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*20-1-1985, Auroville :

Un moment un peu critique avec Krishna : après des jours et des jours chargés

d’agressivité, et d’instabilité, il est venu s’asseoir près de moi et m »a demandé de

lui dire ce que je voyais… Alors j’ai essayé de lui montrer que l’obstacle, la misère,

le dernier camouflage de l’ego, était cette tension désespérée et dramatique dans la

volonté de toucher et de vivre la « vraie chose » ; qu’il faut offrir ce désespoir,

offrir cette volonté, les laisser se défaire, et qu’alors on peut commencer de

percevoir et d’éprouver ce que peut être, ce que sera le vrai service…

… C et R arrivent bientôt, et il me faut voir où et comment Krishna vivra durant leur

séjour ; une solution possible est que Barbara revienne habiter avec moi, et Krishna

aille dans sa maison…

*22-1-1985, Auroville :

Nous avons coulé les fondations de la maison de Krishna. Je vois que son agitation

constante crée une tension en moi, comme si cela s’introduisait de tous côtés…

Et Barbara aussi lutte pour ne pas être submergée.

*23-1-1985, Auroville :

La visite de Rajiv Gandhi le mois prochain, le jour de Ta fête, semble se confirmer :

la masse des « officiels », l’attention du public sur Auroville, la commotion

générale… et l’ouverture aussi ?

*26-1-1985, Auroville :

Ce matin Akash m’offre une petite pierre ; à midi Anandi m’offre une petite algue

rouge séchée et durcie comme un arbre miniature ; ce soir Akash vient me porter

d’autres pierres…

… Ce n’est pas facile avec Krishna ; il y a comme de la haine en lui, de la laideur et

de l’orgueil qui sortent et qui le masquent, sans que rien ne se passe ; je sens une

tristesse, dedans…

*29-1-1985, Auroville :

C’est le silence, avec Krishna ; un silence obligatoire, presque une fermeture. J’ai

besoin, moi aussi, d’une distance ; quand il m’a annoncé son désir de « prendre des

vacances », j’ai vu et senti combien j’en avais besoin moi-même, combien une

certaine joie et une certaine liberté me manquaient, sous ce poids constant de sa

présence, et comme je souhaite retrouver une paix souriante, le silence et la

grâce…

*31-1-1985, Auroville :

Krishna est parti… et revenu ! Plus humble, et très doux ; et ce matin il me dit que,

face à cette maison qui se bâtit, il est redevenu pour la première fois depuis qu’il

est à Auroville conscient de l’enfant qu’il fut, dans le Sud du Maroc… Puis, son

discours mental a pris le dessus et il a continué de parler en développant toute une

« compréhension », et cela m’a donné l’occasion de lui montrer combien cette

activité est lourde, pèse sur l’expérience, et sur notre relation…