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COMMUNE SUISSE 2 l 2016

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EAU

Quand la pollution

vient de la montagne

Le Chablais valaisan a connu plusieurs cas de pollution des eaux ces dernières

années. Dans quelle mesure le changement climatique est-il responsable, et

impose-t-il de nouvelles précautions. Eléments de réponses.

Le ciel est tombé sur la tête de Saint-Gin-

golph (950 habitants) le 2 mai dernier.

Cette nuit-là, la Morge connaît une crue

sans précédent. La rivière, qui traverse

le village avant de se jeter dans le Lé-

man, déborde, charrie terre et pierres et

endommage des immeubles. Dans la

foulée, les Gingolais découvrent, au ro-

binet, une eau brunâtre impropre à la

consommation. La pollution perdurera

jusqu’en septembre.

Un système inopérant

Le coup est d’autant plus rude qu’un sys-

tème de traitement de l’eau avait été ins-

tallé en 2013. «Suite à une pollution, nous

avions investi quelque 300000 francs

dans un dispositif de traitement par ul-

traviolet. Celui-ci a parfaitement fonc-

tionné en 2014», rappelle Ferdinand

Masi, vice-président du conseil commu-

nal. Mais en 2015, la turbidité (chargée

de particules, l’eau devient trouble) a

rendu inopérant le système. «Nous ne

l’avions pas choisi au hasard. Tous les

experts, tous les services cantonaux

compétents avaient avalisé ce choix.»

L’exécutif n’en a pas moins pris ses res-

ponsabilités, présentant ses excuses à

la population, en octobre.

Dans l’urgence, la commune Saint-Gin-

golph rend possible une collaboration

avec la commune de Port Valais. Et ins-

talle un dispositif provisoire de traite-

ment par ultrafiltration auprès de l’un de

ses sites de captation, situés à plus de

800 mètres d’altitude. A l’automne, après

réévaluation, c’est un dispositif d’ultra-

filtration, à même de gérer des eaux

turbides, qui est présenté, puis proposé

à la population. Le prestataire, la so-

ciété Membratec, en installe depuis une

quinzaine d’années. Ils piègent des parti-

cules allant jusqu’à 0,01 micron, soit plus

petit que le plus petit organisme, ou

qu’un virus. Ils sont àmême de traiter des

centaines de m

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d’eau par heure. Inter-

rogé sur l’évolution de son «marché», le

Le bétail n’est pas seul en cause des pollutions de l’eau potable.

Photo: màd