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… Su est encore fatiguée, en lutte.

Notre cercle humain est un cauchemar effrayant, si l’on est amoureux du Vrai…

*24-3-1991, Auroville :

En fin de matinée je suis allé au village donner à chacun des trois enfants de

Jaïmurthy son symbole d’or – je n’irai pas à la cérémonie demain, ce qui est enfin

accepté…

Su est effrayée par le degré de fatigue ou d’épuisement nerveux dans lequel elle se

trouve…

*26-3-1991, Auroville :

Cet après-midi j’ai participé à la réunion de Coordination – Toine m’avait assuré que

mon absence causerait plus de tension encore et qu’Arjun apprenait sa leçon ( !) ;

mais je n’ai jamais eu l’intention de lui donner une leçon, et je regrette que nous

n’ayons pas été capables de regarder ensemble les éléments qui ont contribué à

cette distance.

Cette Auroville est une entreprise qui cumule les impossibilités.

Aucune des questions qui s’y posent, aucune des situations qui s’y créent, n’ont de

réponse ni de solution connue, déjà expérimentée. L’expérience humaine

mentalisée est incapable de la fournir.

Si l’on donne son attention avec son cœur à l’un de ces problèmes qui se

présentent à tout moment, on se sent douloureusement impuissant. Il y a bien, en

arrière, le sens de lignes, ou de vérités simples, qui demandent pourtant un

engagement, face à une Présence ; mais si l’on tente de les porter en avant, elles

deviennent autant d’ombres, nivelées dans la cohue des notions et des valeurs et

des idées colportées ; et on ne peut pas se battre pour ces vérités, car alors elles

deviennent exclusives…

S’il y avait une sorte de hiérarchie acceptée, l’on pourrait tenter de laisser l’individu

qui s’en trouverait à la pointe développer une capacité d’intuition directe, sans

règles ; mais sans un changement général, sans le progrès général d’une

compréhension beaucoup plus libre et éveillée, l’action serait constamment

brouillée…

Et l’autre solution, de tenter une anarchie ouverte, n’est pas viable tant que notre

perception les uns des autres demeure prisonnière de l’ego et du mental.

Alors, rien n’est jamais satisfaisant ; aucun choix n’est vrai ni entier ; aucun

mouvement ne peut être le véhicule d’une action directe…

*29-3-1991, Auroville :

L’anniversaire de Votre rencontre, cette fois-ci…

Et tout le temps de ce jour, une coulée de Force…

Et ce mystère de plus en plus aigu, presque intolérable : Ca coule, Ca pénètre,

« descend », et c’est la seule chose tangible – et pourtant, horizontalement, dans la

relation aux autres et aux mouvements de la vie, cela semble aggraver la

difficulté…

J’ai emmené Devadatta à Pondy cet après-midi ; plus d’une heure au Samadhi, qui

aurait pu continuer indéfiniment – il m’a fallu intervenir par une volonté mécanique

arbitraire pour interrompre, parce que c’était trop pour Devadatta : les deux

choses, là, s’unissaient, devenaient une – la coulée de la Force, et l’expérience