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les amis des arts, Fane des célébrités de cette cité romaine dont le plus long* séjour ne permet jamais de contempler toutes les richesses artistiques. Thorvaldsen, encore jeune, possède la plénitude de son talent. Statues, groupes, monuments funéraires, bas- reliefs, bustes, se succèdent avec une incroyable fécondité. C’est à l’antiquité grecque qu’il demande surtout ses types, mais en ressuscitant le-passé, il l’anime d’une expression nouvelle. Alors apparurent Melpomène, Euterpe, Bacchus, Ganymède, Apollon, Yénus, Mars, Adonis, Psyché, Cupidon. Les amateurs se disputaient ces statues, conçues selon les règles rationnelles de l’art grec, exécutées avec une correction vraie, détaillées avec élégance et habileté. En reproduisant les figures que les poètes et les artistes de la Grèce dotèrent jadis d’une immortelle beauté, Thor­ valdsen ne se borna point à ressusciter des types archaïques consacrés par les siècles et la majesté dont les avaient doués des génies toujours jeunes. Les lignes correctes, les con­ tours gracieux, ne suffisent plus à l’art moderne. Devant ces images imposantes, les ancieùs adoraient les dieux chantés par Hésiode, Orphée, Pi'ndare. Les passions hu­ maines, comme le feu dérobé par Prométhée aux régions célestes, communiquaient la vie au* déités des temples helléniques. Ces flammes vivaces, traduites en vers.incom­ parables par le chantre de l’Illiade et par Eschyle, pre­ naient une intensité sublime sous le marteau de Phidias.

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