Céline Botussi-Jonquel
, juge
« Je suis favorable à la suppression des notes,
car les gens comparent les avis des juges. Parfois
un chien n’est pas en poil et quelques mois
après il a retrouvé sa fourrure. Dire qu’une
épaule est droite et une autre fois ne pas en par-
ler, n’est pas contradictoire. Mais deux minutes,
c’est un peu rapide. Avec des personnes expé-
rimentées, c’est suffisant, mais avec les débu-
tants, on n’a pas le temps d’expliquer. Avec un
chien hésitant, on n’a pas le temps de le faire re-
marcher. Cette formule convient dans les pays
nordiques où les gens sont très entraînés et sont
beaucoup plus disciplinés. On prend pourtant
des notes dans ces pays, mais les secrétaires
sont très rapides, les exposants sont entraînés.
On fait passer 80 chiens dans les temps. Mais en
France, les gens ne sont pas assez disciplinés.
Très souvent, il faut rappeler la Réserve du
CACS et attendre un long moment. Il faut aller
les chercher, leur courir après. Dans les pays nor-
diques, tous attendent au bord du ring, les se-
crétaires les appellent et tout se déroule bien ».
Ecrire les commentaires est-ce nécessaire…
...ou pas ?
donner un avis sur le niveau du chien ».
LYDIE MARTEYN, EXPOSANTE
«Notre juge, Madame Rivière, a été formida-
ble en nous expliquant exactement ses juge-
ments sur le ring. Elle a détaillé ses choix en
parlant fort, afin que les spectateurs l’enten-
dent. Beaucoup de personnes autour de moi
ont apprécié. Mais je ne souhaite pas que
cela soit étendu aux autres expositions. Nous,
éleveurs, avons l’habitude, mais les particu-
liers qui sortent leur chien pour la première
fois, aiment bien avoir ce papier explicatif et
repartir avec. Si l’approche du juge a été fort
sympathique, un mauvais qualificatif passe
bien. L’attitude du juge est primordiale ».
n
le programme est dense. Le principe est bon,
mais l’exposant n’a aucune information sur le
pourquoi du comment des choses
».
GAËTAN ROUTIER, EXPOSANT
«Je suis éleveur de Rottweiler et je trouve
inadmissible qu’ils ne donnent plus de com-
mentaires. C’est important. On paie un juge-
ment et on voudrait savoir ce qu’il en est de
nos chiens. On fait beaucoup de concours
internationaux et c’est la première fois que
cela arrive. J’expose en Italie, Belgique,
Luxembourg, Allemagne, Serbie. Dans tous
les pays, on nous donne un descriptif du juge-
ment, et là rien du tout. Le commentaire per-
met de savoir ce que l’on doit travailler, com-
ment orienter notre ligne généalogique.
Certains défauts sont héréditaires, et si on ne
les connaît pas, on ne peut pas évoluer. Si cela
s’instaure, on ne fera plus d’expositions en
France. Je veux bien participer à une réunion
sur le sujet et expliquer mon point de vue.
Notons au passage que les débutants peinent
parfoisàdécrypterlescommentaires,dufaitdes
termes employés et de l’écriture abrégée ».
FABIENNE AUQUIERT, EXPOSANTE
« Le fait de ne pas donner de slips de juge-
ment fait faire une économie de temps au
juge. C’est le cas dans certains pays et ce
n’est pas plus mal. Par contre, je pense qu’il
faut donner un commentaire écrit sur les qua-
tre premiers. Le qualificatif permet aussi de
qu’on nous le donnerait en fin de jugements.
Mais je suis contre cette mesure car avec les
commentaires de plusieurs expos, on se rend
compte de l’évolution du chien ; on a des avis
qui insistent sur des points différents
».
PIERRE THÈVENET, SECRÉTAIRE DE JUGE
«
L’absence de commentaires écrits facilite
notre travail de secrétaire, c’est plus rapide.
Mais pour les exposants, c’est peut-être
moins bien, car ils ne savent pas pourquoi ils
sont à telle place, avec tel qualificatif. Amoins
que le juge explique bien ses choix. Mais cela
ne vaut pas l’écrit que l’exposant peut relire
chez lui. On ne donne qu’une feuille avec la
place, le qualificatif et l’éventuel certificat.
Mais si le juge n’est pas bavard, ils ne savent
rien. Je n’ai pas eu de demande. Je trouve
que cette formule devrait être étendue aux
autres expositions, car on gagne beaucoup
de temps. Avec les commentaires écrits, il est
très rare qu’un juge ne soit pas en retard sur
les horaires. C’est impossible d’être à l’heure.
Aujourd’hui, c’était plus régulier, mais deux
minutes par chien, ce n’est pas assez. Dans
un championnat, l’horaire est primordial, car
17
Av e c
, p a r t e n a i r e d e l a C e n t r a l e C a n i n e
Daniel Arnoult
, juge
« On ne décrit pas le chien à la secrétaire,
ce qui laisse du temps pour l’examiner, le
regarder plus en détail. Avec les notes, il
faut cinq ou six minutes pour juger un
chien. J’ai trouvé qu’on avait plus de temps
pour examiner chaque chien, le faire mar-
cher plusieurs fois. Cette formule est bonne
pour les juges, mais j’ai peur que les expo-
sants ne soient frustrés de ne pas avoir de
slip et apprendre ce que l’on pense sur leur
chien. Quelquefois, j’ai donné des explica-
tions : la tête n’est pas assez ronde, pour
un Chihuahua, une queue mal portée, un
chien qui serre de l’arrière. Personnelle-
ment, je garderais cette formule pour les
championnats, mais pour les autres exposi-
tions, je garderais l’ancien règlement ».
Michel Le Roueil
, juge et spectateur
« En tant que juge, ne pas donner d’explications sur chaque chien permet d’aller beau-
coup plus vite et de voir plus de chiens. Je constate que les juges donnent plus d’ex-
plications verbales, notamment sur les quatre premiers chiens ».
© Franck Haymann
© Franck Haymann
CENTRALE CANINE MAGAZINE
N°SPÉCIAL - CDF - 2016
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