PEPS MARS

des fourmis 132 dans les jambes

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Préservée par une réglementation sévère, l’île de Port-Cros demeure un sanctuaire naturel exceptionnel. Une merveille qu’il faut découvrir à pied… ou à palmes. Port-Cros, l’île bijou L e bateau de StéphaneAnger a quitté la belle anse de Port-Cros, puis croisé au largede criques à l’eau trans- lucide. À présent, nous longeons les hautes falaises

nous croisons legardiendes profondeurs : leméroubrun. Le poisson fétichedu commandant Cousteau fait unbonmètre et, bonne pâte, nous laisse l’observer de près. La chasse sous-marine intensive a failli éradiquer ce pachydermema- rin. Il n’en subsistait que quatre en 1973. « Ils sont aujourd’hui 740. L’espèce est protégée à Port-Cros, tout comme le corb, dont les bancs ici sont exceptionnels » , se réjouit Stéphane. Autre vedette des lieux, le barracuda. Ses bancs s’enroulent en spirales spectaculaires sur le anc ouest de la Gabinière. « Le courant ligure, qui nous vient de l’est, xe la faune, ce qui explique laquantité de gorgones jaunes ou rouges, d’éponges, de corail. » Les colonies arborescentes de gorgones qui tapissent les parois verticales valent à elles seules le voyage. Si, en plus, un mérou apparaît, l’expérience est totale. De retour à la surface, pas le temps d’avoir le blues du grand bleu. L’île est une invitation à la découverte. Son relief tour- menté alterne vallons humides et promontoires rocheux, le tout recouvert de chênes verts et tapissé d’unmaquis haut. Ciste, arbousier, bruyère occupent l’intérieur des terres, tandis que le pistachier lentisque et le pin d’Alep bordent le littoral rocheux. Un tour à la pointe du Miladou o re un

de la côte sud jusqu’à l’îlot de la Gabinière. « Vous allez voir la faune et la ore telles qu’elles étaient quand on a découvert la plongée sous-marine » , annonce Stéphane. L’homme sait de quoi il parle. Cet enfant du pays, le dernier à être né sur l’île, a créé en 1985 l’unique club de plongée de Port-Cros. « Enfant, je voyais les grands noms de la plongée qui venaient en explorer les fonds. Cousteau, Foucher-Créteau, LéoMillan… Je plongeais avec eux sans me douter que je côtoyais des pointures ! » Stéphane n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour épater ses clients. « 80 % des plongeurs viennent ici pour la faune pélagique : mérous, dentés, barracudas, dorades royales… Mettez unmasque, vous allez comprendre. » Beauté cachée Une pirouette en arrière, bouteilles sur le dos, et nous rejoi- gnons le monde du silence. Dans une eau d’un bleu pro- fond, unemyriaded’anthias nous accueille. Lentement, nous descendons le long d’un tombant. Au détour d’un rocher,

BERTRAND RIEGER / DÉTOURS EN FRANCE (3)

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