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la racine celtique du m ot

l i 1),

signifiant roi, souverain, par conséquent: fleur de roi ou fleur de li, con­

fondue plus tard avec le lis des jardins, le

lilium ,

sym bole lui-m êm e de la V ierge. Sur une longue série

de planches, B eaum on t nous présen te de nombreux exemples; vo ici une couronne de sph inx, au Musée

du Louvre (fig. 3) et un sceptre égyp tien (fig. 4). Voyon s sur nos sceaux (tab les 3 a & b, 4 d, 5 c & e, 7 b)

un sceptre com p lètem en t analogue au ty p e égyp tien (fig. 4), retrouvé sur les sceaux du 13e siècle, que

portaien t les rois danois de la dynastie des Valdemars. Même une varian te (fig. 6), bien connue au m oyen -

âge, se v o it dans l’an tiqu ité, par exem p le sur un va se étrusque (fig. 7) e t sur une m onnaie arabe, sans

date (fig. 8). En effet, c ’est la partie supérieure de la fleur ornem entale qui term ine le fû t du sceptre,

quelquefois doublée (fig. 10, tab le 6 c, puis tab les 5 d & 6 b), ty p e spécial qui à son tour se v o it ailleurs.

La fleur entière a été gravée plus rarem ent (fig. 12, tab le 5 a). On sait que c e tte figure se transform e de

tem p s à autre; il ne nous sera pas un devoir de suivre son évo lu tion cronologique. V oici seu lem en t la

fleur tirée du sceau de Ph ilippe-Augu ste (1180, fig. 13). Quant aux couronnes, nos sceaux nous présen­

te n t quelques spécim ens de la plus pure fan taisie, surtou t sur un dessin (tab le 6 c), et encore dans le

sceau de R ev a l (tab le 6 a). Les couronnes à trois lis se trou v en t souven t, plus ou moins correctem ent

dessinées (tab les 3 a, 4 d, 5 e, 7 a, b & d). D ’excep tion , le graveur a figuré tou te s les trois en face (fig. 2);

chez B eaum on t, c ’est la couronne de Frédégonde, sur sa tom be, à Sain t-D en is, qui prouve c ette singu­

larité (fig. 14). D ’ailleurs, on v o it d ’autres couronnes bien connues, composées d ’un cercle, surm onté de

trois fleurons, entre lesquels — très souven t — deux pointes, avec ou sans perles.

Le troisièm e sym bole du pouvoir royal — le globe — est toujours surmonté d ’une croix, pour

l’ordinaire assez mal dessinée; on pourrait quelquefois parler de la croix p a tté e ou potencée. Aussi la

croix simple se rencontre. N ou s signalons une ornem en tation extraordinaire, figurée dans le sceau de

R ev a l (tab le 6 a). Au lieu du globe, le roi porte dans des cas rares un reliquaire (tab le 5 c & e), une seule

fois — to u t à fa it comm e Sain t J ean -B ap tiste — l’Agneau pascal, figuré sur un disque (ostensoir); dans

ce cas-là, sans loupe on ne p eu t poin t découvrir ce tte figure sublime, vraim en t très p e tite (tab le 4 d). En

général, le roi porte le sceptre à la main droite et le globe crucifère à la gauche; deux sceaux nous mon­

tren t une d isposition opposée (tab les 3 b & 7 a).

Parm i les bancs, sur lesquels Sain t K anu t a pris place, nous signalons un bon ty p e (tab le 7 e), bien

connu des sceaux de ses successeurs royaux, au 13me siècle, et aussi le siège élevé, beaucoup plus im posan t

(tab le 8 a). Les graveurs on t m ain tes fois négligé tou s les détails du banc, m ême tou te perspective. Le

siège p lian t —

sella p lic a tilis

— se v o it b ien défiguré (tab les 5 c, 6 a & 7 b); on pourra dire — comme

ailleurs. — Pour term iner ces lignes concernant les sceaux des confréries de Sain t K anu t, il nous reste

de m entionner une représen tation assez bizarre: deux homm es assis sur un simple banc et sou levan t une

fleur de lis entre eux (tab le 3 c). C’est la ghilde à Hobro — p etite v ille en Ju tland — qui a fa it composer

la scène. N ou s n ’osons pas l’exp liquer. Tou tefois, la fleur en question éta it l’emblème de la v ille d ’Odense

où fu t tu é le roi-patron; peu t-être, c’est le m o t de l ’énigme.

Les figurations dans différents sceaux de ce tte éd ition n ’ex igen t pas une exp lication spéciale. Tou t

le monde connait — par exem p le — Sain t Laurent et Sain t Pierre, respectivem en t la grille et la clef

à la main. Au contraire, Sain t Éric sera sûrem ent peu connu à l’étranger. Assassiné sur les ondes deS lien

par son frère et successeur, le duc Abel, en 1250, le roi est représenté m on tan t du bateau; il s’ag it d ’un

sceau, gravé par les soins de sa p e tite confrérie à R ôdd inge (tab le 1 d). Comme patron d’une autre cor­

poration, ce personnage se laisse adm iner en to u te m ajesté sigillographique. D eu x confréries, consacrées

à Sain t Jean -B ap tiste, choisirent la tê te de leur patron pour l ’indiquer, d ’abord — posée dans un

calice — vu e de profil (tab le 2 f), et puis, comm e on la v o it dans un sceau très m odeste du 15me siècle,

représentée en face (tab le 2 e). La confrérie à Snesere — en Séland — préférait une figuration plus

im posan te. N ou s v o yon s c ette fois-ci le B ap tiste assis sur un siège pom peux et ten an t un disque, sur

lequel

VA gnu s D e i

(tab le 2 d). Sa ghilde à K ôge se con ten ta it d ’une croix p a tté e à la double traverse2)

(tab le 2 b & c). N ou s n ’aurons pas besoin d ’énumérer d ’autres typ es hagiologiques; ils parlen t to u t

seul. Qui ne connait d ’avance les représentations de la V ierge portan t l ’En fan t.

Comme ailleurs, le croissant, m on tan t, tourné, ou renversé, une étoile et m êm e le soleil se présen ten t

dans le champ de plusieurs de ces sceaux, soit d ’une sym bolique toujours un peu douteuse, so it en guise

d ’ornem entation remplissante. Enfin, un p e tit détail. Le semé de couronnes dans le sceau de la confrérie

q Beaumont, pag. 105, note 1. 2) peut-être, «titulus» en haut.

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