etc.). Lorsque pertinent, les méthodes de référence s’appuient sur les relations historiques entre le contexte économique et les

paramètres de risque. Les stress tests prennent en compte l’influence que pourrait avoir le défaut des contreparties sur lesquelles le Groupe est le plus concentré dans un environnement de stress . Dépréciation Les dépréciations se décomposent en dépréciations sur encours sains (étape 1 et 2) et dépréciations sur encours en défaut. Les principes comptables applicables sont précisés dans la Note 3.8 des états financiers consolidés figurant au chapitre 6 du Document de référence, p. 373. DÉPRÉCIATIONS SUR ENCOURS SAINS (ÉTAPES 1 ET 2) Les dépréciations sur encours sains sont constituées sur la base de l’estimation de la perte attendue à 1 an (cas général) ou à maturité (cas des contrats pour lesquels le risque de crédit s’est dégradé depuis l’octroi du crédit). Ces dépréciations sont calculées sur la base d’hypothèses de taux de passage en défaut et de pertes en cas de défaut et tiennent compte des prévisions macroéconomiques ou spécifiques à un secteur économique/pays. Ces hypothèses sont calibrées par groupe homogène en fonction de leurs caractéristiques propres, de leur sensibilité à la conjoncture et de données historiques. Ces hypothèses sont revues périodiquement par la Direction des risques. LES DÉPRÉCIATIONS SUR ENCOURS EN DÉFAUT (ÉTAPE 3) Dès lors qu’il y a constatation d’une preuve objective d’un événement de défaut, une dépréciation sur encours en défaut est calculée sur les contreparties concernées. Le montant de la dépréciation est fonction de l’évaluation des possibilités de récupération des encours. Les flux prévisionnels sont déterminés en prenant en considération la situation financière de la contrepartie, ses perspectives économiques, les garanties appelées ou susceptibles de l’être. Une contrepartie est considérée en défaut dès lors qu’un seul des éléments ci-dessous est constaté : une dégradation significative de la situation financière de la p contrepartie qui entraîne une forte probabilité que cette dernière ne puisse pas honorer en totalité ses engagements, impliquant alors un risque de perte pour le Groupe ; l’octroi, pour des raisons liées aux difficultés financières de p l’emprunteur, de concessions aux clauses du contrat de prêt qui n’auraient pas été octroyées dans d’autres circonstances ; la survenance d’un ou plusieurs impayés depuis au moins 90 jours (à p l’exception des encours restructurés, qui sont considérés pendant une période probatoire comme dépréciables au premier impayé), accompagnée ou non de l’ouverture d’une procédure de recouvrement ; ou, indépendamment de l’existence de tout impayé, l’existence d’un p risque avéré de crédit ou de procédures contentieuses (dépôt de bilan, règlement judiciaire, liquidation judiciaire). Le Groupe applique le principe de contagion du défaut à l’ensemble des encours d’une contrepartie. Dans le cadre d’un groupe client, la contagion s’applique en général aussi à l’ensemble des encours du groupe.

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GROUPE SOCIÉTÉ GÉNÉRALE

PILIER 3 - 2019

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