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POPULATIONS D’ÉLÉPHANTS :

AIRE DE RÉPARTITION,

TENDANCES, TAILLE ET DÉFIS

AIRE DE RÉPARTITION DES ÉLÉPHANTS

Les éléphants vivent dans divers habitats de l’Afrique subsaha-

rienne, y compris dans les forêts marécageuses tropicales, les

savanes et les déserts. Ils se déplacent souvent sur de grandes

distances et leurs mouvements migratoires sont difficiles à pré-

voir. C’est la raison pour laquelle l’« aire de répartition » est

définie au sens large et couvre toutes les zones où peuvent se

trouver les éléphants (Cumming

et al.

1990). En Afrique du

Nord, les éléphants se sont éteints au Moyen Âge européen et

ne sont présents aujourd’hui que dans 35 à 38 pays d’Afrique

subsaharienne, ou « États de l’aire de répartition ». Leur pré-

sence dans trois pays, à savoir le Sénégal, la Somalie et le Sou-

dan reste incertaine (CITES 2011). L’on estime à 39 % l’aire de

répartition de l’éléphant d’Afrique en Afrique australe, 29 % en

Afrique centrale, 26 % en Afrique orientale et seulement 5 %

en Afrique occidentale (Blanc

et al.

2007).

Déterminer l’aire de répartition des éléphants est un exercice

difficile et les informations utilisées pour les cartes de réparti-

tion sont souvent recueillies auprès d’une seule personne dans

un État de l’aire de répartition. En d’autres termes, les données

sur l’aire de répartition des éléphants sont fortement influen-

cées par une opinion subjective et, souvent, par des connais-

sances limitées. Dans bien des cas, les limites de l’aire de ré-

partition correspondent aux zones protégées dans un pays, ce

qui résulte le plus souvent d’un manque de connaissances des

mouvements des éléphants en dehors des zones protégées, et

non d’une représentation réelle de l’aire de répartition. On sait

que les éléphants se déplacent en dehors des zones protégées et

il existe de nombreux exemples d’individus et de petits groupes

d’éléphants évoluant au-delà des aires identifiées sur la plupart

des cartes de répartition.

PERTE D’AIRE DE RÉPARTITION ET D’HABITAT

Alors que le braconnage constitue une menace immédiate et

directe pour l’éléphant d’Afrique, la perte d’aire de répartition

et la perte d’habitat représentent la plus grande menace à long

terme pour la survie de l’espèce.

Il est vraisemblable que l’aire de répartition totale des éléphants

en Afrique ait diminué au cours des deux dernières décennies.

En 1995, la superficie totale de l’aire de répartition de l’éléphant

d’Afrique était estimée à 26 % de l’étendue totale des terres du

continent (Said

et al.

1995). Cependant, le dernier rapport de

situation de l’éléphant d’Afrique, publié en 2007, estimait que

la superficie totale de l’aire de répartition était de 15 % (Blanc

et al.

2007). Cette réduction de l’aire de répartition s’explique

en grande partie par de meilleures informations plutôt que par

une réelle perte d’aire de répartition. Toutefois, elle reflète éga-

lement la diminution effective de l’aire de répartition causée par

l’empiètement de l’homme sur les habitats, l’augmentation des

densités de population humaine, l’expansion urbaine, le déve-

loppement agricole, la déforestation et le développement des in-

frastructures. Les pays d’Afrique centrale et occidentale ont pro-

bablement connu une réelle diminution de l’aire de répartition

des éléphants. En revanche, d’autres pays, comme le Botswana,

ont constaté une augmentation de celle-ci au cours des dernières

années (Blanc

et al.

2007 ; Craig en Blanc

et al.

2002).

Les modèles GLOBIO ont été utilisés dans plus de 75 études

mondiales, régionales et thématiques pour réaliser des projec-

tions concernant la perte d’aire de répartition et de biodiversité

(Nellemann

et al.

2003 ; Leemans

et al.

2007 ; Benítez-López

et al.

2010 ; Pereira

et al.

2010 ; Visconti

et al.

2011 ; Newbold

et al.

2013).