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*14-9-1992, Auroville :

Dans les conditions qui règnent ici, ce travail de coordination est parfois affolant :

chacun a le « droit » d’intervenir, d’interférer, d’imposer son opinion, de changer

d’avis selon son plaisir, sans la moindre concentration, sans jamais tenir compte de

l’ensemble, ni même de ce qui est adjacent… Mais probablement la manière que j’ai

de procéder est aussi déconcertante pour d’autres ? Je n’en sais rien…

Chacun de nous contribue à la confusion, ne serait-ce qu’en réagissant – ce que je

fais encore ! Il me faudrait être… étale !

… Quelques équipes travaillent la nuit… Moi aussi, jusque tard : je finis de rédiger

ce texte que Ratna m’a demandé pour l’Allemagne, à propos de Matrimandir, et de

l’accès à sa Chambre…

*15-9-1992, Auroville :

J’ai accepté de refaire toute la partie centrale d’ « Eco House », où habitent Deepti

et Arjun ; et il faut aussi s’occuper maintenant de la construction de la petite

maison de Dadu ; alors, avec les nouveaux travaux au Matrimandir – la centrale de

climatisation sous l’amphithéâtre, le bassin de l’Unité près du Banyan, etc. -, c’est

un peu la course de haies…

… Piero, qui est extrêmement aimable et presque fraternel avec moi ces jours-ci

(peut-être depuis qu’il a besoin de moi pour son travail ?), me demande aussi de

commencer dès demain les fondations pour la machinerie du système de

climatisation…

… Je ne me plains pas ! Il y a une grande reconnaissance pour cet exercice qui est

donné : mais aussi, une sorte de crainte : il faudrait qu’on soit tout à fait sincère !

Car, sans cette sincérité, on court le risque d’un monumental gaspillage, et d’une

trahison !

Et ça, ce n’est pas amusant !

*16-9-1992, Auroville :

O discipline individuelle !

Cette nécessité impérative que chacun donne, à chaque instant et progressivement,

à la vérité, honnêtement…

Sans cette participation de chacun, il n’y a pas de chemin viable, ni partageable, et

il n’y a pas d’unité possible, ni même souhaitable… !

… Une explosion ce matin, entre Toine et B, à propos des disques et de l’attitude de

Silvio… Une autre ce soir, entre Toine et L.N et Narayana, à propos des visiteurs et

d’un homme un peu trouble à qui L.N a donné un « Passe » très spécial, de son

propre chef et selon sa propre inspiration…

*17-9-1992, Auroville :

Encore une réunion difficile à propos des disques ; je me trouve un peu seul face à

une sorte d’absence générale de perception directe de l’intégrité matérielle de

Matrimandir, et à une action corrosive, confondante, du mental : il est maintenant

question de revoir entièrement la disposition des disques, avec l’intention soit

d’ignorer, soit de camoufler le travail déjà exécuté… Et ça tourne et tourne autour

d’un petit axe séparé : qu’est ce qui progresse dans tout çà ? J’ai trouvé Arjun vain

et gravement stupide, ce matin… !