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La réduction de l’habitat naturel des grands singes en Afrique et

en Asie est l’un des moteurs du commerce illégal. Cette diminu-

tion entraine en effet des contacts accrus entre les grands singes et

l’homme. D’après des estimations, entre 2 et 5 % de l’habitat natu-

rel des grands singes disparaît chaque année. Si rien n’est fait pour

enrayer ce phénomène, moins de 10 % de leur aire de répartition ac-

tuelle sera encore intacte d’ici à 2030. En Asie du Sud-Est, la conver-

sion des forêts tropicales en terres d’exploitation agro-industrielles

est tellement rapide qu’elle pousse les orangs-outans hors des forêts.

Ces derniers finissent par être capturés, tués ou victimes de trafics

divers. Seul un faible pourcentage de ces singes est sauvé et placé

dans des centres de réhabilitation.

En Afrique, la multiplication des camps d’exploitation forestière et

minière dans les aires de répartition des grands singes vient s’ajouter

à la croissance des villes et des villages, et entraine le développement

de marchés importants pour la viande de brousse. La multiplication

de ces marchés nourrit le braconnage de grands singes (jeunes et/ou

adultes) en vue de capturer leurs petits, qui sont ensuite vendus dans

le cadre du commerce d’espèces vivantes.

Les prix auxquels sont vendus les grands singes varient considérable-

ment. Un braconnier peut vendre un chimpanzé à un prix compris

entre 50 et 100 dollars, alors que l’intermédiaire revendre celui-ci

moyennant une marge allant jusqu’à 400 %. Le prix des orangs-ou-

tans peut atteindre 1 000 dollars par individu à la revente et, d’après

certaines informations, des gorilles auraient été revendus illégale-

ment à un zoo en Malaisie, en 2002, pour un prix de 400 000 dol-

lars par individu. Ces montants restent toutefois exceptionnels et

un braconnier qui capture un individu vivant risque de le perdre en

raison d’éventuelles blessures, d’une maladie, du stress causé à l’ani-

mal ou d’une confiscation suite à une arrestation. Dans le meilleur

des cas, les braconniers ne reçoivent qu’une faible partie du prix de

vente final des grands singes.

Les principaux malfaiteurs et bénéficiaires de ce trafic de grands

singes vivants sont les criminels qui les transportent par avion, bateau

ou voie terrestre, à bord de trains ou par le biais d’autres moyens de

transport. Le grand nombre d’aérodromes dans la brousse africaine,

ainsi que les plus petits aéroports, situés principalement à proxi-

mité des infrastructures ou des sites d’exploitation des ressources

naturelles, permettent aux contrebandiers de transporter les grands

singes à bord d’avion-cargo privés, en contournant généralement les