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*4-3-1991, Auroville :

Très tôt ce matin je me fais mal au dos en soulevant, avec Ramalingam, l’une des

colonnes – 400 kilos !

Le reste de la journée comme au ralenti, avec cette douleur, et cette fatigue qui se

confond dans une tristesse de ne pas toucher le levier actif qui dénouerait la

situation au Matrimandir, qui ouvrirait le chemin matériel de son achèvement…

… Selvam me donne un massage, ce soir…

*5-3-1991, Auroville :

De 11 heures à 17 heures, rencontre avec les ingénieurs de SERC, Madras, à

propos du revêtement de la sphère, avec Asha, Toine et Roger A ; ils sont trois, l’un

plus vif et ouvert que les autres. Mais leurs idées et leurs propositions refont le

chemin que nous avons déjà suivi sans l’éclairer… Je ne sais pas où est la solution,

tant que l’on tente de servir la formation de Roger A ; la seule proposition

alternative qui reste claire et vivante en moi implique le rejet ou l’abandon de cette

formation, et cela n’est possible que par Ton intervention, du dedans, en Roger A.

Alors, quoi ?

C’est la fête de Somu ; j’aimerais lui offrir quelque chose, mais ne sais comment

m’y prendre…

C’est un tâtonnement qui n’en finit pas…

*6-3-1991, Auroville :

Ce matin, d’étouffement, j’ai éclaté : je ressens tellement le manque de la clarté,

de l’évidence nécessaire pour achever Matrimandir, d’une respiration enfin libérée

de ce processus si laborieux, de ces jeux si pénibles de polarisation et d’influence…

D.D, qui est très proche de Roger A, nous a rejoints aux bureaux ce matin ; Asha,

Toine et moi, avons alors tenté de lui faire saisir la nature des questions qui

continuent de se poser…

Je ne sais pas ce qui est vraiment demandé…

Et il y a Selvam, et cette tendresse croissante comme un miel douloureux :

douloureux à cause du manque de liberté, ou de plénitude…

… Chandrasekhar démissionne du Gouvernement Central ; des élections générales

doivent être appelées, une fois le Parlement dissous…

*7-3-1991, Auroville :

Une journée épuisante, avec deux réunions de travail…

Je touche une limite, en ce qui concerne Roger A ; il y a là toute une grossièreté

d’être et de conscience, malgré une sorte de sensibilité touchante et l’affection que

je lui porte… C’est comme un poison absorbé pendant trop longtemps ; je sens se

produire un rejet massif de toute l’histoire, qui n’évolue qu’en surface, qu’en petites

concessions apparemment plastiques, mais qui ne se donne pas…

… Je ne vois pas, ne sens pas l’issue de ce jeu. Là où je touche le chemin, c’est soit

dans l’action – se donner à l’énergie qui fait -, soit dans le regard silencieux qui

aime et éprouve la Présence. Toutes les autres positions sont comme autant de

pièges et de repaires…